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Boston Dynamics et d’autres fabricants de robots s’engagent à ne pas militariser leurs machines

07 octobre 2022
Par Kesso Diallo
Les fabricants ne veulent pas que des armes soient ajoutées à leurs robots.
Les fabricants ne veulent pas que des armes soient ajoutées à leurs robots. ©Roman Korotkov / Shutterstock

Dans une lettre ouverte, six entreprises s’inquiètent de la fixation d’armes aux robots à usage général. Elles appellent la communauté robotique à s’opposer à cette militarisation.

Les robots peuvent être utiles à la société, en effectuant des tâches à la place des humains ou en aidant les personnes âgées, mais ils suscitent aussi des craintes, pouvant faire l’objet d’usages militaires. Cela inquiète même les fabricants de ces machines. Dans une lettre ouverte, six entreprises de robotique – Boston Dynamics, Agility Robotics, Unitree Robotics, Clearpath Robotics et ANYbotics – se sont engagées à ne pas militariser leurs robots.

« Nous pensons que l’ajout d’armes à des robots télécommandés ou autonomes, largement accessibles au public et capables de naviguer vers des endroits auparavant inaccessibles où les gens vivent et travaillent, soulève de nouveaux risques et de graves problèmes éthiques. Les applications de ces robots nouvellement capables nuiront également à la confiance du public dans la technologie d’une manière qui nuira aux énormes avantages qu’ils apporteront à la société », expliquent les signataires dans leur lettre.

Une augmentation des craintes liées à la militarisation des robots

Cette initiative intervient alors que les craintes concernant la manière dont les militaires et les forces de l’ordre déploieront des robots sont de plus en plus nombreuses. Cela inclut des robots bipèdes et quadrupèdes comme ceux de l’entreprise Ghost Robotics, qui se concentre sur les ventes militaires et gouvernementales. Aux États-Unis, ses chiens robots ont, par exemple, été testés par le Département de la sécurité intérieure pour surveiller la frontière. Les machines de Boston Dynamics ont également été testés pour être utilisés par les services de police et par l’armée française, mais, dans les deux cas, elles n’étaient pas armées, servant plutôt à des missions de reconnaissance tout en étant contrôlées à distance par des humains.

Dans leur lettre, les six entreprises indiquent aussi qu’elles examineront « attentivement les applications prévues par [leurs] clients afin d’éviter toute militarisation potentielle » dans la mesure du possible. Elles s’engagent à explorer le développement de fonctionnalités technologiques susceptibles d’atténuer ou de réduire ces risques. Les fabricants précisent cependant qu’ils ne contestent pas les technologies actuellement utilisées par les nations et leurs agences gouvernementales pour se défendre et faire respecter leurs lois.

Considérant que leur seul engagement n’est pas suffisant, les six entreprises appellent les organisations, chercheurs, développeurs et utilisateurs de la communauté robotique à prendre des engagements similaires, soit « de ne pas construire, autoriser, soutenir ou permettre la fixation d’armes » aux robots. Elles invitent également les responsables politiques à travailler avec elles afin de « promouvoir une utilisation sûre de ces robots et interdire leur utilisation abusive ».

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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