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Brésil : Facebook accusé de ne pas détecter les fausses infos sur les élections

18 août 2022
Par Marion Piasecki
Brésil : Facebook accusé de ne pas détecter les fausses infos sur les élections
©pixinoo / Shutterstock

L’ONG Global Witness a envoyé dix publicités politiques à Facebook pour tester ses capacités de discernement.

Les élections sont toujours des périodes sensibles sur les réseaux sociaux, tout particulièrement en matière de désinformation et d’ingérences étrangères. Meta avait même fait de ce combat une part conséquente de son rapport sur l’impact de l’entreprise sur les droits humains. Pour vérifier si ces efforts étaient suffisants, l’ONG internationale Global Witness a voulu mettre à l’épreuve sa modération sur l’élection présidentielle brésilienne qui aura lieu en Octobre.

Tester les limites des publicités politiques

Pour ce faire, Global Witness a envoyé dix publicités en portugais à Facebook : cinq contenaient de fausses informations sur le scrutin et cinq remettaient en cause la légitimité du processus électoral. Elles ont toutes passé la modération de Facebook alors qu’elles allaient clairement à l’encontre des règles : « Le contenu incluait clairement des informations incorrectes qui pouvaient empêcher les personnes de voter — en mentant sur la date, le lieu et les méthodes du vote par exemple — et remettait en cause la légitimité et l’intégrité des machines de vote électronique au Brésil. »

Autre information inquiétante, Global Witness n’a même pas eu besoin de VPN pour faire approuver ces fausses publicités sur l’élection brésilienne, alors que les testeurs n’habitent pas dans le pays et n’ont pas utilisé un moyen de paiement brésilien.

Meta est « engagé dans la protection de l’intégrité des élections »

L’entreprise californienne a répondu au rapport en expliquant qu’elle se préparait aux prochaines élections au Brésil en établissant un canal de communication direct avec le comité électoral et en collaborant avec les autorités brésiliennes et les chercheurs. Elle en a également profité pour mettre en avant son bilan de l’élection précédente dans ce pays : 140 000 publications ont été supprimées de Facebook et Instagram et 250 000 publicités non-autorisées ont été rejetées.

Malgré ces chiffres, Global Witness exige de Facebook qu’il soit plus consciencieux dans sa modération et surtout qu’il y ait plus de transparence auprès des utilisateurs, pour qu’ils puissent voir eux-mêmes qui est à l’origine de la publicité et sa cible.

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Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
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