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Bref, j’ai joué à World of Warcraft pour la première fois en 2022

13 janvier 2023
Par Benjamin Logerot
La dernière extension de "World of Warcraft" propose un excellent terrain de jeu à explorer.
La dernière extension de "World of Warcraft" propose un excellent terrain de jeu à explorer. ©Blizzard

Se lancer pour la toute première fois dans World of Warcraft aujourd’hui peut faire peur. En tant que nouveau converti, je m’en vais effacer vos doutes et vous encourager à sauter le pas.

Avec la sortie de la neuvième extension qui se profilait, et suite à quelques déceptions vidéoludiques, j’ai été vivement encouragé par une bande d’amis à me lancer dans World of Warcraft. Ce n’était pourtant pas chose aisée. Le célèbre jeu vidéo massivement multijoueur (MMO) de Blizzard fêtait en 2022 ses 18 ans d’existence.

Autant d’années de contenus ajoutés, venant épaissir chaque fois un peu plus un jeu déjà dense. J’avais le vertige rien que d’y penser. Pourtant, après plusieurs jours, puis plusieurs semaines et enfin plusieurs mois, la sauce a pris et toutes mes peurs se sont envolées, laissant la place à un plaisir bien difficile à bouder. Si vous hésitez à vous lancer dans l’aventure, je m’en vais de ce pas enlever vos doutes. 

Un enfant qui découvre le monde autour de lui

Commencer World of Warcraft en 2022 peut faire peur. Pourtant, Blizzard accompagne très bien ses joueuses et joueurs, qu’ils soient débutants ou confirmés, dès le début. Le jeu nous plonge dans une zone de tutoriel qui nous apprend les bases, puis nous lâche dans la nature en ne nous laissant pas d’autre choix, pour un premier personnage, que de suivre l’aventure de l’avant-dernière extension en date. Ce n’est qu’à partir du niveau 60 (50 quand j’ai commencé en septembre dernier) que l’on peut avoir accès à la dernière extension sortie, une fois les fondamentaux appris. 

Les premières heures de jeu, ou devrais-je dire, les premières dizaines d’heures, ne sont que pure découverte. Je me plonge enfin dans ces multiples mondes qui ont accompagné des millions de joueurs et de joueuses sur le globe pendant toutes ces années. Ces univers si familiers pour eux, mais totalement inconnus pour moi. Même les premiers pas dans la capitale de ma faction (pour moi l’Alliance, donc à Hurlevent) paraissent sortis d’un rêve, pour peu que l’on ait toujours eu envie de se lancer dans l’aventure, comme moi. 

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Azeroth, c’est déjà très grand. Mais ce n’est pas le seul monde disponible sur World of Warcraft©Screenshot/World of Warcraft

Évidemment, on ne peut pas rattraper 18 ans de contenus en un claquement de doigts. Je dois me rendre à l’évidence : il m’est impossible de tout voir et de tout apprendre. Passée la petite frustration du début, l’acceptation s’est installée et je me suis simplement contenté de profiter de l’instant présent. J’ai donc commencé sur l’extension Battle for Azeroth et ma découverte du continent de Kul Tiras s’est faite du début à la fin avec des yeux d’enfant.

Les dizaines d’heures passées à suivre l’histoire principale et à remplir des quêtes secondaires (certes un peu répétitives à la longue) sont passées en un éclair. En moins de temps qu’il n’en faut pour crier « murlock », je me suis retrouvé à attaquer le monde étrange de Shadowlands, avant-dernière extension à ce jour. 

Comme pour tous les membres de l’Alliance, Hurlevent représente un lieu accueillant qui centralise une grande partie des activités des joueurs et joueuses. C’est aussi là-bas que l’on retrouve le role play.©Screenshot/World of Warcraft

Un changement radical de décor et d’approche. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que l’histoire d’une extension de WoW n’était que la surface émergée de l’iceberg. J’ai donc poursuivi mon périple entre les différents mondes fort bien conçus de l’Ombreterre. Découvrir WoW en 2022, c’est aussi se plonger dans la patte artistique si particulière du jeu, qui se tient encore très bien aujourd’hui.

Maldraxxus, Revendreth, Le Bastion, Sylvarden… Chacune de ces régions de Shadowlands était un plaisir constant à découvrir tant leur diversité visuelle et artistique est intéressante. Bien évidemment, tout cela ne serait rien sans les compositions orchestrales qui accompagnent chacun de nos pas. 

Puis est venu le temps de la maturité. C’est bien beau d’explorer les différentes régions à dos de monture et de se faire quelques pièces d’or (ici, on dit PO), mais, au bout d’un moment, il faut rendre son personnage encore plus puissant. Car même au niveau maximum, si rien n’est fait, il restera bien faible. C’est ici que j’ai découvert l’exploration des donjons avec des amis ou les parties joueur contre joueur (JcJ) endiablées. J’en ai profité pour monter mes métiers entre deux sessions intenses, pour me reposer et poser enfin un peu le cerveau et les doigts. 

Jamais sans mon crew

L’expérience WoW est encore aujourd’hui très bien, même pour les débutants, mais il y a tout de même certaines conditions à remplir et quelques points importants à souligner. Découvrir World of Warcraft le jeu, c’est aussi découvrir World of Warcraft la communauté. C’est se plonger dans 18 ans de documentation en ligne.

C’est chercher et tenter de lire des guides publiés sur des sites, incompréhensibles pour le profane. Vraiment : chercher seul une information précise relève du journalisme d’investigation niveau Mediapart tant il faut écumer les différents sites et leurs milliers de pages remplies de termes et de références que seuls les grands sages de WoW peuvent comprendre.

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Ne serait-ce que pour parcourir les donjons, jouer avec des amis est bien plus agréable. ©Screenshot/World of Warcraft

Mais j’ai eu beaucoup de chance. J’avais des amis qui m’accompagnaient et qui connaissent le jeu quasiment par cœur. À mon sens, c’est l’un des prérequis pour débuter sereinement sur WoW. Jouez avec des personnes qui connaissent et qui peuvent vous aider. Des personnes avec qui il est possible d’échanger régulièrement et qui peuvent vous servir de guide. J’ai dû gagner des dizaines d’heures sur la compréhension du jeu grâce à mes proches.

Jouer seul à WoW serait presque du gâchis – à moins que vous le souhaitiez véritablement, dans ce cas-là, aucun problème. Vous passerez à côté de tellement de choses importantes en plus de vous ennuyer au bout d’un moment. Si vous n’avez pas d’amis sur le jeu, parlez aux autres joueurs et joueuses, essayez d’intégrer une guilde, faites-vous des contacts, notamment dans la capitale de votre faction. Beaucoup de gens sont prêts à aider les nouveaux et nouvelles.  

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Le mode JcJ Champs de bataille épique demande un long temps d’adaptation pour simplement y voir quelque chose. ©Screenshot/World of Warcraft

Je l’ai déjà évoqué : il faut accepter le fait qu’on ne pourra pas tout faire. Dans World of Warcraft, il faut choisir sa spécialisation de jeu tellement les options sont nombreuses. JcJ, dressage et combats de mascottes (à la manière de Pokémon), remplir des hauts faits, déverrouiller de la transmogrification – les apparences d’armures –, faire des donjons (héroïques et mythiques), des raids, du role play, rattraper toutes les histoires des extensions précédentes, monter ses métiers… Et j’en oublie. Choisir veut dire passer à côté de pans entiers du jeu. Cela n’empêche cependant pas de tout essayer par petites touches, et donc d’avoir un aperçu de tout ce que WoW a à offrir – c’est en tout cas ce que j’ai essayé de faire.

Sur un serveur avec du JcJ, il faudra aussi accepter de se faire ratatiner, parfois en boucle, par les membres de la faction adverses. Combien de fois me suis-je fait prendre en embuscade par un voleur de la Horde lâchement camouflé ? Je ne compte plus le nombre de tabassages en règle par les perfides hordeux équipés en objets JcJ ultrapuissants alors que je voulais juste faire ma petite quête tranquillement. Mais ce sont les risques de WoW et il faut faire avec. Tout cela étant dit, vous en aurez tout de même pour votre argent et ce sont des points négatifs bien fades à côté de l’expérience globale du jeu. 

Dragonflight, une excellente extension

Après des dizaines d’heures sur le jeu, voici que la toute dernière extension, Dragonflight, est arrivée. L’occasion d’assister en direct un lancement. J’en avais beaucoup entendu parler, et je voulais le vivre moi-même. Je suis donc resté éveillé tard dans la nuit pour ce moment tant attendu. Cette excitation incroyable qui s’empare des rues de Hurlevent, se remplissant de joueurs et de joueuses… Je n’ai pas été déçu. L’événement était réellement à la hauteur de ce que le monde en disait.

Il m’a même été impossible d’accéder à la nouvelle extension toute la nuit. Eh oui, si vous ne le saviez pas, Blizzard est assez connu pour les nombreux problèmes de serveurs lors du lancement de ses jeux ou DLC. Dragonflight n’a pas fait exception à la règle, avec carrément un crash de serveurs. Un plaisir.  

Bref, ce n’était qu’une petite péripétie. Pour la première fois de ma courte carrière sur WoW, j’ai pu découvrir en même temps que beaucoup d’autres le tout nouveau continent conçu par l’éditeur américain. Après des premières quêtes peu encourageantes, les Îles aux dragons ont finalement montré leur vrai visage. À mesure que j’avançais dans les quêtes et que je découvrais les régions, je m’apercevais des qualités grandissantes de l’extension. D’un point de vue artistique, notamment, avec des designs de biomes très marqués et tournés vers une nature foisonnante. 

J’ai cependant été un poil déçu par le vol draconique, la grande nouveauté de gameplay introduite dans le jeu. C’est notamment dû au fait qu’il faille récupérer des pièces cachées sur toute la carte pour améliorer ces compétences spécifiques. Je déteste chercher des éléments cachés sur une map. Blizzard aurait aussi pu proposer plus d’activités à base de vol plutôt que simplement des courses contre-la-montre de plus en plus compliquées. Mais peut-être y aura-t-on droit plus tard. 

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Ressentir cette excitation à quelques minutes du lancement d’une nouvelle extension valait la déception des crashs de serveurs… Je crois. ©Screenshot/World of Warcraft

Lorsque Blizzard lance une extension, l’éditeur ne sort effectivement pas tout le contenu de celle-ci d’un coup. Par exemple, à l’heure où ces lignes sont écrites, le géant américain vient de rendre disponible le premier raid. Mais cela pose un problème : après avoir terminé la quête principale, on se sent un peu délaissé par le jeu qui ne nous donne plus vraiment de carotte pour avancer.

Je ne savais plus quoi faire dans le jeu lorsque je me connectais. Enfin, si : j’allais en JcJ et je faisais quelques donjons – mais, à la longue, on s’ennuie. Même augmenter ma réputation auprès des factions de l’Île aux Dragons ne me motivait pas plus que ça. Je serai donc curieux de voir comment cela se passe sur la durée avec cette politique d’ajout de contenus successifs. Car, jusqu’à maintenant, j’étais habitué à ce que toutes les extensions que j’ai pu parcourir soient complètes, puisqu’elles étaient sorties depuis déjà quelques années. 

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Dragonflight propose de magnifiques paysages dans ses quatre régions bien distinctes. ©Screenshot/World of Warcraft

N’ayez crainte, je m’attarde beaucoup sur le ressenti négatif car cet univers et cette façon de fonctionner sont encore nouveaux pour moi. Mais je dois avouer que Dragonflight est tout de même une excellente extension. Elle m’a en tout cas plus happé que Battle for Azeroth, par exemple. 

Conclusion ? Lancez-vous

Il y a encore tellement de choses à dire sur World of Warcraft. J’ai ici à peine effleuré la surface du jeu, mais il est temps de conclure. Tout ce qu’il y a dire, en réalité, c’est que WoW est probablement dans son état le plus accessible pour les débutants. De plus, Blizzard a depuis ressorti les versions de l’époque du jeu de base et de l’extension Wrath of the Lich King. Une excellente chose pour celles et ceux qui veulent découvrir l’expérience comme elle était en 2005 et en 2008.

Se mettre à World of Warcraft aujourd’hui, c’est découvrir le meilleur de ce qu’a développé Blizzard au fil des ans. C’est aussi se plonger dans ce monde incroyable développé par l’entreprise depuis près de 30 ans et de s’intégrer dans cette grande communauté présente depuis des années. Je vous dirais simplement de ne plus hésiter si vous vous posez des questions. Moi, en tout cas, je ne regrette absolument pas la décision d’avoir pris un abonnement.  

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