Les enchères pour les fréquences 5G ont pris fin jeudi, permettant aux opérateurs d’acquérir « 11 blocs ». Orange rafle la mise devant SFR et l’État va récupérer près de 2,8 milliards d’euros.
Initialement prévue en avril, mais repoussée en raison de la pandémie de Covid-19, la mise aux enchères des premières fréquences 5G a débuté lundi sur fond de défiance. Elles se sont conclues jeudi à l’issue de leur troisième journée et ont permis aux quatre opérateurs téléphoniques en lice (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) d’acquérir 11 « blocs » de fréquences 5G. Organisée par l’Arcep, le régulateur des télécoms, cette vente aux enchères portait sur onze blocs de 10 MHz, mis en vente au prix minimum de 70 millions d’euros, rappelle Reuters. Alors que le gouvernement espérait empocher au minimum 2,17 milliards d’euros, l’opération a rapporté la somme totale de 2,786 milliards d’euros à l’État.
Le prix final bloc, après trois jours d’enchères, a atteint 126 millions, soit un total de 1,386 milliard pour les caisses publiques. Cette somme s’ajoute au 1,4 milliard d’euros que l’État a engrangé lors de l’attribution hors enchères de quatre blocs de 50 MHz (350 millions par opérateur). Dans son communiqué, l’Arcep confirme la fin de « l’enchère principale pour l’attribution de fréquences de la bande 3,4 ‑ 3,8 GHz » sur le tour numéro 17 et c’est Orange qui tire son épingle du jeu. L’opérateur historique a obtenu 4 blocs pour 854 millions d’euros (90 MHz), lâchant toutefois un peu de lest, puisqu’il espérait initialement obtenir 5 blocs. En seconde position, SFR obtient 3 blocs pour 728 millions d’euros (80 MHz).
Bouygues Telecom et Free obtiennent chacun 2 blocs pour 602 millions d’euros (70 MHz chacun). Pour rappel, aucun opérateur ne pouvait acquérir plus de 100 MHz « pour donner ses chances à chacun », indiquait l’Arcep. Avec 90 MHz, Orange s’impose comme l’opérateur français disposant de la quantité la plus élevée de fréquences 5G. Dans un communiqué, l’opérateur assure qu’il « renforce ainsi sa position de N°1 avec le portefeuille de fréquences le plus large du marché français : 257 MHz de fréquences au total ». On apprend également que la facture d’Orange est étalée « sur 4 à 15 ans selon les blocs ».
SFR indique de son côté qu’il pourra « proposer une expérience optimale en 5G à ses clients » avec un paiement de 350 millions d’euros sur 15 ans et 378 millions d’euros sur 4 ans. Bouygues Telecom assure « se réjouir particulièrement de l’obtention d’un bloc de 70 MHz de fréquences 3,5 GHz » lui permettant de multiplier « par deux son patrimoine de fréquences » et de « proposer (..) le meilleur de l’expérience 5G ».. Enfin, le groupe Iliad fait savoir qu’il « s’apprête à renforcer son portefeuille de fréquences en obtenant 70 MHz des fréquences (…) soit 23 % des fréquences disponibles dans le cadre de cette procédure ». Cela doit lui permettre de lancer « prochainement » des offres 5G pour « ses 13,4 millions d’abonnés ». Il ajoute que le montant de 252 millions d’euros sera payé sur 4 ans et celui de 350 millions, correspond au bloc de 50 MHz, sur 15 ans.
Rendez-vous courant octobre pour l’enchère « de positionnement »
On notera que les opérateurs se sont allés moins loin que leurs homologues européens. À titre de comparaison, les enchères de la 5G en Italie ont rapporté 6,5 milliards d’euros 6,55 milliards d’euros en Allemagne. Outre-Rhin, le processus a duré près de trois mois avec 497 tours d’enchères. En France, une dernière enchère dite « de positionnement » sera organisée courant octobre. Elle permettra de déterminer la position des fréquences obtenues par chacun des quatre opérateurs. Les opérateurs pourront ensuite dévoiler leurs premières offres commerciales 5G.