Décryptage

Canon, Sigma, Sony… On fait le point sur les nouvelles optiques pour appareils photo hybrides

13 février 2023
Par Louis Cayatte
Les grands noms de la photographie ont présenté de nouvelles optiques ces dernières semaines.
Les grands noms de la photographie ont présenté de nouvelles optiques ces dernières semaines. ©bogdandimages/Shutterstock

Les acteurs majeurs de l’univers hybride ont étoffé leur offre en matière d’optiques depuis le début d’année. Voici tout ce qu’il faut en retenir.

À l’issue du CES, rendez-vous phare de l’univers Tech outre-Atlantique qui s’est tenu du 5 au 8 janvier à Las Vegas, et en attendant le CP+, salon japonais plus confidentiel dédié à la photo (du 23 au 26 février), plusieurs constructeurs se sont montrés actifs. Notamment sur le front des optiques, en majorité conçues pour les systèmes hybrides plein format.

Les nouveautés de Canon

Commençons notre tour d’horizon par ordre alphabétique avec Canon, qui a dévoilé un téléobjectif lumineux, le RF 135 mm f/1,8L IS USM, fin 2022, en même temps que l’EOS R6 Mark II. Pour débuter l’année, priorité au grand public avec deux zooms, l’un pour le plein format, l’autre pour l’APS-C. Le RF 24-50 mm f/4,5-6,3 IS STM arrive avec le R8, nouvel hybride 24×36 d’entrée de gamme. Un complément naturel, donc, avec des caractéristiques pas flamboyantes, mais suffisantes pour faire ses premières gammes dans l’univers EOS.

Diaphragme à sept lamelles, stabilisation IS, distance minimale de mise au point à 30 cm à 24 mm (35 cm à 50 mm), le tout contenu dans 210 g. Voilà les principaux atouts de ce zoom à ouverture glissante. Le pare-soleil est optionnel. Lancement prévu fin avril pour 399 €. Un kit sera proposé avec l’EOS R8 à 1 999 €.

Le RF-S 55-210 mm f/5-7,1 IS STM est un zoom dédié au format APS-C, qui équivaut à un 88-336 mm en 24×36. Son annonce intervient simultanément avec celle du R50, un hybride vendu 829 € nu. Le poids est de seulement 270 g. La distance minimale de mise au point est respectivement de 73 cm à 55 mm et 1 m à 210 mm. Le diaphragme comporte sept lamelles. Comme pour toutes les optiques hors série L chez Canon, le pare-soleil est optionnel. Le RF-S 55-210 mm f/5-7,1 IS STM sortira fin mars au prix de 449 €, et au tarif de 1 199 € en double kit avec le boîtier et le RF 18-45 mm.

Les nouveautés de Lumix

Chez Lumix, 2023 s’annonce d’ores et déjà comme une année importante dans l’histoire de la marque, puisque les Lumix S5 II et S5 IIx (que nous présentions ici) incarnent l’arrivée de l’autofocus à détection de phase sur les appareils made in Osaka.

En parallèle de cette annonce, l’avènement du zoom grand-angle Lumix S 14-28 mm f/4-5,6 Macro a été relégué au second plan. Une optique aux caractéristiques qui la destinent plutôt à un large public, avec une ouverture glissante, qui complète ainsi les zooms 20-60 mm f/3,5-5,6 et 70-300 mm f/4,5-5,6 Macro OIS. Très compact, ce 14-28 mm mesure 89,8 mm de long et 84 mm de diamètre, accusant 345 g sur la balance. La distance minimale de mise au point est de 15 cm, quelle que soit la focale utilisée.

Macro ? Disons plutôt proxy, le grossissement étant alors respectivement de 0,25x et 0,5x à 14 et 28 mm. D’après la marque, le focus breathing serait contenu en vidéo et l’optique a été optimisée pour des cadences de tournages ultrarapides, à 240 i/s, en l’occurrence. La construction s’annonce robuste, avec plusieurs joints d’étanchéité au menu. Sortie prévue courant février au prix de 799 €.

Les nouveautés de Nikon

Nikon continue d’étendre sa gamme Nikkor Z à un rythme soutenu. Deux focales fixes 24×36 sont en cours de développement. Peu de caractéristiques à se mettre sous la dent : un nom, accompagné d’une image. Nous savons juste qu’il s’agit d’un modèle « pancake » 26 mm f/2,8 qui n’appartient donc pas à la série S, à l’instar des 28 et 40 mm existants ; et d’un 85 mm f/1,2 S, focale fixe haut de gamme à grande ouverture, taillée pour le portrait. Celle-ci peut se targuer d’un diaphragme à 11 lamelles, ce qui augure de jolis bokehs. La distance minimale de mise au point est de 85 cm. La motorisation repose sur deux moteurs pas-à-pas pour une mise au point optimisée, chaque groupe ayant moins de distance à parcourir, l’autofocus sera plus rapide et plus silencieux. Sortie prévue le 23 mars, au tarif de 3 349 €. 

Quant au 26 mm, il s’agit d’une focale originale pesant seulement 125 g. Une véritable optique pancake qui trouvera aisément place dans n’importe quel sac photo. Elle sera aussi intéressante sur les modèles APS-C, équivalent alors à un 39 mm en 24×36. La distance minimale de mise au point est de 20 cm. La construction en métal est soignée, tout comme l’ergonomie. En plus de la bague de mise au point, il en existe une secondaire, à laquelle on peut assigner la fonction de son choix (réglage de l’ouverture, compensation d’exposition…). Lancement prévu début mars au prix de 589 €.

Les nouveautés d’OM System

Quoi de neuf chez OM System ? Après avoir dévoilé les OM-1 et OM-5, la marque se concentre sur le développement de la gamme optique M.Zuiko, déjà largement fournie.

Mais le M.Zuiko Digital ED 90 mm f/3,5 Macro IS Pro est un modèle inclassable, un peu comme le sublime téléobjectif 150-400 mm à convertisseur intégré qui figure au catalogue. Car il ne s’agit pas d’une optique macro traditionnelle. Ce 90 mm, qui équivaut à un 180 mm en 24×36, offre un grossissement 2x (4x en équivalent 35 mm), par rapport au standard 1:1. Aussi, la stabilisation optique IS ne sera pas de trop, en complément de celle intégrée dans les boîtiers OM System, pour cadrer aussi serré : OM System revendique un gain de 7 IL avec l’OM-1. D’autant qu’il est possible, et c’est suffisamment rare pour être souligné, d’utiliser des convertisseurs 1,4x ou 2x.

La construction est irréprochable, avec de nombreux joints d’étanchéité en renfort, d’où la norme IP53 revendiquée par la marque. La distance minimale de mise au point est de 22,4 cm. En mode manuel (il faut pour cela ramener la bague vers soi, il s’agit du système « clutch »), le rapport de grossissement est sérigraphié, en même temps que les distances.

La formule optique est dense, avec 18 éléments (dont deux lentilles Super ED, quatre lentilles ED, une lentille Super HR et une lentille HR) répartis en 13 groupes. Le poids total reste contenu (453 g). Le tarif est de 1 499 €.

Les nouveautés de Sigma

À l’époque – pas si lointaine – des reflex, le zoom Sigma 60-600 mm s’était taillé une belle réputation auprès des amateurs de longues focales. Son surnom ? « Bigma », en raison de sa plage de focales inégalée. Ce zoom couvrant le plein format est désormais décliné en montures L et Sony E pour hybrides. Le 60-600 mm f/4,5-6,3 DG DN OS Sports offre une distance minimale de mise au point respective de 45 cm et 2,6 m à 60 et 600 mm.

La stabilisation optique assurerait un gain de 7 IL à la plus courte focale, et de 6 IL à la plus longue. Comme sur le 150-600 mm Sports, les modes 1 et 2 permettent d’ajuster le fonctionnement de la stabilisation en fonction du type de sujet photographié. La construction est de haut niveau, avec de nombreux joints d’étanchéité placés aux endroits clés. La formule optique est complexe, composée de quelque 27 éléments (dont deux verres FLD et trois SLD) répartis en 19 groupes ; le diaphragme compte neuf lamelles. Le zoom peut être utilisé avec un convertisseur 1,4x ou 2x. Un collier de pied est fourni. Le tout pèse 2,49 kg. Sortie prévue mi-février, au prix de 2 349 €. 

Sigma ne s’arrête pas là et dévoile aussi une focale fixe lumineuse, en montures E et L. Le 50 mm f/1,4 DG DN Art évoque forcément la version existante pour reflex. Le poids n’est pas négligeable pour une focale fixe (670 g), mais il découle d’une formule optique ambitieuse qui comporte 14 éléments (un verre SLD et trois lentilles asphériques) réunis en 11 groupes. La distance minimale de mise au point est de 45 cm et le diaphragme comporte 11 lamelles. Il sera possible d’utiliser des filtres de 72 mm de diamètre. Il s’agit du cinquième modèle DG DN Art à f/1,4 aux côtés des 20, 24, 35 et 85 mm. Le 50 mm f/1,4 DG DN Art sera disponible fin février en montures E et L au prix de 949 €.

Les nouveautés de Sony

Sony a conclu 2022 en fanfare avec l’A7R V, un hybride riche en pixels et dopé à l’intelligence artificielle, au service de l’autofocus. Une démonstration de force qui symbolise l’avance prise par la marque sur le segment hybride 24×36 par rapport à la concurrence.

Pour entamer la nouvelle année, deux optiques sont sur les rails. Le zoom FE 20-70 mm f/4 G offre une plage de focales inédite, qui réjouira les amateurs de focales grand-angle. Traditionnellement, ce type d’objectif trans-standard entame plutôt sa course à 24 ou 28 mm, Lumix ayant cependant ouvert la voie avec un 20-60 mm, mais à ouverture glissante. Sony va donc un peu plus loin en téléobjectif et propose une ouverture constante à f/4, avec une distance minimale de mise au point à 25 cm au grand-angle et 30 cm à la plus longue focale.

Le diaphragme comporte neuf lamelles et le grossissement maximal sera de 0,39x. Ce type d’objectif sera également précieux en vidéo, pour des sessions vlog par exemple. Sony indique un focus breathing réduit et une optimisation de la mise au point pour éviter les nuisances sonores et les vibrations éventuelles pendant le tournage. L’ergonomie est soignée avec une bague de diaphragme et une touche paramétrable. L’optique mesure 99 mm de long et 78,7 mm de diamètre, pour un poids total de 488 g. Lancement prévu courant février au prix de 1 600 €.

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