Actu

Les États-Unis pourraient faire patrouiller des chiens robots à la frontière

06 février 2022
Par Kesso Diallo
Des chiens robots pour surveiller la frontière.
Des chiens robots pour surveiller la frontière. ©Ghost Robotics

Ces machines sont actuellement testées pour remplir différentes missions de manière autonome.

Des renforts technologiques pour assurer la sécurité à la frontière. Les États-Unis pourraient prochainement faire appel à des robots quadrupèdes afin d’améliorer les capacités de son service des douanes et de la protection des frontières (CBP). Dans un communiqué, le Département de la sécurité intérieure (DHS) a expliqué comment il testait ces chiens robots pour des missions de surveillance.

« La frontière sud peut être un endroit inhospitalier pour l’Homme et la bête, et c’est exactement pour cette raison qu’une machine peut y exceller », a déclaré Brenda Long, la responsable du programme pour la branche recherche et développement du DHS. Les agents et officiers qui y travaillent sont en effet confrontés à plusieurs difficultés telles que des terrains accidentés, une chaleur et une humidité élevées ainsi que des individus hostiles. Utiliser des chiens robots serait alors un moyen de réduire l’exposition des humains aux dangers mortels.

Les capacités des chiens robots mises à l’épreuve

Les machines testées ont été conçues par Ghost Robotics. « C’est un robot quadrupède robuste. Il traverse tous les types de terrains naturels, y compris le sable, les rochers et les collines, ainsi que les environnements construits par l’homme, comme les escaliers », a indiqué Gavin Kenneally, directeur des produits au sein de l’entreprise. La société a développé plusieurs robots, dont un appelé Vision 60, qui est capable de parcourir plus de 12 km et de porter jusqu’à 9 kg. De plus, il peut tenir 3 heures avec une seule charge de batterie.

Le DHS a testé ces chiens robots dans des « exercices de cas d’utilisation » afin d’évaluer leurs capacités dans des scénarios réalistes. Les essais ont ainsi permis de vérifier leurs aptitudes à effectuer des manœuvres dans des environnements difficiles, à opérer dans des espaces restreints et à ne pas être perturbés par une chaleur élevée ou des conditions de faible teneur en oxygène. Les robots quadrupèdes ont également été testés pour inspecter des wagons de train dans des gares de triage, explorer des bâtiments résidentiels ou rechercher des individus potentiellement hostiles. Les essais ayant été réussis, le DHS indique qu’il continuera de travailler avec ces machines et qu’elles pourraient être vues aux côtés du personnel du CBP à l’avenir, sans aller plus loin dans les détails.

L’initiative du DHS a fait l’objet de critiques de la part d’associations de défense des libertés civiles. Elles considèrent que l’utilisation de ces robots est déshumanisante, en particulier lorsqu’ils sont employés pour interagir avec des personnes. « Le projet du DHS d’utiliser des chiens de patrouille robotisés à ses frontières est un désastre en devenir pour les libertés civiles. Le gouvernement doit retirer cette proposition dangereuse et l’administration Biden doit freiner le glissement de notre pays vers une dystopie anti-immigrés », a par exemple tweeté l’Union américaine pour les libertés civiles le 3 février.

Lire aussi

Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
Pour aller plus loin