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En Corée du Sud, un tatouage pourrait permettre de surveiller sa santé

03 août 2022
Par Kesso Diallo
Un tatouage sur mesure comme dispositif de surveillance médicale.
Un tatouage sur mesure comme dispositif de surveillance médicale. ©REUTERS / Minwoo Park

Des chercheurs ont développé un tatouage nanotechnologique comme dispositif de surveillance médicale qui serait capable d’avertir les Sud-Coréens des problèmes de santé potentiels.

À une époque où les objets connectés, tels que les montres et les bracelets, sont utilisés pour suivre sa santé (fréquence cardiaque, respiration, sommeil…), une solution innovante pourrait bientôt être proposée aux Sud-Coréens. Des chercheurs du Korea Advanced Institute of Science and Technology (KSAIT) ont en effet mis au point une encre de tatouage électronique composée de métal liquide et de nanotubes de carbone qui fonctionne comme une bioélectrode, rapporte Reuters. Conçue pour servir d’interface entre les structures biologiques et les systèmes électroniques, la fonction d’une bioélectrode est de détecter et de mesurer l’activité électrique dans le corps ou de la stimuler en induisant un potentiel électrique externe.

L’encre de tatouage développée par les chercheurs – une fois reliée à un électrocardiogramme ou à un autre biocapteur – est capable d’envoyer une lecture de la fréquence cardiaque d’un patient ainsi que d’autres signaux vitaux comme le glucose et le lactate à un moniteur.

Un projet destiné à évoluer

Si le projet des chercheurs porte ses fruits, les Sud-Coréens pourraient bientôt disposer d’un appareil à l’intérieur de leur corps qui se présenterait sous la forme d’un tatouage sur mesure et qui serait en mesure de les avertir automatiquement de problèmes de santé potentiels. Selon Steve Park, chef de projet et professeur de science et génie des matériaux, une fois que le tatouage est appliqué sur la peau, il ne part pas « même en frottant ». Cela est possible grâce à l’encre qui, en plus du métal liquide, est fabriquée à partir de particules à base de gallium. Il s’agit d’un métal mou et argenté utilisé dans les semi-conducteurs ou les thermomètres. Les nanotubes de carbone, eux, aident à conduire l’électricité tout en offrant une durabilité.

À terme, les chercheurs souhaitent pouvoir se passer de biocapteurs. « Dans le futur, nous espérons connecter une puce sans fil intégrée à cette encre, afin que nous puissions communiquer, ou que nous puissions envoyer un signal dans les deux sens entre notre corps et un appareil externe », a déclaré Steve Park. Ces appareils externes ou moniteurs pourraient d’ailleurs – en théorie – être situés n’importe où, ce qui inclut le domicile des patients. Mais, même si le projet des chercheurs finit par porter ses fruits, une question se pose : qui serait prêt à se faire tatouer pour surveiller sa santé ?

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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