Challenger de plus en plus sérieux sur le marché des tablettes premium, Xiaomi passe à la vitesse supérieure avec sa Pad 7 Pro. Une tablette aussi à l’aise sur de la bureautique que du divertissement et se frotte directement à l’iPad Air M3 et aux Samsung Galaxy Tab S10.
En résumé
Avec la Pad 7 Pro, Xiaomi confirme ses ambitions sur le marché des tablettes premium. Son écran 144 Hz réactif, ses performances solides et sa belle autonomie en font une alternative crédible à l’iPad Air 11″ M3 et aux Galaxy Tab S10 pour un usage polyvalent (bureautique, divertissement, prise de notes, visioconférences…). Elle se distingue notamment par un excellent compromis prix/équipement, mais montre ses limites dès qu’il s’agit d’usages professionnels intensifs (retouches photo, montage vidéo…). Toutefois sa colorimétrie perfectible et surtout, son suivi logiciel limité vienne ternir un premier bilan globalement très prometteur.
Note technique
Les plus et les moins
- Design premium sérieux et séduisant
- Écran à 144 Hz bien défini
- Performances pour se divertir et en bureautique suffisantes
- Bonne autonomie et une charge rapide
- Accessoires (clavier et stylet) accessibles et réussis
- Suivi logiciel de seulement 2 ans
- Bloc photo imposant qui ne contient qu'un capteur
- Puissance insuffisante pour de lourdes tâches créatives
- Intégration des outils d'IA perfectibles
Sur le marché restreint des tablettes premium, seul Xiaomi tente de tenir encore tête à l’indéboulonnable duo représenté par Apple et Samsung. Tandis que la famille Galaxy Tab S10 s’oriente désormais vers le très haut de gamme, Apple a surpris son monde en positionnant son dernier iPad Air 11″ M3 sur un rapport qualité-prix inédit. En embuscade, Xiaomi s’inspire à la fois de l’un et de l’autre pour sa nouvelle Pad 7 Pro.
D’un côté, cette tablette pousse encore plus loin la montée en gamme déjà amorcée par la Pad Pro 6. Nouvel écran IPS LCD 144 Hz, nouveau processeur Snapdragon 8s Gen 3, une surcouche HyperOS 2 enrichie de fonctionnalités IA et un mode bureau repensé pour se rapprocher au mieux d’un environnement PC. De l’autre, Xiaomi continue d’appliquer sa politique de tarif contenu, autant pour la tablette en elle-même que pour ses accessoires.
L’ambition est claire : séduire les utilisateurs exigeants qui sont autant à la recherche d’une tablette pour se divertir que pour un usage semi-professionnel.
Le design et l’ergonomie
Depuis son premier modèle vendu en France, la Pad 5 en 2021, la firme chinoise s’aligne sur la signature esthétique instaurée par Apple. Ainsi, la Pad 7 Pro ne déroge pas à cette règle et adopte un châssis monobloc en aluminium, des tranches plates et des coins subtilement arrondis. Si l’inspiration est indéniable, elle ne se limite pas qu’à l’allure.
Tant au niveau de l’intégration des boutons que des finitions, la Pad 7 Pro ne vole pas son étiquette de tablette premium. L’ensemble respire la robustesse et l’élégance.

Par contre, à l’arrière, Xiaomi opère une vraie rupture visuelle. Là où Apple et Samsung préfèrent la discrétion, la firme chinoise fait dans l’ostentatoire avec un bloc photo carré. Ce dernier est d’ailleurs d’une esthétique identique à celui des récents smartphones haut de gamme de la marque, comme le Xiaomi 15. Même si son intégration est soignée, certains pourraient lui reprocher son format imposant.
Pour la préhension, la Pad 7 Pro reproduit, là encore, à merveille l’équilibre entre manœuvrabilité et taille des iPad. En effet, la tablette mesure 251,2 x 173,4 mm pour seulement 6,2 mm d’épaisseur et 500 g à la pesée. Un gabarit qui la rend aussi agréable à utiliser au quotidien que l’iPad Air 11″ M3 (247,6 x 178,5 x 6,1 mm, 460 g). Résultat, la tablette est confortable à manipuler et ne fatigue pas excessivement les poignets, même lors d’une utilisation prolongée.

Enfin, la Xiaomi Pad 7 Pro fait l’impasse, comme ses concurrentes, sur une entrée mini-jack 3,5 mm et sur le slot microSD, mais elle se rattrape avec un port USB-C (3.2 Gen 1), ainsi que la prise en charge des dernières normes Bluetooth 5.4 et wifi 7.
L’écran et l’audio
Sur tous les plans, l’écran de la Xiaomi Pad 7 Pro marque une nette évolution par rapport à sa devancière. Avec une dalle IPS LCD de 11,2 pouces (3 200×2 136 pixels, soit une densité de 345 ppi), et surtout un taux de rafraîchissement adaptatif allant jusqu’à 144 Hz, elle se place ainsi dans le peloton de tête du segment Android.
Pour rappel, l’écran de la Pad 6 Pro plafonnait à 2 880×1 800 pixels pour une densité de 309 ppi et un taux de rafraîchissement déjà élevé, mais bloqué à 120 Hz. Et pour pousser la comparaison encore plus loin, l’écran Liquid Retina LCD de l’iPad Air 11″ M3 affiche 2 360×1 640 pixels et se limite à 60 Hz. Et pour enfoncer le clou, la Pad 7 Pro affiche un taux d’occupation d’écran de 85,3%, là où la dernière ardoise d’Apple conserve des bordures relativement visibles puisque son score avoisine « seulement » les 81,5%.

Si la fluidité d’affichage, notamment pour le jeu vidéo et l’immersion, est donc du côté de Xiaomi, la fidélité colorimétrique reste à l’avantage de la firme de Cupertino. Certes, les tons affichés par la Pad 7 Pro semblent fidèles dans l’ensemble, mais la température des couleurs reste globalement froide. Pour un rendu plus proche de la réalité, nous vous conseillons donc le mode Naturel.
Pour la luminosité annoncée, Xiaomi promet jusqu’à 800 nits, soit 250 nits de plus que sur la Pad 6 Pro. Dans les faits, la lisibilité est excellente même en extérieur. Notons tout de même qu’en plein soleil, il faudra plisser les yeux et composer avec de nombreux reflets.

Puisque de belles images ne seraient rien sans un son appréciable, Xiaomi a tenté de soigner la partie audio. Ainsi, la Pad 7 Pro embarque quatre haut-parleurs. Chacun est réparti de façon symétrique sur les bords du haut et du bas.
À l’écoute, le son est puissant, les voix ont le mérite de ne pas passer au second plan et la distorsion est acceptable jusqu’à 80% du volume. Cependant, les basses manquent de rondeur et de détails par rapport aux ardoises d’Apple et de Samsung.
Les performances
Sous son capot, la Pad 7 Pro embarque une puce Snapdragon 8s Gen 3 gravée en 4 nm. Conçue par Qualcomm pour des appareils premium plus accessibles, ce processeur est certes un cran en dessous du SoC 8 Gen 3 en matière de puissance brute, mais il garantit toutefois des performances amplement suffisantes pour l’immense majorité des usages. Que ce soit pour le streaming ou du multitâche, la fluidité nous a donné l’impression d’être imperturbable.

Les résultats des outils de mesure de performance confirment notre ressenti subjectif, puisque la Pad 7 Pro obtient un score d’environ 2 000 points en monocœur et avoisine les 5 500 points en multicœur. Si cela la place dans le haut du panier des tablettes Android, elle reste tout de même en retrait de la Tab S10+ de Samsung et de l’iPad Air 11″ M3, notamment sur le multicœur.

Ainsi, même si elle se prédestine à un usage semi-professionnel, elle apparaît trop légère pour faire tourner régulièrement de lourdes applications créatives (Photoshop, Lightroom, Adobe Premiere Pro…).
Par contre, pour les amateurs de jeu mobile, la Pad 7 Pro est capable de faire tourner les titres les plus gourmands du Play Store comme Genshin Impact, Call of Duty Mobile ou Fortnite. Lors de nos quelques sessions de jeux, ces derniers ont affiché en moyenne 60 images par seconde sans chute intempestive de framerate.
Et cela même avec des graphismes en qualité élevée. Enfin, notons que si le système de refroidissement s’est avéré globalement efficace, le centre du dos chauffe légèrement dès que l’on dépasse les 20 minutes de jeu. Ce qui en soi n’est pas très grave, vu que nos mains ne sont pas en contact direct avec cette zone.
La photo
Avec son bloc photo, la Pad 7 Pro fait dans la surenchère visuelle. En effet, malgré sa carrure, celui-ci ne se compose en fait que d’un capteur principal de 50 Mpx (ƒ/1,8) et d’un capteur de profondeur de 2 Mpx pour les portraits. Même si la photo n’est pas la vocation principale d’une tablette, ce grand-angle réalise tout de même des clichés de jour plutôt satisfaisants.
Le niveau de détails est correct et les couleurs primaires ne sont pas trop saturées. Notons toutefois un léger assombrissement sur les bords, un lissage parfois présent sur les portraits et des clichés de nuit un peu sujets au vignettage. Dans l’ensemble, cette expérience photo se rapproche de celle d’un smartphone aux alentours de 400 euros.

Disposée sur le haut de l’écran en format paysage, la caméra frontale dispose d’une définition de 32 Mpx (ƒ/2,2) capable de filmer jusqu’en Full HD 1080p à 30 images par seconde. C’est amplement suffisant pour s’adonner occasionnellement à des visioconférences, des appels familiaux ou pour suivre des cours à distance.
D’autant que ce capteur bénéficie d’un cadrage intelligent (FocusFrame) semblable à la fonctionnalité Center Stage des iPad, et que la restitution vocale est suffisamment distincte, ce qui n’oblige pas nécessairement d’utiliser un casque ou des écouteurs.
Le système d’exploitation
La Xiaomi Pad 7 Pro fonctionne sous HyperOS 2.0, la dernière surcouche maison basée sur Android 15. L’interface est particulièrement soignée, les animations sont rapides et la navigation tire pleinement parti du format 3:2 de l’écran.

Nouveauté majeure par rapport à la Pad 6 Pro, la nouvelle tablette de Xiaomi dispose d’un mode bureau totalement repensé. Activable via le centre de notifications, ce dernier permet d’ouvrir plusieurs applications en fenêtres flottantes et de les redimensionner librement.
Autre point appréciable, la barre des tâches affiche toujours les icônes des applications en cours, ce qui permet de passer instantanément de l’une à l’autre, sans avoir besoin de passer par le menu multitâche.

Grâce à HyperOS 2, la Pad 7 Pro dispose de nouveaux outils d’intelligence artificielle tels que l’écriture automatique, le résumé de texte, la traduction contextuelle ou encore la gomme magique pour la retouche photo.

Même si ces fonctionnalités fonctionnent assez bien, leur intégration est moins fluide que sur les Galaxy Tab de Samsung. Il faut souvent passer par des menus spécifiques ou activer manuellement les outils, ce qui freine leur adoption au quotidien, notamment chez les utilisateurs novices.
Autre mauvaise note, plus problématique cette fois, Xiaomi ne garantit que deux ans de mises à jour Android et trois ans de correctifs de sécurité. Sur un produit se voulant premium, c’est difficilement justifiable. À titre de comparaison, la Galaxy Tab S9, pourtant sortie fin 2023, bénéficie de sept ans de mises à jour système et de sécurité.
L’autonomie
La Pad 7 Pro est équipée d’une batterie de 8 850 mAh qui répond bien aux besoins quotidiens, même en usage intensif. Lors de nos tests, l’autonomie en usage mixte (navigation web, jeux, streaming vidéo, bureautique) a varié entre 16 et 18 heures. Ce résultat permet d’utiliser la tablette pendant deux jours complets de travail ou toute une semaine en utilisation détente à raison de 2h30 par jour.
La recharge rapide de 67 W permet de passer de 0 à 100% en environ 1 h 30, ce qui est plus que satisfaisant. À noter que le chargeur n’est pas inclus, mais il est disponible en option sur le site de Xiaomi pour 49 €.
Les accessoires
Terminons cette prise en main par une revue des accessoires, un sujet central si l’on envisage d’utiliser la Pad 7 Pro pour un usage semi-professionnel. À l’image d’Apple et de Samsung, Xiaomi en propose trois : une housse Pro Cover (49 €), un Focus Keyboard (199 €) et un stylet Focus Pen (99 €).

Si le stylet n’atteint pas tout à fait la sensibilité de ses concurrents et n’intègre pas de retour haptique, il offre une expérience satisfaisante pour un usage grand public (prise de notes, dessin basique…). Par contre, pour un usage professionnel, l’Apple Pencil Pro reste sans discussion possible le meilleur stylet du marché.

D’autant que, vu sa puissance sous le capot et son positionnement tarifaire, la Pad 7 Pro s’adresse avant tout à une utilisation bureautique, à de la prise de notes et à quelques retouches photo ponctuelles. Les créatifs les plus exigeants, qui travaillent sur des projets nécessitant une puissance élevée ou une grande précision graphique, risquent vite de se retrouver à l’étroit.

Dans tous les cas, même pour travailler occasionnellement, le Focus Keyboard s’impose comme un accessoire indispensable. Rétroéclairé, stable et relativement léger (590 g), ce dernier propose une expérience de saisie très correcte et le pavé tactile est réactif. Certes, les claviers d’Apple restent plus qualitatifs, mais ils sont aussi bien plus chers, 349 € tout de même pour le Magic Keyboard.
Prix et disponibilité
Disponible depuis mars 2025, la Xiaomi Pad 7 Pro se décline en trois coloris (bleu, gris et vert), ainsi qu’en deux configurations :
- Pour 8 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage, son prix est de 531 euros.
- Et pour 12 Go de mémoire vive et 512 Go de stockage, son prix est 631 euros.
Conclusion
Avec la Pad 7 Pro, Xiaomi confirme ses ambitions sur le marché des tablettes premium. Son écran 144 Hz réactif, ses performances solides et sa belle autonomie en font une alternative crédible à l’iPad Air 11″ M3 et aux Galaxy Tab S10 pour un usage polyvalent (bureautique, divertissement, prise de notes, visioconférences…). Elle se distingue notamment par un excellent compromis prix/équipement, mais montre ses limites dès qu’il s’agit d’usages professionnels intensifs (retouches photo, montage vidéo…). Toutefois sa colorimétrie perfectible et surtout, son suivi logiciel limité vienne ternir un premier bilan globalement très prometteur.