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5 primo-romancières de la rentrée à suivre

08 septembre 2022

L’Instant Lire à la Fnac, c’est le rendez-vous de toutes les littératures à ne pas manquer. aujourd’hui, Baptiste Liger, directeur de la rédaction du magazine Lire Le Magazine Littéraire, partage ses conseils de lecture. Et en cette rentrée littéraire dense, iil s’intéresse aux primo-romancières !

Cette année, pour la rentrée littéraire, pas moins de 490 nouveaux romans et récits sont attendus en librairie. Pour nous aider à y voir un peu plus clair, Baptiste Liger, directeur de la rédaction du magazine Lire Le Magazine Littéraire, s’est notamment penché sur les premiers romans.  » C’est la rentrée ! Il est donc temps comme de tradition de découvrir les petits nouveaux, ou en l’espèce, les petites nouvelles. En effet, quelques primo-romancières nous ont offert quelques petits bijoux de ce cru 2022… », explique-t-il. Ces petits bijoux, les voici présenté par cet amoureux des livres.

Sa préférée (Prix du Roman Fnac 2022) – Sarah Jollien-Fardel (Sabine Wespieser)

C’est Sa préférée, ou plutôt, devrais-je dire votre préférée. Ainsi les libraires et les adhérents de la Fnac ont tranché et c’est donc le premier roman de Sarah Jollien-FardelSa préférée qui remporte le titre de Prix du Roman Fnac 2022.

Peut-on échapper à la violence d’un père tyrannique, brutal, cruel, alcoolisé et j’en passe. C’est ce à quoi va être confrontée l’héroïne de ce roman, petite fille de la région valaisanne, qui va grandir, devenir institutrice et qui va voir justement cette violence, des années plus tard, se rappeler à elle.

De ce canevas particulièrement dramatique Sarah Jollien-Fardel tire un roman poignant qui doit beaucoup à la justesse, à la finesse de son ton et à la description particulièrement habile de ses personnages. Et très honnêtement, difficile de ne pas être ému, très ému, par Sa préférée.

La Passagère – Amélie Folupt (Rivages)

On retrouve également ici de beaux personnages féminins dans La Passagère d’Amélie Fonlupt qui nous montre les liens entre le Cap Vert, qui ne se résume pas à Cesária Évora et la France, celle de Cergy.

Le piano aura aussi une place essentielle dans cette Passagère dont la musicalité, à plus d’un titre, nous est restée en tête.

Deux secondes d’air qui brûle – Diaty Diallo (Seuil)

Encore un roman sur la banlieue, vous allez me dire, avec des jeunes qui s’ennuient, qui font diverses activités, avec les rodéos urbains, avec les violences policières, j’en passe… Certes. Mais lorsque tous ces éléments sont agencés par une autrice de talents comme Diaty Diallo, on est bluffés.

Deux secondes d’air qui brûle impressionne par la justesse de sa langue bigarrée qui, loin d’être artificielle et par cette capacité à saisir les décors et à nous plonger intimement dans ceux-ci.

Un choc de lecture, et un talent, gros talent à suivre.

Tenir sa langue – Polina Panassenko (L’Olivier)

Tenir sa langue, c’est le b.a.-ba de tout écrivain et c’est aussi le titre du premier roman de Polina Panassenko qui s’est longtemps appelée Pauline. Je vous explique.

En effet, cette jeune fille est arrivée dans les années 90 de Russie, enfin d’URSS, sous le nom de Polina. Elle est devenue Pauline pour se franciser et, des années plus tard, elle a revendiqué ce prénom.

Et c’est toute cette odyssée qu’elle nous raconte dans Tenir sa langue, dans un texte à la fois ludique et subtil à la construction éclatée, qui compte de nombreuses références générationnelles appréciables et disons-le, pas mal d’humour.

En salle – Claire Baglin (Éditions de Minuit)

Enfin, vous verrez sans doute d’un autre œil votre cher burger ou votre milkshake préféré après la lecture d’En salle de Claire Baglin.

Elle oscille ici entre l’évocation de sa jeunesse, celle d’une enfant de la classe ouvrière, et son emploi, sa position dans une chaîne de restauration rapide bien connue dont vous devinerez facilement le modèle.

Et ce qui est impressionnant ici, c’est cette propension, cette capacité à déjouer nombre de clichés et de codes trop attendus du roman sociologique, tout en ayant un regard acéré et un propos social et politique fort.

Alors, En salle, à déguster absolument, que ce soit sur place ou à emporter.

Voilà ce qu’il en est pour ce petit « top 5 subjectif des premiers romans », mais des pépites dans cette rentrée littéraire, il y en a pléthore. Alors n’hésitez pas, demandez conseil à votre libraire, il est là pour ça et puis, disons-le, il ne demande pas mieux.