Le Moto RAZR 60 Ultra réalise un parcours quasiment sans faute avec un max de puissance, deux excellents écrans, une autonomie très solide et une partie photo très convaincante. Seul véritable bémol, sa politique de mise à jour est vraiment limitée.
En résumé
Le nouveau smartphone pliant de Motorola a pour ainsi dire tout pour lui. Conçu sur le même modèle de mobile à clapet que son grand rival le Samsung Galaxy Z Flip 7, le Razr 60 Ultra brille par tous ses aspects. Son écran offre une superbe luminosité et des couleurs ravissantes ; ses performances sont redoutables, et sa partie photo n’est pas en reste, grâce à un duo de capteurs 50 mégapixels redoutable de polyvalence. Son autonomie, enfin, est impeccable, avec plus de 17 heures d’utilisation d’après les mesures du Labo Fnac. Un excellent bilan, à peine terni par des performances wifi variables dans les conditions du protocole, ce qui ne devrait en rien réfréner vos envies pour ce smartphone pas comme les autres.
Note technique
Les plus et les moins
- Le format génial
- Grande autonomie
- Des performances redoutables
- Excellent écran
- Très à l'aise en photo
- Performances wifi aléatoires
- Politique de mise à jour décevante
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Face à l’ogre Samsung, Moto développe sa propre famille de smartphones pliants au format portefeuille qui, sur le plan technique n’a pas grand-chose à envier aux Galaxy Z Flip de la marque coréenne. Cette nouvelle génération représentée ici par le Razr 60 Ultra ne manque pas d’arguments face au Z Flip 7 récemment dévoilé par Samsung et pris en main par nos soins.
Ce pliant ultra haut de gamme est proposé au prix de 1 199 € (après avoir été lancé à 1 299 €) en une seule configuration mémoire, pour le moins musclée avec 16 Go de RAM et 512 Go de stockage. Moto poursuit son partenariat avec Pantone et quatre couleurs sont désormais au programme : Pantone Cabaret, Pantone Rio Red, Pantone Mountain Trail et Pantone Scarab – en clair, fuchsia, rouge, beige et vert foncé. Du point de vue tarifaire, il est plutôt bien placé face au Samsung Galaxy Z Flip 7, puisque le smartphone coréen vous sera facturé 1 320 € environ en 512 Go.

L’ensemble des mesures réalisées par le Labo Fnac s’appuie sur un smartphone du commerce.
Général
Dimensions & poids
Design et ergonomie
Le premier contact nous place en terrain connu, car le nouveau venu ressemble fortement à son prédécesseur, le Razr 50 Ultra (dont vous pouvez retrouver le test Labo juste ici). Les deux générations affichent tout d’abord des mensurations quasiment similaires, soit 171,5x74x7,2 mm déplié et 88,1x74x15,7 mm plié pour le Razr 60 Ultra contre 171,4x74x7,1 et 88,1x74x15,3 mm pour le modèle 2024. L’un comme l’autre sont donc plus longs et plus épais que le Samsung Galaxy Z Flip 7. Avec ses 199 g, le Moto Razr 60 Ultra pèse 10 g de plus que son prédécesseur, mais aussi que son concurrent coréen.

Déplié, le smartphone dévoile un nouvel écran dont la dalle atteint désormais la diagonale de 7 pouces, soit 0,1 pouce de plus que précédemment. La dalle, qui occupe 84,1 % de la surface, intègre bien évidemment la caméra frontale. La pliure est très discrète au toucher et pratiquement invisible à l’œil nu. De l’autre côté, l’écran externe conserve la même taille que celui du Razr 50 Ultra, soit 4 pouces. Moto s’est donc fait dépasser par Samsung, mais de 0,1 pouce seulement. Cet écran bénéficie de la protection du nouveau verre Gorilla Glass Ceramic. Il englobe les deux caméras principales du smartphone ainsi que leur flash.

Entre ces deux écrans, nous trouvons une toute nouvelle charnière qui abandonne l’acier au profit du titane, pour une robustesse maximale. Moto a repensé son mécanisme afin qu’il résiste encore mieux sur la durée : la marque annonce une résistance à 800 000 cycles. C’est ce qui se fait de mieux aujourd’hui en la matière. Cette charnière a aussi évolué pour offrir un fonctionnement plus fluide et des positions intermédiaires.

Notre exemplaire vert foncé (ou Pantone Scarab) propose une coque arrière protégée par une feuille d’alcantara. Difficile de préjuger de la capacité de ce matériau à bien vieillir, mais, en attendant, force est de constater qu’esthétiquement, c’est une réussite. À droite, nous trouvons les incontournables touches de réglage du volume et le bouton de mise sous tension, qui intègre par ailleurs le lecteur d’empreinte digitale. Deux remarques : les commandes de volume sont un peu hautes pour être facilement accessibles aux mains de taille moyenne et toutes les touches sont petites, ce qui ne facilite pas leur utilisation. Le flanc gauche du smartphone propose une touche dédiée à l’intelligence artificielle : un appui prolongé lance Moto AI. Rien de réellement indispensable, d’autant plus que, pour l’heure, il n’est pas possible de personnaliser le comportement de ce bouton. Du moins, nous n’avons pas trouvé le menu idoine.

Une trappe placée à côté du connecteur USB-C permet de glisser une SIM physique. Jouissant d’une impressionnante qualité de fabrication, le Moto Razr 60 Ultra répond à la norme IP48 qui correspond à une résistance à une immersion complète de 30 minutes sous 1,5 m d’eau et aux poussières de plus d’un millimètre. Le smartphone embarque deux haut-parleurs plutôt puissants qui proposent un rendu assez riche, ainsi que le Dolby Atmos.
Les écrans
L’écran principal monte en définition, puisqu’il atteint désormais 1 224×2 912 pixels, pour une densité de 469 ppp, contre respectivement 1 080×2 640 pixels et 413 ppp pour la précédente génération. Moto en a également profité pour généreusement booster sa luminosité, qui passe de 2 600 à 4 500 nits en pic ! La fréquence de rafraîchissement est gérée par la technologie LTPO, avec quelques subtilités. Elle peut ainsi basculer à 165 Hz sur des jeux compatibles. Ensuite, les menus proposent trois réglages : un mode Économie d’énergie (60 Hz), un mode Intelligent et équilibré et un mode Ultra fluide (120 Hz privilégié). La dalle supporte le Dolby Vision et le HDR10+.
L’écran nous a séduits à l’usage, mais comment s’est-il comporté face aux sondes du Labo Fnac ? Moto a très bien travaillé, puisque de gros progrès apparaissent par rapport au Razr 50 Ultra de l’année dernière. Le taux de contraste passe ainsi de 186:5 à 2435:5 ! La fidélité des couleurs progresse également, pour atteindre aujourd’hui la quasi-perfection. Un super écran, donc.

L’écran extérieur conserve la même définition de 1 272×1 080 pixels pour une densité de 417 ppp. La luminosité passe de 2 400 à 3000 nits en pic. Sa lisibilité en extérieur est excellente, mais on se demande toujours l’utilité d’une fréquence de rafraîchissement de 165 Hz sur un petit afficheur. Autre bémol commun à tous les pliants, les réglages de l’écran principal se reportent sur celui de la cover. Impossible, par exemple, d’opter pour le mode économique 60 Hz pour ce dernier et pour un mode fluide pour la dalle intérieure.

Communications
Le Moto Razr 60 Ultra embarque toutes les dernières technologies – normal, non, pour un haut de gamme ? Nous trouvons ainsi, comme sur son prédécesseur d’ailleurs, le wifi 7 et le Bluetooth 5.4. Le modem 5G est ultrarapide et le NFC répond bien entendu à l’appel lui aussi.

Les spécialistes du Labo ont passé au crible le comportement du smartphone face aux différentes technologies de communication sans fil. En ce qui concerne les réseaux mobiles, le Moto Razr 60 Ultra réalise un excellent parcours, notamment en 2G et en 4G. Même chose pour le Bluetooth. En revanche, sa connexion wifi est tout juste moyenne.
Performances et interface
Ce pliant s’appuie sur le processeur Qualcomm Snapdragon 8 Elite, accompagné de 16 Go de RAM. Autant dire que cette puce capable de dépasser les 4 GHz de fréquence fait parler la poudre. C’est le sentiment que nous avons eu à l’usage, malgré une chauffe assez marquée qui se traduit par un abaissement de la fréquence de fonctionnement du processeur applicatif et du circuit graphique.

Notre sentiment est confirmé par le Labo, qui classe le Moto Razr 60 Ultra parmi les smartphones les plus performants du moment. Il fait mieux que son prédécesseur, qui était déjà plutôt véloce, notamment face aux usages complexes et extrêmes. Un monstre de puissance qui devrait donner du fil à retordre au Samsung Galaxy Z Flip 7 animé par un processeur Samsung Exynos.

Le smartphone est lancé sous Android 15 avec la discrète surcouche Moto UI. Avant d’aller plus loin, les choses qui fâchent : le Moto Razr 60 Ultra devra se contenter de trois années de mises à jour Android et de quatre années en ce qui concerne les patchs de sécurité… C’est très peu, malheureusement. Cela ne s’arrange pas lorsque nous regardons un peu dans les détails. En effet, le mobile est bloqué avec le patch de sécurité de mars 2025 alors que nous sommes en septembre…
C’est d’autant plus dommage que l’interface des Moto est toujours aussi agréable, avec très peu de bloatwares et de petits plus discrets, mais bien vus pour la plupart. La marque s’est fait une spécialité depuis des années maintenant d’offrir des contrôles gestuels avancés.

Bien entendu, Moto ne peut faire l’impasse sur l’intelligence artificielle. On retrouve préinstallé Gemini, Perplexity, ainsi que des fonctionnalités IA maison regroupées sous la bannière Moto AI. Il s’agit d’une gestion intelligente des notifications ou encore d’un outil de prise de notes optimisé. Un bémol, cependant : le français n’est pas pris en charge par certaines de ces fonctions, et ce, même plusieurs mois après la commercialisation du produit.

Photo
Décidément, Moto est une marque surprenante. Le précédent millésime nous avait étonnés en optant pour un téléobjectif comme seconde caméra. Cette année, celui-ci est à son tour remplacé par un bien plus classique ultra grand-angle. S’appuyant toujours sur un capteur de 50 mégapixels pixels binning, l’optique ƒ/2,0 correspond à un 12 mm argentique, avec un angle de vision de 122°. La caméra principale est un grand-angle ƒ/1,7 doté d’un nouveau capteur de 50 mégapixels. Une dotation plutôt bonne, donc, face aux concurrents signés Samsung.

Les spécialistes du Labo avaient plutôt apprécié le duo de caméras de la précédente génération de Moto Razr, qui faisait tout simplement jeu égal avec le Samsung Galaxy Z Flip 6. Le Razr 60 Ultra fait encore mieux et se montre au niveau des meilleurs smartphones du moment, pliants et classiques confondus. Son grand-angle impressionne avec une qualité optique parfaite et surtout un comportement en basse luminosité impressionnant. Les sondes du Labo ont simplement noté quelques libertés prises avec une colorimétrie naturelle. Le zoom numérique x2 est aussi maîtrisé, tout comme l’ultra grand-angle.

La caméra frontale évolue aussi. On passe par exemple d’un capteur de 32 mégapixels à un 50 mégapixels, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, car celui du Razr 50 Ultra s’était montré moyen face au protocole de tests du Labo Fnac. La qualité optique progresse beaucoup, tout comme les clichés en basse lumière.

En pratique, le grand-angle affiche une efficacité sans faille. Les clichés sont nets et dynamiques, avec effectivement des couleurs nettement boostées qui peuvent déplaire aux adeptes de rendus naturels. L’ultra grand-angle est dans la même veine. La netteté est un peu moins bonne, surtout en périphérie de l’image.

Le smartphone peut filmer en 8K à 30 images par seconde. Nous lui préfèrerons le mode 4K 60 fps, et ce d’autant plus que cela permet d’adopter le Dolby Vision. Dans tous les cas, le piqué est excellent et la dynamique de haut vol. Les couleurs sont séduisantes. L’architecture du smartphone est utilisée par les fonctions photo. L’écran pliant donne accès à un mode Caméscope avec, par exemple, une moitié d’écran qui permet de zoomer. L’écran extérieur va être mis à contribution pour réaliser des selfies avec les caméras dorsales du Razr.
Autonomie
Le Moto Razr 60 Ultra propose une batterie à la capacité particulièrement élevée pour la catégorie. En effet, elle est de 4 700 mAh, contre 4 300 mAh pour son prédécesseur ou 4 000 mAh pour le Samsung Galaxy Z Flip 7. Le Labo avait rendu un verdict sévère pour le Razr 50 Ultra avec une durée d’autonomie de seulement 9 h 45 contre 10 h 30 pour le Flip 6 de Samsung. La nouvelle génération fait beaucoup mieux, puisqu’en suivant le même protocole, l’autonomie mesurée par le Labo dépasse désormais les 17 heures ! Un gain si important qu’il n’est sans doute pas uniquement dû aux 400 mAh supplémentaires. Une meilleure efficacité de la plateforme Qualcomm et une optimisation logicielle entrent certainement en ligne de compte. Mais bravo Moto en tout cas !

Moto autorise désormais une recharge à 68 W, contre 45 W pour le précédent millésime ou encore 25 W pour le Flip 7. Le Labo a mesuré un temps de charge de 61 minutes, soit 20 minutes de moins que le Razr 50 Ultra et 30 minutes de moins que le Flip 6. Là aussi, donc, notre cobaye du jour surclasse la concurrence, et largement. Il prend également en charge la recharge sans fil à 15 W.
Conclusion
Le nouveau smartphone pliant de Motorola a pour ainsi dire tout pour lui. Conçu sur le même modèle de mobile à clapet que son grand rival le Samsung Galaxy Z Flip 7, le Razr 60 Ultra brille par tous ses aspects. Son écran offre une superbe luminosité et des couleurs ravissantes ; ses performances sont redoutables, et sa partie photo n’est pas en reste, grâce à un duo de capteurs 50 mégapixels redoutable de polyvalence. Son autonomie, enfin, est impeccable, avec plus de 17 heures d’utilisation d’après les mesures du Labo Fnac. Un excellent bilan, à peine terni par des performances wifi variables dans les conditions du protocole, ce qui ne devrait en rien réfréner vos envies pour ce smartphone pas comme les autres.