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Huawei veut toujours être numéro un, avec ou sans Google

30 novembre 2019
Par Thomas Estimbre
Huawei veut toujours être numéro un, avec ou sans Google

Les problèmes auxquels Huawei fait face n’entament pas le moral de son PDG. Dans une interview accordée à CNN, Ren Zhengfei affirme que sa société peut toujours devenir le leader mondial du smartphone, même sans Google.

La folle ascension de Huawei a été freinée ces derniers mois, suite aux sanctions décidées par les États-Unis. Au coeur du conflit entre Pékin et Washington, le géant chinois reste incontournable et profite de l’embellie du marché pour progresser. Les sanctions américaines et le flou qui entoure son avenir ont néanmoins forcé l’entreprise à revoir ses objectifs à la baisse, elle qui ambitionnait de prendre la place de Samsung d’ici la fin de l’année 2019. Il est acté que Huawei ne sera pas le leader du marché du smartphone cette année et rien n’indique que la hiérarchie puisse être bouleversée dans les mois qui viennent, malgré le nouveau sursis accordé par Donald Trump.

 © CNN
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En grande forme sur son sol, Huawei est plus à la peine en Occident où sa situation inquiète. Loin des États-Unis, la firme chinoise est privée de sa licence Android et doit composer avec l’absence des différents services Google sur ses modèles les plus récents. Ses derniers fleurons, les Mate 30 et Mate 30 Pro, ne sont toujours pas disponibles en France et risquent de manquer d’arguments sans le Play Store. Le géant chinois reste néanmoins positif et pour son PDG et fondateur, Huawei a toujours les cartes en main pour dominer le secteur.

Interrogé par CNN sur la possibilité de devenir le numéro un du marché en étant privé des applications et services de Google, Ren Zhengfei explique : « Je ne pense pas que serait un problème, mais cela prend du temps (…) « Quand je dis que cela prend du temps, je fais référence aux marchés étrangers, parce que nous y retournerons l’année prochaine, et l’année d’après ». Huawei a toujours indiqué vouloir poursuivre sa collaboration avec Google, mais la firme a dévoilé HarmonyOS il y a quelques mois, un système d’exploitation alternatif à Android. Ce plan B est aujourd’hui présenté comme un plan de secours à « grande échelle » qui prendra forme si Huawei ne peut pas travailler avec Google dans les mois qui viennent.

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Le site CNN rappelle que l’OS est accompagné d’une boutique d’application qui ne compte pour l’heure que 45 000 applications. À titre de comparaison, le Play Store comptabilise près de 3 millions d’applications telles que les services Google ou plusieurs apps américaines (Facebook, Twitter, Instagram, WhatsApp, Netflix…). En cas de désaccord avec Washington, rien n’indique que ces services décident de débarquer sur les smartphones chinois. Si Huawei ne peut pas travailler avec ses fournisseurs américains, « nous devrons recourir à des alternatives. Si ces alternatives deviennent matures, je pense qu’il sera moins probable que nous retournions vers nos anciens fournisseurs », précise Ren Zhengfei. « C’est un moment crucial pour nous tous, j’espère que le gouvernement américain réfléchira à ce qui est le mieux pour les entreprises américaines », ajoute-t-il.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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