Test Labo du Google Pixel 10 Pro XL : un haut de gamme presque parfait

Notre test détaillé

Google lance simultanément quatre nouveaux smartphones : les Pixel 10, 10 Pro, 10 Pro XL et 10 Pro Fold. Le géant américain dispose ainsi d’une offre complète dans le haut et le très haut de gamme. Nous avons pris en main le Pixel 10 Pro XL, un très grand mobile multifonction de 6,8 pouces proposé en trois capacités de mémoire interne : 256 Go, 512 Go et 1 To, pour respectivement 1 299 €, 1 429 € et 1 689 €. Quatre couleurs sont également au catalogue : Noir volcanique, Gris quartz, Jade et Porcelaine.

Pour notre prise en main, Google nous a prêté pendant quelques semaines un exemplaire gris en 256 Go de stockage, une version vendue à 1 299 €. Ce tarif le positionne sensiblement au même niveau que le Samsung Galaxy S25 Ultra (notre test ici) ou le Xiaomi 15 Ultra (notre prise en main est là). Voilà qui plante le décor : nous sommes véritablement dans le haut du panier en matière de smartphones Android très haut de gamme.

Design et prise en main

De face, difficile, voire impossible de distinguer le Pixel 10 Pro XL de son prédécesseur. L’écran reste un 6,8 pouces au format 20/9^e et il occupe toujours autour de 88 % de la surface. La dalle, protégée par du verre Gorilla Glass Victus 2 (petite déception au passage, car Corning a depuis sorti une nouvelle génération de verre encore plus résistante), intègre classiquement la caméra frontale dans un poinçon et le lecteur d’empreinte digitale. Celui-ci est placé à la bonne hauteur pour que le pouce vienne naturellement à son contact. Le déverrouillage est ensuite très rapide et il est possible de le coupler avec une reconnaissance faciale avancée pour encore plus de facilité.

Pas vraiment de révolution à l’arrière du smartphone. L’emblématique bloc photo transversal est reconduit, avec donc trois caméras alignées horizontalement, complétées par un flash LED. Massif, le tout dépasse toujours nettement de la coque du mobile. Pour autant, cela ne le déséquilibre pas et le Google Pixel 10 Pro XL est stable une fois posé sur une surface plane. La coque s’appuie sur du verre Gorilla Glass Victus 2 dans une finition dépolie qui permet de repousser les traces de doigts. Le toucher doux est particulièrement agréable.

Les flancs du smartphone sont en aluminium de qualité aérospatiale et 100 % recyclé. Comme sur le précédent millésime, Google a opté pour une finition polie qui laisse un peu plus facilement apparaître les traces de doigts. Le géant américain ne cède pas à la tendance consistant à ajouter des boutons pour, par exemple, déclencher la prise de vue. Un choix assumé que nous pouvons comprendre, car, finalement, ces touches supplémentaires semblent ne pas vraiment séduire les consommateurs.

En revanche, nous sommes toujours un peu désarçonnés par la disposition inversée des touches rassemblées à droite : le bouton de mise sous tension est au-dessus du réglage du volume. Il faut quelques jours pour s’habituer ou se réhabituer, mais rien de véritablement pénalisant, car toutes ces commandes tombent bien sous les doigts. Toujours au chapitre des petites particularités, la trappe pour la nanoSIM se situe sur la tranche supérieure du smartphone. À l’opposé, c’est sans surprise le connecteur USB-C qui prend place, encadré par deux grilles pour le haut-parleur du bas, son homologue supérieur s’exprimant au travers d’une très discrète fente au-dessus de l’écran.

La qualité de fabrication est véritablement impressionnante et équivaut sans l’ombre d’un doute à celle des ténors du marché, comme Samsung ou Apple. L’assemblage est ultrarigoureux et les différents matériaux présentent des finitions exemplaires. Le Pixel 10 Pro XL répond à la norme IP68. C’est le minimum syndical, car, aujourd’hui, certains constructeurs poussent jusqu’à l’IP69 ou dépassent la profondeur de base, 1,5 mètre pour rappel, comme Apple, qui annonce 6 mètres de profondeur.

Le Google Pixel 10 Pro XL conserve les mêmes dimensions que son prédécesseur, soit 162,8×76,6×8,5 mm. C’est donc un grand smartphone que l’on peut comparer au S25 Ultra de Samsung (162,8×77,6×8,2 mm). En revanche, la nouvelle génération est plus lourde, avec désormais 232 g sur la balance, contre 221 g précédemment et 218 g pour le Samsung qui utilise, pour rappel, du titane.

L’écran

L’affichage est confié à un écran très proche de celui de la précédente génération. La dalle OLED embarque la technologie LTPO, qui permet de faire varier dynamiquement la fréquence de rafraîchissement entre 1 et 120 Hz. Google joue la carte du minimalisme en matière de réglages, puisque l’utilisateur peut simplement choisir entre ce mode dynamique et un mode fixe à 60 Hz. La définition n’évolue pas : elle est fixée à 1 344×2 992 pixels pour une densité de 486 ppp. Pour gagner un peu en autonomie, il est possible de ramener la définition à 1 080×2 404 pixels. Cela reste plutôt basique, sachant que l’on trouve parfois un mode Dynamique qui ajuste la définition en fonction de l’utilisation qui est faite du smartphone.

La marque annonce avoir légèrement boosté la luminosité de l’écran de son smartphone. Elle passerait de 2 000 à 2 200 nits HBM et de 3 000 à 3 300 nits en pic par rapport au modèle de l’année dernière.

Celui-ci avait rendu une copie correcte, mais pas vraiment exceptionnelle à l’issue des différents tests menés par le Labo Fnac. Le taux de contraste s’était montré très moyen, notamment. Qu’en est-il pour le nouveau millésime ?

Le Labo a rendu son verdict et force est de constater que la nouvelle génération surclasse son aînée. Le taux de contraste est très nettement amélioré et se rapproche tout simplement des meilleurs. Il en est de même pour la fidélité des couleurs, avec une précision parfaite.

Pour notre part, nous avons évidemment aimé ce grand écran qui permet de profiter des contenus vidéos haute définition. La luminosité est à la hauteur pour affronter un fort ensoleillement et les couleurs affichées ultraprécises. Cela vaut mieux, car la marque limite les possibilités de réglages manuels. Il est simplement possible de choisir entre deux modes de couleurs, Naturelles et Adaptatives.

Communications

Le smartphone de Google embarque logiquement toutes les dernières technologies en matière de communication. On trouve ainsi un modem 5G qui va bien au-delà des capacités réelles des infrastructures mises en place par les opérateurs de téléphonie mobile. Le Pixel 10 Pro XL est compatible avec le wifi 7, mais aussi avec le tout nouveau Bluetooth 6.0 qui apporterait notamment une consommation énergétique inférieure et une qualité sonore améliorée. Nous trouvons aussi une puce UWB et la possibilité d’envoyer des messages d’alerte en utilisant le satellite.

Une section complète et dernier cri qui a été soumise aux mesures du Labo Fnac, sachant que la précédente génération présente quelques lacunes en 4G. Le Google Pixel 10 Pro XL progresse nettement sur les différentes bandes de fréquences 4G. Il montre ainsi une efficacité surprenante sur la bande 7, pourtant souvent difficilement gérée par les smartphones. En revanche, il se montre à la peine en 2G sur la bande GSM1800. Bluetooth et wifi déçoivent également.

Pour notre part, nous n’avons pas constaté de difficultés à nous connecter au réseau mobile 5G de notre opérateur. Même chose pour le wifi 7 à notre domicile, ou encore pour utiliser le smartphone avec notre fidèle casque Bose.

Performances et interface

La série Pixel 10 s’appuie sur la nouvelle puce développée directement par Google : le Tensor G5. Ce nouveau processeur se distingue du G4 qui anime les Pixel 9 par sa plus grande finesse de gravure, 3 nm contre 4 nm. Cela offre une meilleure capacité à monter en fréquence et optimiser la consommation d’énergie. L’architecture se compose d’un cœur Cortex-X4 capable d’atteindre 3,78 GHz (3,1 GHz pour le G4), cinq Cortex-A725 et deux Cortex-A520. Google annonce un gain de performances de plus de 20 %. En parallèle, le TPU (Tensor Processing Unit), qui exécute les calculs liés à l’intelligence artificielle, fait un bond de 60 % de sa puissance. Le smartphone pourra ainsi exécuter localement le modèle IA Gemini Nano. Le circuit graphique est tout nouveau, puisque nous retrouvons une puce Imagination Technologies PowerVR DXT-48, présentée comme 30 à 40 % plus performante que le composant Mali-G715 MC7 équipant le Tensor G4.

Sur le papier, cette nouvelle génération devrait représenter un véritable tournant, mais, pour en avoir le cœur net, nous avons attendu le verdict des spécialistes du Labo, basé sur l’exécution de tests correspondants à des tâches plus ou moins exigeantes. Le Tensor G5 s’était montré convaincant en matière de puissance processeur, avec un parcours parfait sur les usages simples à extrême. Il fait alors mieux que son prédécesseur. Malheureusement, les performances graphiques ne progressent pas, voire régressent légèrement. S’agit-il d’un problème d’optimisation logicielle qui pourrait être réglé par une mise à jour ?

En attendant ce verdict, le Pixel 10 Pro XL nous a impressionnés par l’impression de fluidité qu’il dégage. L’interface est ultraréactive, les applications se lancent immédiatement et les jeux gourmands tournent sans difficulté. Le dos du smartphone chauffe de manière sensible, avec une limitation des fréquences ressentie uniquement dans des cas extrêmes.

Le 10 Pro XL est lancé avec Android 16, la dernière version de l’OS de Google, et il bénéficiera de sept années de mises à jour de sécurité et de versions d’Android. Une belle pérennité. Le smartphone inaugure le nouveau design de l’interface, Material 3, pour plus de modernité et de personnalisation. De nombreuses applications Android sont d’ores et déjà concernées, comme l’horloge, Google Photos ou encore l’app Téléphone, mais d’autres devraient rapidement adopter ce nouveau look diablement séduisant. Google reste fidèle à son credo en misant plus sur la simplicité d’utilisation que sur le côté geek, souvent de mise sur les mobiles Android chinois. Les paramétrages très avancés, rarement utilisés par les consommateurs, n’apparaissent pas systématiquement. L’idée est d’offrir une expérience tournée vers l’essentiel.

L’intelligence artificielle est plus présente que jamais, surtout autour de la photo, avec des fonctions plutôt bluffantes, telles qu’Ajoute-moi, qui permet d’ajouter des personnes sur une photo, ou l’incontournable Gomme magique. Côté productivité, nous retrouvons les fonctions de traduction, y compris lors d’un appel téléphonique, ou l’aide à la rédaction intégrée au clavier, sans oublier toutes les fonctions liées à Gemini Pro. On note cependant que toutes les possibilités de l’IA ne sont pas encore proposées sur les Google Pixel 10 Pro XL commercialisés en France. La plupart devraient finir par arriver au gré de mises à jour, mais la marque ne s’engage pas sur des dates précises.

Photo

Le Pixel 10 Pro XL a choisi de conserver le même trio de caméras que son prédécesseur. Nous trouvons donc une caméra principale grand-angle avec une optique ƒ/1,68 et un capteur de 50 mégapixels opérant par défaut avec le pixels binning. Vient ensuite un téléobjectif x5 à ƒ/2,8 utilisant une architecture de type périscopique. Le capteur totalise 48 mégapixels et s’appuie lui aussi sur la technologie pixels binning. Enfin, la troisième caméra est un ultra grand-angle de 48 mégapixels. L’optique ƒ/1,7 présente un angle de vue de 123° et elle peut compter sur la présence d’un autofocus.

La caméra frontale semble également reprise du modèle de l’année dernière avec son gros capteur de 42 mégapixels. Les spécialistes du Labo Fnac avaient particulièrement apprécié les caméras du Pixel 9 Pro XL. L’arrivée d’un nouvel ISP (la puce chargée du traitement des images capturées par les différents capteurs) et de traitements logiciels largement boostés par l’IA pourra-t-elle propulser son successeur encore plus loin, malgré l’utilisation du même hardware ?

La réponse est oui, même si partir d’une base déjà excellente laisse forcément moins de marge d’amélioration. Les sondes du Labo ont mis en lumière une caméra principale affichant une colorimétrie encore plus précise et un comportement en basse lumière suivant la même voie. Les deux autres caméras progressent également et forment ainsi un des trios de caméras les plus performants du moment. La caméra frontale se comporte elle aussi parfaitement face aux différents tests du Labo.

Nous avons profité d’un beau soleil estival pour prendre en main les caméras de cette nouvelle génération de smartphones signés Google. Sans surprise, les clichés réalisés sont superbes, avec une profusion de détails et une mise au point très solide. Ce constat est valable pour les trois modules.

Les couleurs offrent un rendu naturel et une belle uniformité sur toutes les caméras. Le mode Pro Res Zoom, qui s’appuie sur l’IA pour proposer un zoom numérique jusqu’à x100, donne des résultats un peu plus aléatoires. C’est parfois bluffant et parfois moyen. Dans tous les cas, cela fonctionne de manière beaucoup plus naturelle que sur le Honor Magic7 Pro qui dispose d’un mode sensiblement équivalent. En basse luminosité, le smartphone de Google continue d’impressionner.

La caméra frontale est du même niveau, c’est-à-dire excellente. Le Pixel 10 Pro XL peut filmer en 4K à 60 fps et même en 8K à 30 fps, mais en utilisant cette fois l’intelligence artificielle et un upscaling réalisé dans le cloud.

Autonomie

Le Google Pixel 10 Pro XL s’appuie sur une batterie de 5 200 mAh, contre 5 060 mAh, soit une évolution de 2,77 %. Pour rappel, le Samsung Galaxy S25 Ultra se contente de 5 000 mAh, mais nous savons par expérience que la taille de la batterie ne détermine pas obligatoirement l’autonomie d’un smartphone. Le Pixel 9 Pro XL avait atteint face au protocole du Labo une durée de fonctionnement de 10 h 32, soit un temps dans la moyenne – un S25 Ultra dépassant, lui, les 11 heures, et un iPhone 16 Pro Max les 12 heures. Le nouveau venu, armé d’une mécanique théoriquement plus efficiente, fera-t-il la différence ? Le Labo a donc mené à bien sa mesure d’autonomie pour un résultat plutôt positif, avec 12 h 34 de fonctionnement, un gain de deux heures par rapport à la précédente génération. Ce n’est pas négligeable et, surtout, cela permet au Pixel 10 Pro XL de surclasser les deux concurrents cités plus haut.

Concernant la vitesse de charge, là aussi, Google a choisi une évolution douce, puisque nous passons de 37 à 45 W. Selon la marque, il faut 30 minutes pour atteindre les 70 % de charge. La précédente génération est passée de 0 à 100 % de batterie en un peu moins de 90 minutes selon la mesure du Labo Fnac. Le protocole du Labo, réputé pour sa dureté, pointe un temps de charge plus lent, puisqu’il a fallu 100 minutes pour une pleine charge – 10 minutes de plus, donc.

On note que la norme Qi2 est supportée, pour une charge sans fil plus rapide, à condition toutefois d’utiliser un socle compatible et capable de délivrer 25 W.