Alors qu’une console est toujours vendue avec au moins une manette de jeu et que les joueurs PC sont de plus en plus enclins à pratiquer certains titres au pad, davantage de modèles « pro-gaming » sont mis sur le marché. La question de l’intérêt de ces gamepads se pose logiquement.
Plus célèbre des manettes haut de gamme, la Xbox Elite Series n’est plus seule sur ce créneau. Razer et SteelSeries ont de nombreux produits pro-gaming, Nintendo s’est converti au pro afin de suppléer ses Joycons et même Sony propose une manette d’excellence à côté de sa Dualsense. Reste à voir quelle est l’utilité de ces pads, bien plus onéreux que les manettes classiques.
La manette ne fait pas le joueur
Vous vous en doutez, ce n’est pas la manette qui fait le joueur. Inutile de vous laisser abuser par le discours marketing bien rodé des fabricants : si vous débutez sur un style de jeu, vous pourrez acheter la manette la plus aboutie, vous ne deviendrez pas un expert en claquant des doigts. La meilleure manette du monde ne vous transformera pas en pro-gamer et vous pourriez même regretter votre achat, car, au-delà des caractéristiques techniques mises en avant par son fabricant, une manette se doit de vous convenir, d’aller avec votre morphologie, vos habitudes.
Parmi les atouts que l’on repère sur les manettes dites « haut de gamme », il est souvent question de la connectique. C’est effectivement un avantage qui peut être majeur, puisqu’une manette sans fil peut fort bien associer RF 2,4 GHz et Bluetooth à un fonctionnement filaire. Le joueur profite alors des atouts de chacune des connexions : le RF 2,4 GHz pour la liberté, le Bluetooth pour la polyvalence et le filaire pour la qualité de transmission ainsi que la sécurité. Ces options ouvrent la voie à une compatibilité étendue, la manette pouvant alors fonctionner aussi bien sur PC que sur console ou smartphone. Un point à voir au cas par cas, cependant.
Réactivité, latence et précision
De prime abord, c’est évidemment sur ces points-là que l’on attend les manettes haut de gamme au tournant. Il faut toutefois savoir que la question de la connectique aura une influence directe sur la réactivité, la latence et donc la précision du pad : le RF 2,4 GHz a fait d’énormes progrès ces dernières années, mais le Bluetooth reste en retrait et le filaire garde la préférence des meilleurs joueurs.
La latence, c’est le temps mis par la manette pour prendre en compte les sollicitations du joueur. Problème : certaines manettes haut de gamme ne sont pas parfaites à ce niveau et des modèles bien plus abordables peuvent faire beaucoup mieux. Le plus simple pour ne pas se tromper est évidemment de vérifier les qualités de la manette désirée à l’aide de tests approfondis.
La personnalisation en ligne de mire
Bien souvent, une manette haut de gamme est une manette à laquelle ont été associées des fonctions supplémentaires. Parmi les plus classiques, on retiendra la présence de palettes au dos du pad, qui fonctionnent comme des boutons supplémentaires auxquels on peut associer des commandes en plus ou, mieux encore, des macros : de véritables combinaisons de fonctions. Les gâchettes peuvent aussi profiter de courses ajustables pour davantage de dosage dans l’accélération d’une voiture par exemple. Dans certains cas, les gâchettes sont même transformables en « simples » boutons et certains constructeurs ajoutent aussi une troisième commande aux classiques L1/L2 et L2/R2 pour, là encore, davantage de commandes à associer.
Pour aller encore un peu plus loin que les strictes fonctions supplémentaires, plusieurs fabricants se sont essayés à la personnalisation des manettes, voire à leur modularité. Ainsi, il est parfois possible de remplacer les capuchons des ministicks pour avoir un stick plus haut – comme sur la Dualsense Edge de Sony ou la Wolverine V2 Pro de Razer –, de disposer d’une surface texturée pour le pouce, voire d’un capuchon concave ou convexe. La question de la personnalisation va encore plus loin chez Astro et Thrustmaster. Ils ont imaginé des blocs de commandes que l’on peut inverser ou remplacer pour modifier le pad. On peut alors basculer entre disposition symétrique (PlayStation) et asymétrique (Xbox) ou remplacer la croix directionnelle, voire le bloc boutons par un ensemble de six boutons plus propices aux jeux de combats.
Et le confort dans tout ça ?
La question de la personnalisation est souvent associée au confort procuré. Bien sûr, les manettes haut de gamme se doivent de pouvoir être utilisées des heures durant. Souvent sans fil, elles écopent logiquement d’une charge supplémentaire – la batterie – et imposent donc un équilibrage parfait dans la répartition du poids. Au-delà, le confort passe surtout par un bon contact avec les poignées et une forme ergonomique de la manette. Là, les pads haut de gamme tentent de justifier le surcoût demandé, mais il faut reconnaître que cela dépend surtout des goûts de chacun et chacune. Des poignées interchangeables ou des grips amovibles sont quelques-unes des astuces trouvées par les fabricants pour satisfaire le plus grand nombre.
Un grip efficace fait beaucoup pour la qualité de la préhension et, de la même manière, des poignées ajustées aux mains des joueurs et joueuses sont de nature à améliorer leur façon de jouer. Pour autant, il est difficile de généraliser : on trouve des manettes « accessibles » avec un excellent grip, l’ergonomie dépend des goûts et de la morphologie de chaque personne… Moralité : il vaut mieux essayer la manette que se dire d’emblée : « Avec du haut de gamme, je suis tranquille » !