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La Corée du Sud va fournir une identité numérique sécurisée par la blockchain à ses citoyens

18 octobre 2022
Par Kesso Diallo
Cette identité numérique sera accessible avec une application sur le smartphone.
Cette identité numérique sera accessible avec une application sur le smartphone. ©Arnont.tp / Shutterstock

Le pays prévoit de la déployer en 2024. Les citoyens pourront y accéder avec leur smartphone.

La carte d’identité continue de se dématérialiser dans les pays. La Corée du Sud prévoit d’en proposer une version numérique à ses citoyens selon Bloomberg. Permettant de simplifier les processus d’identification ou de vérification sur le Web – comme dans d’autres pays – elle devrait être disponible sur leur smartphone, avec une application, dès 2024. La particularité de cette identité numérique est qu’elle sera sécurisée par la blockchain.

Le pays vise une adoption par 45 millions de Sud-Coréens deux ans après la mise en place de ce système, soit en 2026, mais certains freins devront être levés pour convaincre les citoyens. Parmi eux figurent les craintes de surveillance. Selon Suh Bo Ram, qui dirige le projet, le gouvernement est conscient de ces préoccupations et se veut rassurant. Il n’aura pas accès aux informations des utilisateurs qui seront stockées sur leur smartphone car le système reposera entièrement sur une identité décentralisée.

Un projet en cours en France

La Corée du Sud lance ce projet d’identité numérique dans un intérêt économique. Suh Bo Ram a indiqué à l’agence de presse que ce système pourrait permettre de générer 42 milliards de dollars d’ici 10 ans, soit l’équivalent de 3% du PIB du pays.

La France travaille sur un projet similaire, mais pas pour des raisons économiques. Le gouvernement a lancé l’application France Identité en mai dernier. Disponible en version bêta sous Android (Google)et iOS (Apple), elle peut être utilisée par les propriétaires de la nouvelle carte d’identité équipée d’une puce électronique afin de prouver plus facilement leur identité sur Internet ou lors de démarches physiques (justifier de sa majorité, récupérer un colis…) sans avoir à divulguer l’ensemble de leurs informations. Si elle permet déjà de produire des justificatifs d’identité numérique à usage unique – un moyen d’éviter l’usurpation d’identité – d’autres fonctionnalités sont prévues par le gouvernement. Il travaille sur la possibilité de se connecter à France Connect via l’application pour accéder à plus de 1 000 services en ligne (paiement des impôts, déclaration d’une naissance, demande de carte vitale, etc.).

Le gouvernement va aussi permettre d’ouvrir France Identité en utilisant la biométrie, à la demande des testeurs, comme il l’a indiqué sur Twitter. Il avait, au départ, choisi de se passer de ce type de technologies à la suite de la polémique du projet Alicem, grâce auquel les Français devaient accéder aux services publics à l’aide de la reconnaissance faciale. Actuellement testé par 5 000 personnes sur les systèmes d’exploitation d’Apple et de Google, le gouvernement espère atteindre les 10 000 testeurs d’ici à la fin de l’année. L’application devrait être officiellement lancée dès l’année prochaine.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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