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Test des Goovis Art (A1) : des lunettes cinéma à la qualité d’image étonnante

10 octobre 2024
Par Sofian Nouira
Test des Goovis Art (A1) : des lunettes cinéma à la qualité d’image étonnante
©Goovis

Les lunettes dites cinéma ne sont pas encore légion sur le marché. Aussi, lorsque nous sommes tombés sur la marque Goovis au détour d’une allée lors du dernier salon Vivatech, nous n’avons pas manqué de nous intéresser à ses lunettes Goovis Art (A1). Quelques semaines d’utilisation plus tard, voici notre avis sur ce singulier produit.

En résumé

Au final, les Goovis Art (A1) nous ont séduits par leur qualité d’image remarquable et leur confort une fois l’ergonomie apprivoisée. Malgré quelques défauts, notamment au niveau du design, ces lunettes cinéma offrent une expérience visuelle assez incroyable. Si vous êtes à la recherche d’un écran personnel portable pour profiter de vos films, de vos séries et de vos jeux vidéo sur un grand afficheur où bon vous semble, ce produit mérite amplement votre attention.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Excellente qualité d’image avec des contrastes et une colorimétrie irréprochables
  • Légèreté et confort même lors de longues sessions d’utilisation
  • Réglages optiques précis, adaptés aux porteurs de lunettes
  • Large compatibilité avec de nombreux appareils
  • Étui de protection compact et pratique pour le transport
Les moins
  • Ergonomie initiale déconcertante, nécessitant un temps d’adaptation
  • Design peu discret qui attire l’attention en public
  • Câble mal placé et système d’attache sommaire
  • Problèmes de compatibilité avec certaines applications (ex : Netflix sur iOS)

Si vous ne connaissez pas du tout la catégorie de produit des lunettes cinéma, sachez qu’il s’agit de lunettes qui simulent en théorie la présence d’un écran d’une centaine de pouces (!) à quatre mètres de vous. TCL (via sa filiale RayNeo) est la grande marque la plus active dans le domaine. D’autres, telles que Lenovo ou Hisense s’y essaient aussi, mais personne ne semble vouloir investir à fond dans la catégorie pour le moment.

Ce qui laisse bien entendu le champ libre aux marques moins connues telles que Goovis. Ce fabricant chinois dispose déjà dans son catalogue de plusieurs références de lunettes cinéma. Nous lui avons demandé de nous prêter ses Goovis Art (A1), c’est-à-dire le modèle le moins onéreux, pour les tester. Il n’est malheureusement pas possible de tester en laboratoire les composants de ce produit, ces écrans étant notoirement trop petits pour être évalués sur notre banc d’essai. Néanmoins, nous avons tout de même tenu à vous faire part de notre avis après plusieurs semaines à les utiliser.

Test Goovis Art (A1)
©L'Éclaireur Fnac

Avant de passer au test à proprement parler, commençons par rappeler les principales caractéristiques techniques des Goovis Art (A1). Le dispositif est équipé d’un écran micro-OLED binoculaire avec une résolution de 1920×1080 pixels par œil et un taux de rafraîchissement de 60 Hz. Il promet un écran virtuel de 110 pouces à quatre mètres de distance, avec un champ de vision de 40 degrés. Le tout pour un peu moins de 100 g sur la balance.

Le produit est compatible avec une large gamme d’appareils, du smartphone aux consoles de jeu, en passant par les ordinateurs et les lecteurs Blu-ray. Côté audio, il offre à la fois une prise jack 3,5 mm et un haut-parleur intégré. Enfin, il prend en charge les porteurs de lunettes avec un ajustement intégré pour chaque œil.

Design et ergonomie

De prime abord, le design du modèle blanc que nous avons eu entre les mains ressemble, au choix, à un jouet ou à un appareil de cabinet ophtalmologique. Pourtant, il suffit de les prendre en main pour constater que la qualité de fabrication est excellente, le plastique utilisé étant de très bonne facture. Le point d’articulation du pivot du dispositif respire lui aussi la qualité. Ce qui est une bonne nouvelle dans la mesure où, sans ce pivot, un positionnement parfait des optiques devant les yeux serait compliqué à assurer.

Test Goovis Art (A1)
Toutes les touches pour contrôler l’appareil sont situées sur le dessus.©L'Éclaireur Fnac

Les problèmes ont néanmoins commencé dès que nous avons essayé d’enfiler ces lunettes. Pour ce qui est de l’ergonomie, l’appareil souffle en effet le chaud et le froid. Les premières impressions ne sont pas bonnes. Il est assez compliqué au début de caler correctement les écrans pile devant les yeux pour bénéficier de toute l’image de manière nette.

De plus, le câble qui relie les lunettes à l’appareil source pend sur le côté droit, contrairement à des modèles tels que les RayNeo (dont nous vous parlions dès 2022) qui ont relégué ce câble à l’arrière de la branche de leurs lunettes. Et que dire du système d’attaches, si ce n’est qu’il est trop sommaire ?

Test Goovis Art (A1)
Le port de lunettes ne gêne pas le moins du monde l’utilisation de ce produit. Dommage que le câble pendouille lamentablement.©L'Éclaireur Fnac

Pourtant, il suffit de manipuler un peu la bête pour s’apercevoir que le fabricant a apporté un soin tout particulier à l’expérience optique en elle-même. Il est très facile de régler l’écartement interpupillaire grâce à un système coulissant, qu’il est ensuite possible de bloquer quand vous avez une image nette.

Ensuite et surtout, ces lunettes intègrent des molettes latérales (une pour chaque œil) qui permettent de régler le dispositif à votre vue (jusqu’à -3,5 dioptries) si vous portez des lunettes. Comme dit plus haut, il est tout à fait possible de porter vos montures avec ce produit. Néanmoins, il est aussi rare qu’appréciable de retrouver une telle option sur ces Goovis.

De plus, après un temps d’adaptation, on se fait à l’ergonomie du produit. Une fois que vous comprenez comment l’enfiler et le positionner rapidement, la frustration initiale disparaît vite. L’ensemble est livré dans une petite coque de protection aussi pratique que compacte, qui permet d’emporter les Goovis partout avec vous.

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D’autant qu’à moins de 100 g, ces lunettes ne sont pas lourdes, tant à transporter qu’à porter. Elles ne nous ont occasionné aucun inconfort même lors de sessions de plus de deux heures. Nous n’avons ressenti aucune fatigue oculaire gênante une fois que nous avons compris qu’il fallait les porter assis sans trop bouger. Ce sont en effet les micromouvements qui semblent finir par créer une fatigue des yeux. Au final, même si nous avons beaucoup pesté contre l’ergonomie des Goovis les premières heures, nous avons vite trouvé nos marques pour les utiliser sans que cette ergonomie perfectible pénalise vraiment l’expérience.

La qualité d’image

Mais si nous avons persévéré, bien que l’ergonomie initiale nous ait rebutés, c’est parce que nous avons été d’emblée séduits par la qualité d’image. Goovis se présente comme une marque spécialisée avant tout dans l’optique. Avouons que nous ne la connaissions pas avant de tester ce produit. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle sait clairement y faire en matière d’optique et d’écrans. Comme dit en préambule, les yeux de l’utilisateur sont placés face à deux dalles micro-OLED de 1920×1080 pixels chacune. Au-delà des chiffres et des technologies, c’est bien le rendu que nous avons trouvé assez bluffant.

Test Goovis Art (A1)
Il est impossible de montrer le rendu des lunettes à travers une photo.©L'Éclaireur Fnac

L’image paraît très nette, avec une colorimétrie et des contrastes qui semblent irréprochables, en plus d’un très beau piqué. Ajoutez à cela qu’aucun effet de grille ni de distorsion n’est perceptible et vous comprendrez que l’illusion est tout simplement parfaite. On a vraiment l’impression d’avoir un écran qui flotte à moins de deux mètres de nous.

La marque évoque « un affichage de 110 pouces à 4 mètres de distance », mais il est assez compliqué de donner une idée précise des dimensions apparentes de cet écran. La taille de l’afficheur correspond à celle d’une télévision de 48 pouces que l’on regarderait avec environ 1,5 mètre de recul, ou à un 75 pouces avec 2,5 mètres de recul. Vous n’aurez donc pas l’impression d’avoir un écran de cinéma sous les yeux, mais « juste » un grand téléviseur que vous pourrez avoir en permanence à portée de main.

Utilisation au quotidien

Par définition, ce genre de produit est à usage personnel. Mais, contrairement à un casque de réalité virtuelle qui isole complètement son utilisateur du monde extérieur, ces lunettes n’occultent qu’une partie du champ de vision, de sorte que vous restez conscients de tout ce qui se passe autour de vous.

Il s’agit d’une approche à double tranchant : vous n’êtes pas isolé du reste du monde… ce qui amoindrit l’immersion. Si vous voulez vous plonger dans un film ou une série, mieux vaut donc les utiliser dans une pièce calme, voire sombre. De notre côté, nous les avons utilisées des dizaines d’heures pendant plusieurs semaines et dans des contextes très variés tels que le domicile, le bureau, des hôtels, des avions et même dans le métro parisien.

Test Goovis Art (A1)
Pratique et compacte, la pochette a de plus le bon goût d’être renforcée.©L'Éclaireur Fnac
Test Goovis Art (A1)
Tout ce qui est nécessaire pour faire fonctionner les lunettes cinéma tient dans la pochette.©L'Éclaireur Fnac

La seule (grosse) frustration que nous avons rencontrée vient de l’application Netflix sur iOS, dont la protection anti-copie a bloqué toute tentative de lancer une vidéo sur les Goovis Art (A1). Mais pour le reste, cela a fonctionné sans problème avec YouTube, Prime Video, Crunchyroll, Disney+ et Apple TV. Notez qu’il est possible de regarder Netflix depuis un smartphone Android ou un ordinateur sur les lunettes sans problème.

Nous avons aussi beaucoup utilisé l’accessoire relié à une console-PC Asus ROG Ally. Là encore, aucun problème de compatibilité puisqu’il suffit de les connecter pour que tout fonctionne. Il s’agit d’un usage particulièrement pertinent, puisque les consoles-PC délivrent généralement une expérience de jeu en Full HD 1080p, soit la résolution des Goovis Art (A1).

En revanche, cela ne fonctionne pas sur une PlayStation 5, contrairement au PSVR 2 qui peut aussi être utilisé comme écran externe 2D. Quant à la Nintendo Switch, son port USB-C n’étant pas alimenté, il faut donc « bidouiller » pour parvenir à lancer son image sur des lunettes cinéma. Mais cela reste possible.

Test Goovis Art (A1)
Il faut pouvoir assumer ce genre de look en public.©L'Éclaireur Fnac

Une fois ces lunettes sur le nez, vous ne serez pas surpris d’apprendre que vous ne passerez pas inaperçu si vous les portez en public, vu leur design. À tel point que nous ne les avons essayées qu’une seule fois dans le métro, tant nous avons senti les regards posés sur nous. Dans un avion ou un train, le contexte est un peu différent. Vous êtes assis sans bouger avec moins de vis-à-vis. Quelques hôtesses et stewards curieux sont certes venus nous demander ce qu’était cet engin. Mais, dans l’ensemble, vous pourrez en profiter en toute quiétude, surtout si vous les utilisez conjointement à un casque à réduction de bruit.

Nous avons vraiment adoré regarder des films, des séries et jouer à des jeux comme si nous étions confortablement installés dans notre salon. Même si les lunettes n’occultent pas les environs, on se concentre vite sur les écrans et on oublie le reste. Et tout ça juste avec un iPhone, les lunettes et une manette Xbox One. Il faut bien sûr penser à télécharger quelques vidéos et jeux dans votre smartphone avant d’embarquer dans un train ou un avion.

Les Goovis Art (A1) sont vendues officiellement au prix de 699 $, mais une promotion de la marque les propose au tarif de 469 $.

Conclusion

Au final, les Goovis Art (A1) nous ont séduits par leur qualité d’image remarquable et leur confort une fois l’ergonomie apprivoisée. Malgré quelques défauts, notamment au niveau du design, ces lunettes cinéma offrent une expérience visuelle assez incroyable. Si vous êtes à la recherche d’un écran personnel portable pour profiter de vos films, de vos séries et de vos jeux vidéo sur un grand afficheur où bon vous semble, ce produit mérite amplement votre attention.

Article rédigé par
Sofian Nouira
Sofian Nouira
Journaliste