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Les influenceurs chinois devront obtenir une certification pour parler de certains sujets

24 juin 2022
Par Marion Piasecki
Les influenceurs chinois devront obtenir une certification pour parler de certains sujets
©aslysun / Shutterstock

Sous couvert de lutte contre la désinformation, le gouvernement chinois veut limiter la prise de parole des influenceurs sur des sujets comme la santé, la finance et le droit.

Face aux critiques sur la gestion de la crise sanitaire, la Chine a décidé de serrer la vis. Le 21 juin, le gouvernement a annoncé que les créateurs de contenu, en particulier ceux qui font de la vidéo et des directs, devront avoir une certification s’ils veulent parler de santé, de finance, de droit ou encore d’éducation.

Une forme de pré-modération

Plutôt que de modérer les vidéos a posteriori, le gouvernement peut ainsi choisir les créateurs de contenu et faire une sorte de régulation en amont. Cette sélection sera effectuée par l’Administration nationale de la radio et de la télévision chinoise et le ministère de la Culture. Les réseaux sociaux les plus directement concernés par cette nouvelle réglementation sont Douyin, la version chinoise de TikTok, et la plateforme de streaming Kuaishou. Eux aussi devront vérifier que les influenceurs ont bien la certification qui leur permettra de publier certains contenus. Les critères pour l’obtenir n’ont pas encore été précisés par le gouvernement.

De plus en plus de règles sur les réseaux sociaux en Chine

Cette nouvelle obligation est annoncée dans un contexte de modération de plus en plus stricte sur les réseaux sociaux chinois. Depuis début mai, Weibo et WeChat sont obligés d’afficher la localisation de tous leurs utilisateurs, c’est-à-dire plusieurs centaines de millions de personnes. Il y a quelques jours, le gouvernement chinois a également publié un projet de règlement obligeant les réseaux sociaux à vérifier les commentaires avant publication et les utilisateurs à écrire les commentaires sous leur véritable identité. Toutes ces mesures étant justifiées par la lutte contre la désinformation.

La censure sur les réseaux sociaux en Chine avait particulièrement inquiété lors des Jeux Olympiques d’hiver : les journalistes étrangers devaient utiliser des cartes SIM et un wi-fi spécifiques, de nombreux sujets étaient bannis sur les réseaux pendant cette période et plusieurs activistes ont eu leur application de messagerie WeChat désactivée.

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Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
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