Prise en main

Prise en main du Moto G56 : un milieu de gamme équilibré

11 septembre 2025
Par Georges Prat
Prise en main du Moto G56 : un milieu de gamme équilibré
©Motorola

Si l’on regarde son design et sa qualité de fabrication, le Moto G56 nous en donne pour notre argent. Pour autant, il est possible de trouver aujourd’hui sur le marché des concurrents plus puissants qui proposent un écran AMOLED et du wifi 6. Difficile de convaincra les technophiles, mais les autres pourront apprécier d’avoir un très beau et robuste smartphone.

En résumé

À l’issue de notre prise en main et en attendant son passage chez les experts du Labo Fnac, nous pouvons affirmer que le Moto G56 n’est pas un mauvais smartphone. Son processeur suffit dans la plupart des cas, ses finitions sont excellentes et son duo de caméras effectue un travail correct, au moins en journée. Il aura toutefois du mal face à des concurrents qui proposent, pour un tarif identique, un écran OLED, une plus grosse autonomie ou encore des mises à jour plus étendues. Tous, cependant, n’auront pas un design aussi travaillé et une interface aussi agréable.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Design très réussi et original en prime
  • Plutôt fluide au quotidien
  • IP68/69
  • Interface agréable
  • Écran très correct…
Les moins
  • … mais en technologie IPS
  • Politique de mise à jour manquant d’ambition
  • Photos en basse luminosité
  • Processeur limité pour les usages gourmands en ressources
  • Wifi 5 seulement

Notre prise en main détaillée

Moto n’est sans doute pas la marque qui vient spontanément à l’esprit des consommateurs, malgré sa riche histoire. Pour autant, sa gamme, complète et cohérente, a de quoi satisfaire tous les budgets. Justement, à ceux qui ne souhaitent pas dépenser beaucoup dans leur smartphone, par choix ou par contrainte budgétaire, Moto propose la série « G » au cœur de laquelle prend place le G56 qui fait l’objet de cette prise en main.

Le Moto G56 est commercialisé au prix de 279 € avec 8 Go de RAM et 256 Go de mémoire de stockage. S’il n’y a qu’une configuration à se mettre sous la dent, le choix est plus vaste en matière de coloris grâce à la collaboration habituelle avec Pantone. Quatre couleurs sont au programme : bleu, noir, gris et vert, mais dans des nuances parfois subtiles. Parfois, car la version noire (gris foncé) que la marque nous a confiée pour notre prise en main semble quant à elle plus classique. Évidemment, dans cette gamme de prix, la concurrence est rude. Chez Xiaomi, vous trouverez par exemple le Redmi 15 voire le Redmi Note 15. Le Honor 400 Lite se trouve lui aussi sous les 300 €, tout comme le realme 14 5G. Autant de modèles qui ont déjà fait leurs preuves.

Moto G56
©L’Éclaireur Fnac

Design et ergonomie

La façade du Moto G56 s’inscrit dans la tendance actuelle avec un grand écran de 6,72 pouces qui occupe l’essentiel de la surface : le taux d’occupation est d’un peu plus de 86 %, un score plutôt élevé pour un smartphone à moins de 300 €. La dalle au format 20/9e – plutôt allongée, donc – intègre dans un poinçon la caméra frontale, mais pas le lecteur d’empreinte digitale, sans doute pour contenir le prix du smartphone. L’écran est protégé par du verre Gorilla Glass 7i.

Moto G56
©L’Éclaireur Fnac

Le dos rappelle la série Edge de la marque avec un bloc photo très bien intégré, une solution esthétique qui permet également de moins exposer les optiques. Si, visuellement, le Moto G56 donne l’impression de posséder trois caméras, ce n’est pas tout à fait le cas, nous le verrons plus loin. Pour la finition, la marque a opté pour du cuir synthétique à l’aspect un peu moins grainé que chez certains concurrents. Pour autant, son contact est très agréable et les traces de doigts ne parviennent pas à se fixer. Cela donne un aspect plutôt haut de gamme au regard du tarif du modèle.

Moto G56
©L’Éclaireur Fnac

Les flancs du Moto G56 affichent un profil rebondi garantissant une prise en main confortable. Le bouton de mise sous tension tombe naturellement sous le pouce et c’est une bonne nouvelle, car c’est lui qui accueille le lecteur d’empreinte digitale. Rien à signaler à propos de celui-ci : il fonctionne parfaitement. Au-dessus, les deux touches permettant de régler le volume seront un peu hautes pour les mains petites ou moyennes. Le côté gauche est occupé par une trappe dans laquelle peuvent se glisser une nanoSIM et une carte mémoire microSD, une possibilité d’extension devenue rare en 2025. On note également la présence surprenante de la prise casque Jack en bas du smartphone… Pas de panique, la recharge se fait bien par USB-C ! Nostalgique, mais pas trop tout de même.

Moto G56
Non, vous ne rêvez pas il y a bien une prise casque Jack !©L’Éclaireur Fnac

Le Moto G56 est assez encombrant et lourd : 165,8×76,3×8,4 mm pour 200 g. C’est aussi un costaud. En effet, il répond aux normes IP68 et IP69, mais aussi MIL-STD-810H. En clair, il peut résister à une immersion de 30 minutes sous 1,5 m d’eau douce, aux jets d’eau sous pression et à une chute d’une hauteur de 1,2 m. Ce qui, avec son prix raisonnable, en fait un smartphone tout indiqué pour un adolescent. Deux haut-parleurs sont bien présents, ainsi que la technologie Dolby Atmos, un petit luxe à ce prix. Le son produit est correct, sans plus. La puissance est dans la moyenne et le rendu est essentiellement axé sur les médiums.

Écran

Obtenir un prix raisonnable implique forcément quelques sacrifices. Si le Moto G56 conserve de belles lignes et un niveau de solidité élevé, il repose sur un écran basé sur la technologie IPS, que nous ne croisons plus beaucoup dans nos prises en main. La dalle offre une définition de 1 080×2 400 pixels pour une densité de 391 ppp. La finesse d’affichage est donc excellente et permet d’apprécier tous les détails des images affichées. La fréquence de rafraîchissement maximale atteint 120 Hz. Trois réglages sont proposés, mais la fréquence ne pourra jamais descendre sous les 60 Hz.

Moto G56

Nos yeux se sont clairement habitués aux noirs parfaits et au contraste infini, des qualités que nous ne retrouvons pas sur la dalle IPS du Moto G56. Celle-ci reste néanmoins agréable, avec de belles couleurs et, en prime, la possibilité d’en ajuster précisément le rendu si vous le souhaitez. La luminosité est correcte, mais elle demeure un peu limitée pour affronter une utilisation en extérieur. Les angles de vision latéraux sont bons.

Les sondes du Labo ne manqueront pas d’examiner de plus près l’écran du Moto G56 afin d’avoir une vision précise de ses qualités.

Communication

Le Moto G56 s’appuie sur une plateforme de milieu de gamme et cela se ressent dans ses prétentions techniques. En effet, si l’on retrouve bien la 5G, il faut se contenter du wifi 5 (802.11 ac) et du Bluetooth 5.3. Le NFC est également de la partie. Utilisé durant une semaine, ce smartphone a bien capté le réseau mobile de notre opérateur. La différence de vitesse avec des modèles plus haut de gamme ne saute pas aux yeux. C’est un peu moins le cas à la maison, où le réseau sans fil est en wifi 7. Les limites en matière de débit, mais également de stabilité de la connexion, se perçoivent rapidement. Pas de problème en revanche pour utiliser des écouteurs Bluetooth de dernière génération.

Moto G56
On ne trouve pas le Dolby Atmos sur tout les smartphones à moins de 300 euros !©L’Éclaireur Fnac

Tout ceci reste empirique et il nous faudra patienter jusqu’aux mesures du Labo menées en chambre anéchoïde pour avoir un verdict nous permettant notamment de comparer le Moto G56 à ses concurrents.

Performances et interface

Le Moto G56 s’appuie sur un processeur MediaTek Dimensity 7060, qui se distingue du Dimensity 7025 équipant le G55 de l’année dernière simplement par ses deux cœurs les plus véloces, qui atteignent une fréquence de 2,6 GHz contre 2,5 GHz. Autant dire qu’il ne faut pas s’attendre à un gain de performances inouï. En attendant l’issue du protocole d’évaluation de la puissance du smartphone par le Labo Fnac, nous avons perçu quelques ralentissements lors du chargement de certaines applications, y compris celles installées nativement. Le passage d’une caméra à l’autre n’est pas instantané.

Cependant, le Moto G56 est plutôt agréable et stable. Il permet même de jouer à des titres pourtant exigeants, comme Genshin Impact. Pour comparer, nous avons lancé le célèbre benchmark AnTuTu. Le G56 a atteint un score de 690 000 points, ce qui le place entre un Honor Magic7 Lite et un Xiaomi Redmi Note 14 Pro+.

Moto G56
©L’Éclaireur Fnac

Le smartphone est lancé avec la version 15 d’Android et la surcouche maison Moto UI. Celle-ci est hautement personnalisable et apporte quelques fonctionnalités supplémentaires plutôt intéressantes. Plusieurs applications signées Moto sont regroupées dans le dossier… « Moto ». On y trouve notamment Unplugged, qui nous invite à nous déconnecter de temps en temps, ou encore Family Space pour créer un environnement numérique plus sûr pour les enfants.

Moto G56

On notera cependant la présence de quelques bloatwares que Moto réserve à ses modèles les moins onéreux. Notre plus grand regret réside dans le faible suivi logiciel dont fait l’objet ce smartphone : trois années seulement pour les correctifs de sécurité, et Android 16 et 17 pour l’OS. L’interface est agréable à utiliser et, du côté de l’intelligence artificielle, Moto a simplement choisi de préinstaller Perplexity et Microsoft Copilot.

Photo

Le Moto G56 embarque à première vue le même duo de caméras que son prédécesseur. Il s’agit d’un grand-angle (25 mm en équivalent argentique) ƒ/1,8 doté d’un capteur de 50 mégapixels et d’un ultra grand-angle 8 mégapixels dont l’optique ƒ/2,2 affiche un angle de vision de 118°. Du classique, donc. Cependant, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que le capteur principal est différent, puisqu’il s’agit désormais d’un Sony Lytia 600, qui serait plus performant en basse luminosité.

Moto G56
Peu d’informations sur le rôle précis de la petite caméra supplémentaire. Sans doute est-elle là pour la mesure de la profondeur de champ. ©L’Éclaireur Fnac

Les experts du Labo passeront au crible ces deux caméras, mais nous avons bien entendu réalisé de notre côté quelques séries de photos pour nous faire un premier avis. Le grand-angle réalise des clichés aux couleurs assez naturelles, avec un autofocus efficace.

Moto G56
©L’Éclaireur Fnac

Le piqué reste néanmoins moyen. La nuit, le fossé se creuse avec les mobiles plus haut de gamme et il sera difficile d’obtenir une photo exploitable sur un grand écran. L’ultra grand-angle est correct en journée malgré un niveau de détails limité.

Moto G56
©L’Éclaireur Fnac

La netteté n’est pas non plus exceptionnelle en l’absence d’autofocus et, en basse lumière, le bruit numérique vient rapidement gâcher le spectacle. Le Moto G56 filme au mieux en 1080p à 60 images par seconde. Les vidéos manquent de netteté et de dynamisme. La caméra frontale s’offre désormais les services d’un capteur de 32 mégapixels (16 sur le G55). Les selfies affichent un bon rendu des textures de peau, mais semblent un peu « bruités ».

Moto G56
Ce genre de photos pose traditionnellement beaucoup de difficultés aux smartphones par la complexité des textures.©L’Éclaireur Fnac

Autonomie

Le Moto G56 dispose d’une grosse batterie de 5 200 mAh, contre 5 000 mAh pour son prédécesseur. Son autonomie nous a semblé bonne, sans être exceptionnelle pour autant. À l’usage, nous l’estimons autour de 1,5 jour, mais elle varie nettement en fonction de l’intensité de l’utilisation. C’est souvent le cas des smartphones disposant d’un processeur modeste, qui est souvent poussé dans ses derniers retranchements. Bien entendu, l’application du protocole de mesure du Labo permettra d’obtenir un chiffre précis directement comparable à celui de la concurrence.

Moto G56

Pour la recharge, le smartphone accepte une puissance en entrée de 30 W. Sans surprise, il n’y a pas de bloc secteur dans la boîte. Nous avons donc utilisé celui d’un autre smartphone, capable de délivrer 45 W. Ainsi équipé, le Moto G56 est passé de 0 à 100 % de batterie en 80 minutes (50 % en 35 minutes). Des temps acceptables. Seront-ils corroborés par les mesures du Labo ?

Moto G56
©L’Éclaireur Fnac
Article rédigé par
Georges Prat
Georges Prat
Journaliste