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Jean-Luc Godard, réalisateur mythique, est décédé à l’âge de 91 ans 

13 septembre 2022
Par Apolline Coëffet
Jean-Luc Godard est décédé ce mardi 13 septembre 2022.
Jean-Luc Godard est décédé ce mardi 13 septembre 2022. ©Ginies Michel / SIPA

Jean-Luc Godard s’est éteint ce mardi 13 septembre 2022 à l’âge de 91 ans, ont annoncé les proches du réalisateur à Libération. Il laisse derrière lui un grand œuvre considérable qui aura marqué l’histoire du cinéma.

Ce mardi 13 septembre 2022, une figure mythique du cinéma s’en est allée. Selon Libération, Jean-Luc Godard s’est éteint à l’âge de 91 ans. Aux prémices des années 1960, aux côtés de François Truffaut, Claude Chabrol ou encore Éric Rohmer, le réalisateur franco-suisse est parvenu à apporter une brise de fraîcheur, une Nouvelle Vague au 7e art. Son premier long-métrage, le bien nommé À bout de souffle (1960), faisait fi des traditions d’alors qui commençaient à s’épuiser. Le Mépris (1963), Bande à part (1964), Alphaville (1965), Pierrot le fou (1965)… Trames narratives et esthétiques globales s’épanouissent dans la fureur de vivre d’une jeunesse qui s’affirme enfin et impose ses valeurs dans la société française. La « modernité cinématographique » est née. 

Une révolte permanente

Né à Paris le 3 décembre 1930, Jean-Luc Godard – génie romantique particulièrement enclin à la provocation – avait, dès l’âge de 30 ans, suscité un coup de tonnerre sans précédent dans l’histoire du cinéma francophone. Son premier film, inattendu, avait réussi l’exploit de séduire public et critique, ne manquant pas d’exercer une influence remarquable sur ses contemporains. Ce statut, si vite acquis, n’a pas tardé à le placer au rang des artistes de légende, dont l’inspiration et l’œil aguerri semblent innés. 

À l’écran, les corps, le langage et les esprits, préfigurant déjà les Swinging Sixties à venir, semblent aussi libres que l’art commotionné du montage auquel il s’adonne. Étendard manifeste d’une Nouvelle Vague qu’il cristallise avec grâce, il est celui qui en définira le mieux les contours naissants. Animé par une révolte permanente, en soixante ans de carrière et une centaine de films, il cherchera encore et toujours à bousculer son art, de même que les regards, quitte à se confronter à l’incompréhension des autres.

Une énigme

Pour lui, le cinéma revêtait un aspect résolument politique dont il ne pouvait se défaire. Tout au long de sa vie, il participe alors des productions collectives comme Loin du Vietnam (1967), soutient des ouvriers en lutte, témoigne de sa solidarité envers les mouvements étudiants qui précèdent mai 1968… Sa démarche se radicalise et Jean-Luc Godard exprime son refus catégorique de faire du cinéma selon l’industrie. Il n’a alors de cesse d’expérimenter jusqu’à retourner dans les rangs plus classiques du 7e art avec des œuvres de fiction déroutantes. Sauve qui peut (la vie), dans les années 1970 sera le premier du genre. 

Protéiforme et fécond, le grand œuvre de l’artiste de renom se profile ainsi comme une énigme. Conscient de sa propre disparition, celui qui se définissait comme un simple « ciné-fils » dévoué corps et âme à son art signait un dernier film en 2010. Film Socialisme – un titre tout en sobriété qui renvoie pourtant aux deux disciplines qui ont su animer ses jours – s’apparente finalement à un adieu discret, au contraire d’une filmographie qui aura marqué son temps et bien plus encore.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste