Le Centre Pompidou (Paris) consacre jusqu’au 16 janvier prochain une exposition à la peintre américaine Alice Neel.
À contre-courant des avant-gardes new-yorkaises qui faisaient alors triompher l’abstraction et l’art minimal et conceptuel, Alice Neel (1900-1984) est toujours restée fidèle à la peinture figurative.
Lui consacrer une exposition, c’est d’abord rendre hommage à une artiste majeur de l’art nord-américain. Ignorée de son vivant, de nombreux créateurs se réclament aujourd’hui d’Alice Neel, à l’image du photographe Robert Mapplethorpe, de l’artiste conceptuelle Jenny Holzer ou encore de la scénariste Kelly Reichardt.
À travers les plus de 75 peintures et dessins exposés en ce moment au Centre Pompidou, c’est l’articulation entre la lutte des classes et la lutte des sexes à l’oeuvre dans le travail d’Alice Neel que la commissaire de l’exposition, Angela Lampe, a voulu mettre en valeur.
Féministe et membre du parti communiste, Alice Neel fut en effet l’une des premières à adopter une approche intersectionnelle. En représentant les marginaux de la société nord-américaine qu’elle habite, elle a ainsi participé à dévoiler avec acuité les différentes strates sociales qui composaient alors les États-Unis.
Tout au long de sa vie, cette femme radicale, membre du parti communiste, ne cesse de peindre les marginaux de la société américaine, ceux et celles qui sont écartés en raison de leurs origines, la couleur de leur peau, leur excentricité, leur orientation sexuelle ou encore de la radicalité de leur engagement politique.
Angela LampeCommissaire de l’exposition