Le peintre new-yorkais, mort en 1988 à 28 ans, est l’un des artistes les plus chers au monde. En 2017, une de ses toiles s’était vendue à pas moins de 110,5 millions de dollars. Aujourd’hui, 25 de ses peintures exposées au musée d’Art d’Orlando ont été saisies par le FBI.
En février dernier, des spécialistes remettaient en question l’authenticité de 25 toiles de Jean-Michel Basquiat exposées au Musée d’art d’Orlando (Floride, États-Unis) dans le cadre de l’exposition Heroes & Monsters: Jean-Michel Basquiat. D’après le musée, les toiles en question auraient été conçues par l’artiste new-yorkais dans son atelier de Venice (Californie) en 1982, avant d’être directement cédées au scénariste Thad Mumford pour 5 000 dollars.
Les œuvres auraient ensuite été retrouvées en 2012 dans l’entrepôt de stockage du scénariste, à Los Angeles, avant d’être une nouvelle fois vendues pour seulement 15 000 dollars – une somme dérisoire par rapport à la cote actuelle de Basquiat. Malgré les rapports d’authenticité invoqués par le musée, plusieurs voix avaient émis des doutes quant à l’authenticité des toiles après l’ouverture de l’exposition, à commencer par John Seed, l’assistant du peintre, ainsi que le marchand d’art de renom Larry Gagosian, chez qui Basquiat résidait au moment de ladite transaction avec le scénariste Thad Mumford.
Un ancien designer, interrogé par le New York Times, soulignera quant à lui que l’un des emballages en carton FedEx utilisé comme support de peinture par Basquiat affiche une police d’écriture utilisée par l’entreprise américaine à partir de 1994, soit six ans après la mort du peintre d’avant-garde. Tout cela a donc fini de mettre la puce à l’oreille de la police fédérale américaine, qui s’est aujourd’hui saisie des 25 toiles dont l’authenticité est remise en question. « Il est important de noter qu’on ne nous a pas fait comprendre que le musée était l’objet d’une enquête », a précisé auprès de l’AFP la porte-parole du musée, Emilia Bourmas-Fry.
L’exposition devait initialement durer jusqu’au 30 juin prochain avant de rejoindre un musée italien, ce qui semble à ce jour compromis par l’enquête du FBI. À moins que l’authenticité des œuvres en question ne soit finalement attestée – dans ce cas, celles-ci pourraient valoir autour de 100 millions de dollars.