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Une mobilisation artistique d’envergure en vue pour les 50 ans de la mort de Picasso

15 septembre 2022
Par Félix Tardieu
Pour le cinquantenaire de sa mort, Pablo Picasso aura droit à plus de 40 expositions
Pour le cinquantenaire de sa mort, Pablo Picasso aura droit à plus de 40 expositions ©Domaine public

À l’approche des cinquante ans de la mort de Pablo Picasso (1881-1973), la France et l’Espagne ont conjointement levé le voile sur un important programme d’expositions entièrement consacré à l’artiste espagnol et déployé dans près d’une quarantaine d’institutions, réparties dans sept pays, entre l’Europe et les États-Unis. Les organisateurs promettent d’évoquer les parts d’ombre du peintre. 

Paris, New York, Madrid, Bâle, Lyon, Bruxelles, etc. : pas moins de 42 expositions seront organisées tout au long l’année à travers le monde, ce jusqu’en 2024, pour célébrer le cinquantenaire de la mort de Pablo Picasso, mort en 1973 à Mougins, dans le sud de la France. Cette « Célébration Picasso 1973-2023 » a été présentée le lundi 12 septembre au musée de la Reine Sofia, à Madrid, devant l’emblématique Guernica (1937), par la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak et le ministre espagnol de la Culture et des Sports, Miquel Iceta. 

En gestation depuis un an et demi, cette mobilisation d’ampleur mondiale prévoit deux colloques internationaux et pas moins de 42 expositions : la première d’entre elles, Pablo Picasso et la dématérialisation de la sculpture, ouvrira ses portes à Madrid le 23 septembre prochain. La célébration prendra fin en 2024 au Petit Palais, à Paris, à l’occasion d’une rétrospective sur Le Paris des modernes (1905-1925). Entre-temps, l’oeuvre de Picasso aura été exposée en Allemagne, en Suisse, en Roumanie, en Belgique ainsi qu’aux États-Unis (sept expositions), en Espagne (16) et en France (12), avec entre autres une exposition sur Picasso et la préhistoire aux musées de l’Homme et d’histoire naturelle, Picasso. 2023 dessins au Centre Pompidou ou encore A toi de faire ma Mignonne, Sophie Calle au musée Picasso. 

Le vrai visage de Picasso

Il a cependant été rappelé, dans le sillage du mouvement #MeToo, la cruauté et l’emprise que Picasso exerçait sur les femmes de son entourage, de ses modèles à ses compagnes, à l’instar de la peintre Françoise Gilot ou de Dora Maar. Plusieurs ouvrages se sont attelés ces dernières à déconstruire le mythe Picasso, et à redonner la parole à ses « muses », comme Picasso, le Minotaure (2020) de Sophie Chauveau ou Sa vie pour Picasso de Brigitte Benkemoun (publié en mai dernier). Dans un autre format, l’épisode « Picasso, séparer l’homme de l’artiste » du podcast Vénus s’épilait-elle la chatte (créé par Julie Beauzac) avait été partagé en masse (plus de 250 000 écoutes) et avait remporté en 2021 le Prix Radio France de la révélation podcast. 

ORLAN, Les femmes qui pleurent sont en colère, N°3 ©ORLAN / Galerie Ceysson & Bénétière

À ce propos, les organisateurs de cette célébration ont promis de se pencher sur les excès et les contradictions de Picasso. « Il est important que le public connaisse mieux Picasso et connaisse aussi la part de violence qu’il y avait en lui. C’est quelque chose qu’il ne faut pas cacher », a concédé la ministre française de la Culture. La réflexion devra également émaner d’institutions telles que le Musée national Picasso-Paris, sous la responsabilité de sa nouvelle conservatrice Cécile Debray. Dans cette logique, le musée parisien a récemment accueilli une série de photographies hybrides de l’artiste ORLAN, intitulées « Les femmes qui pleurent sont en colère ».

L’exposition notamment prévue – pour l’instant sans titre – au Brooklyn Museum (New York) du 2 juin au 24 septembre 2023, qui s’inscrit dans le cadre de ce cinquantenaire, prévoit d’explorer le rapport de Picasso aux femmes et est ainsi attendue au tournant.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste