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À Toulouse, une greffe de nez réalisée grâce à une imprimante 3D

10 novembre 2022
Par Kesso Diallo
Le greffon synthétique a d'abord été implanté dans l'avant-bras de la patiente.
Le greffon synthétique a d'abord été implanté dans l'avant-bras de la patiente. ©CHU Toulouse

À l’aide d’un greffon synthétique, des chirurgiens ont entièrement reconstruit le nez d’une patiente qui l’avait perdu après un cancer des fosses nasales.

Une première en chirurgie. À Toulouse, le nez d’une patiente a pu être reconstruit grâce à un implant en 3D. Aujourd’hui âgée de 50 ans, elle en avait perdu une large partie en 2013, à la suite d’un traitement par radiothérapie et chimiothérapie pour un cancer des fosses nasales. Elle avait également perdu la partie antérieure de son palais. Elle s’est ainsi retrouvée sans nez pendant plus de quatre ans, à cause de plusieurs échecs de reconstruction nasale par greffe de lambeaux de peau et d’une difficulté à supporter le port d’une prothèse faciale.

Les équipes de chirurgie ORL et cervico-faciale du CHU de Toulouse lui ont alors proposé une reconstruction par biomatériau sur mesure. Ils ont réalisé l’intervention avec des chirurgiens de l’Institut Claudius Regaud à l’Institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole. « Ce type de reconstruction n’avait jusqu’alors jamais été pratiqué sur une zone aussi fragile et peu vascularisée », précise le CHU de Toulouse dans un communiqué.

Une reconstruction nasale avec un implant en 3D

Pour cette reconstruction nasale, les chirurgiens ont collaboré avec la société Cerhum, fabricant belge de dispositifs médicaux spécialisé en reconstruction osseuse. Elle a conçu un dispositif sur mesure en se basant sur les scanners réalisés avant le traitement anticancéreux de la patiente. Un greffon synthétique imprimé en 3D a ainsi été implanté au niveau de son avant-bras en juillet dernier afin de le pré-vasculariser. « C’est comme un support qui donne la forme. La peau vit autour, les tissus rentrent à l’intérieur du biomatériau qui est comblé par les cellules du corps du patient. Le biomatériau imprimé sur mesure en 3D a été mis sous la peau de l’avant-bras pour qu’il soit colonisé », a expliqué le professeur Agnès Dupret-Bories à 20 Minutes.

La colonisation du dispositif étant complète en septembre, soit deux mois après cette « mise en nourrice », il a pu être transplanté au niveau de la région nasale de la patiente et revascularisé à l’aide de la microchirurgie pour connecter les vaisseaux sanguins. « Après dix jours d’hospitalisation et trois semaines d’antibiotiques, la patiente se porte très bien », indique le CHU de Toulouse. Elle sera de nouveau opérée afin de réaliser des retouches sur son nez et une reconstruction dentaire.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste