Meta organisait hier son grand raout annuel, au cours duquel il a enfin levé le voile sur son casque Quest Pro, teasé depuis de longs mois.
Au cours d’une longue conférence notamment dédiée à soutenir les projets de métaverse de l’entreprise (l’événement pouvait d’ailleurs être suivi depuis Horizon Worlds), Meta nous en a enfin dit plus sur son casque très haut de gamme. Le Meta Quest Pro est donc finalement un casque de réalité mixte, est attendu le 25 octobre prochain et coûtera la bagatelle… de 1 799€.
Un casque plus fin, à la conception repensée
Le Meta Quest Pro n’a plus grand-chose à voir avec le Meta Quest 2, le casque de réalité virtuelle le plus plébiscité du marché. Comme en témoigne son étiquette « réalité mixte », il s’agit-là d’un appareil de toute autre catégorie, pensé aussi bien pour le jeu, l’applicatif professionnel que l’exploration des fameux métaverses dont l’entreprise de Mark Zuckerberg est la meilleure ambassadrice depuis un an.
Le Meta Quest Pro prend donc la forme d’un casque plus fin que le Quest 2, adoptant pratiquement un design emprunté au Microsoft HoloLens 2 – un casque de réalité mixte pensé pour les pros. Son poids de 700 grammes est plus élevé que le Quest, mais sa conception fait désormais reposer l’essentiel du poids sur le haut du front plutôt que sur le visage. Cela est également dû à l’intégration de la batterie du casque dans l’arceau à l’arrière.
Cela peut surprendre, mais le Meta Quest Pro n’isole pas totalement l’utilisateur. On remarque que la vision périphérique du porteur n’est pas bloquée, signe d’un appareil pensé avant tout pour briser la frontière entre réalité augmentée et réalité virtuelle. Des bloqueurs de lumière périphériques peuvent toutefois être acquis séparément (49,99€, à partir du 22 novembre) pour une expérience plus proche d’un casque VR traditionnel.
Des technologies de pointe pour développer de nouveaux usages
Meta n’a pas lésiné sur les moyens pour son Quest Pro. Elle a dépensé sans compter pour doter son casque d’un attirail technologique qui laisse imaginer le meilleur. Voici sa fiche technique :
- SoC : Snapdragon XR2+
- 12 Go de RAM
- 256 Go de stockage
- Écrans : Quantum-Dot LCD
- Pixels par œil : 1800 x 1920
- Fréquence de rafraîchissement : 90 Hz
- Type de lentille : Pancake
- Champ de vision : jusqu’à 106°
- Écart interpupillaire : entre 55 et 75 mm
- Suivi oculaire : oui
- Suivi facial : oui
- Suivi des mains : oui
- Mode transparence : couleur haute-définition
- Autonomie annoncée en utilisation : 1 à 2 heures
En effet le Quest Pro est bel et bien le premier casque de réalité mixte à embarquer la puce XR2+ de Qualcomm, présentée comme étant 50% plus performante que celle qui anime le Meta Quest 2 ou le récemment annoncé Pico 4.
Côté manettes, Meta inaugure aussi les Meta Quest Touch Pro. Elles disposent de trois capteurs propres qui permettent au casque de localiser précisément leur localisation dans l’espace et, par conséquent, une expérience de suivi plus réaliste.
Plus ergonomiques que les contrôleurs du Quest 2, les Touch Pro disposent d’un moteur haptique dernière génération pour une immersion poussée. Mais ces atouts ne sont pas réservés qu’aux possesseurs d’un Quest Pro. Meta annonce que ces périphériques seront compatibles Meta Quest 2. On pourra se les offrir d’ici à la fin d’année pour 349,99€.
À quoi doit servir le Meta Quest Pro ?
Vous l’aurez compris à la lecture de ces lignes, le Meta Quest Pro n’est pas franchement un produit destiné au grand public. D’ailleurs, de nombreux observateurs de l’industrie s’étonnent même que l’entreprise lance ce produit via les canaux de grande distribution plutôt que professionnels – comme l’a fait Microsoft avec son HoloLens.
Avec un tarif aussi élevé et des technologies de pointe ainsi étalées, Meta cherche cependant à coiffer au poteau Apple qui, on le sait, devrait lui aussi présenter une solution analogue en début d’année prochaine. Un casque de XR que certains décrivent déjà comme « aussi révolutionnaire que l’iPhone en son temps ».
Aussi, et de l’avis des personnes qui ont déjà pu essayer le Meta Quest Pro, il est pour l’heure assez difficile de saisir son intérêt pour le technophile lambda. Bien sûr, il y a le gaming, et les métaverses sont amenés à se développer dans les mois et années à venir. Mais une surcouche professionnelle vient également se greffer à tout cela : par exemple, les caméras de tracking facial du Meta Quest Pro permettent de participer à des réunions en incarnant un avatar capable de répliquer les expressions de notre visage.
Des usages très spécifiques, peut-être un peu trop pour le consommateur enthousiaste, qui préférera sans doute patienter la sortie d’un inévitable Meta Quest 3, ou encore du PS VR2 attendu l’année prochaine.
