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Avec l’exposition Ça sent le crypto-sapin, la NFT Factory fait un pied de nez à la crise des cryptos

23 décembre 2022
Par Kesso Diallo
Les oeuvres de 50 crypto-artistes, dont celle de Systaime, sont exposées à la NFT Factory,
Les oeuvres de 50 crypto-artistes, dont celle de Systaime, sont exposées à la NFT Factory, ©CRYPT0 S4p¡N / Systaime

Du 15 décembre 2022 au 15 janvier 2023, la NFT Factory accueille cette exposition pour laquelle des artistes du crypto-art ont réalisé 50 œuvres afin de montrer leur point de vue sur cette situation.

Effondrement du marché des NFT, « crypto crash », faillite de FTX… Depuis plus d’un an, ce secteur traverse une période difficile. Si c’est l’occasion pour les crypto-sceptiques de parler à nouveau de la fin des cryptomonnaies et pour les régulateurs d’élaborer des règles pour contrôler cet espace, l’avis des crypto-artistes est tout autre.

Un pied de nez à l’hiver crypto

Dans ce contexte de difficultés, la NFT Factory, espace de 400 m2 consacré à ces objets numériques qui a ouvert ses portes à la mi-octobre, a demandé à 50 artistes du crypto-art comme Neil Beloufa ou Lukuxxx de réaliser 50 œuvres pour montrer leur point de vue sur l’actualité. Du 15 décembre au 15 janvier prochain, celles-ci sont exposées à la NFT Factory dans le cadre de l’exposition Ça sent le crypto-sapin. « On a choisi ce thème en référence à Noël mais avec un petit twist, avec cette ambiance de bear market en crypto. Les gens commencent à remettre en cause tout l’écosystème mais les artistes, eux, ne se sentent pas vraiment concernés par ça parce qu’ils sont artistes, ils créent et ça ne les empêche pas de créer », nous explique Benoît Couty, directeur artistique de la NFT Factory, qui a dirigé la curation de l’exposition.

©Bacchanalia / Stellabelle

Des crypto-artistes du monde entier – 20 français et 30 étrangers (Italie, Ukraine, République tchèque, États-Unis, Japon…) – font ainsi un pied de nez aux personnes affirmant une fois de plus qu’il s’agit de la fin des cryptomonnaies et des NFT. Parmi les œuvres, on retrouve des images et des vidéos dont certaines avec du son. Sam Bankman-Fried (SBF), ancien patron de FTX, figure d’ailleurs sur plusieurs d’entre elles, à l’instar d’une image où il est représenté sous forme d’animal aux côtés de Caroline Ellison qui était à la tête d’Alameda Research, société de trading crypto fondée par SBF.

©The State of Crypto Christmas / charlesai

Une vidéo faisant penser à un jeu d’arcade montre aussi Elon Musk et Vitalik Buterin – fondateur de la blockchain Ethereum – à la recherche du « Crypto Black Hole, le grand avaleur de cryptomonnaies » et affrontant ses serviteurs, tels que SBF ou Elizabeth Holmes, patronne de l’entreprise Theranos récemment condamnée à 11 ans de prison pour fraude. On y retrouve également plusieurs œuvres sur lesquelles figurent des sapins, comme celle où un arbre en flammes représente l’état du marché crypto lors de cette saison hivernale.

Des œuvres accessibles à tous

L’ensemble des œuvres exposées à la NFT Factory est à vendre. « Certaines sont en édition unique, d’autres en édition limitée. Au total, nous avons presque 600 à vendre et nous en avons déjà vendu 150 », indique Benoît Couty. Si de nombreux NFT ont été achetés à des millions de dollars, ce n’est pas le cas de ceux-ci, qui sont beaucoup plus abordables avec les prix allant de 50 à 4 000 euros. Sur place, ils sont indiqués en ether mais aussi en euros sur une petite carte à côté de chaque œuvre. Il y figure également un QR code à scanner pour accéder à la page où elles sont disponibles à l’achat.

« C’est vraiment destiné au grand public, tout le monde peut s’acheter une œuvre », assure le directeur artistique de la NFT Factory, précisant que le seul obstacle est la création d’un wallet (portefeuille). Les acheteurs potentiels qui n’ont pas de wallet sont néanmoins aidés, ils peuvent notamment bénéficier d’ateliers pour être guidés pas-à-pas. Si la possession d’un portefeuille crypto est nécessaire aujourd’hui, la NFT Factory développe actuellement une plateforme destinée aux achats, qui pourrait être lancée l’année prochaine. Elle a également pour objectif de rendre l’achat en euros possible plus tard.

Un lieu ouvert au public et aux artistes

Cela reflète le but de la NFT Factory d’être un lieu ouvert au public et pas seulement à sa communauté composée de 1 000 membres et des 128 acteurs impliqués dans la création de cet espace. Outre ces personnes qui sont au courant des divers événements organisés, les individus passant dans la rue peuvent y entrer pour découvrir des œuvres et potentiellement devenir collectionneur. La possibilité de présenter leurs créations aux connaisseurs ainsi qu’au grand public attire d’ailleurs les crypto-artistes, en plus de l’avantage d’avoir un espace physique pour les exposer.

Pour cette exposition, la NFT Factory a surtout travaillé avec des artistes qu’elle connaissait déjà. Elle prévoit, pour les prochaines, d’élargir sa base, ayant pour objectif de montrer le plus d’artistes possible, comme l’explique Benoît Couty. En plus de ce type d’exposition, elle exploite également son espace pour ce qu’elle appelle des « open screens ». « Ce sont des périodes d’une ou deux semaines où on va louer les écrans au grand public. N’importe qui peut ainsi les louer et envoyer son œuvre pour qu’on l’affiche, notamment un artiste qui n’est pas connu », déclare le directeur artistique. Début décembre, la NFT Factory a d’ailleurs organisé une exposition de ce type, avec 50 artistes ayant loué ses écrans et expliqué leurs œuvres lors d’une soirée d’ouverture.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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