Le Samsung Galaxy Z Fold 6 est un excellent smartphone qui devrait combler les amateurs de produits résolument high-tech. Son design évolue et se montre plus percutant à notre sens. Pour autant, la marque reste un peu timide sur certains points. Dommage, car l’environnement logiciel est au top.
En résumé
Le succès commercial ou non du Samsung Galaxy Z Fold 6 nous dira si le constructeur coréen adopte la bonne stratégie en faisant évoluer par petites touches – petites, mais réelles, avouons-le – son smartphone pliant. Force est de constater que sur certains points, le Fold semble à la traîne avec l’arrivée notamment du Google Pixel 9 Pro Fold et du Honor Magic V3. On pense à l’épaisseur, à la capacité de sa batterie ou encore à la vitesse de charge. Pour autant, le Samsung Galaxy Z Fold 6 est un modèle extrêmement cohérent et qui peut s’appuyer en plus sur une partie logicielle extrêmement cohérente. Galaxy AI est un vrai plus, tout comme la durée du suivi logiciel.
Note technique
Les plus et les moins
- Qualité de fabrication, évidemment
- Deux écrans 120 Hz superbes
- IP48, enfin une résistance officielle à la poussière
- One UI + Galaxy AI parfaits
- Plus fin et plus léger, mais…
- … La concurrence fait mieux
- Autonomie et puissance de charge en stagnation
- Pas d’évolutions côté photo
- Prix en hausse
- Pliure plus prononcée que chez Honor
Notre prise en main complète
Cela fait plusieurs années maintenant que Samsung dévoile juste avant l’été ses nouveaux smartphones pliants avec toujours deux interprétations du concept : le Flip qui se plie horizontalement et le Fold qui lui se plie verticalement. C’est la sixième itération du Samsung Galaxy Z Fold que nous vous proposons de découvrir en notre compagnie en attendant son passage au sein du Labo Fnac. Ce smartphone ultra haut de gamme s’adresse aux passionnés et aux professionnels, pour qui il s’agit d’un véritable outil de productivité en situation de mobilité.
Le Samsung Galaxy Z Fold 6 est proposé en trois capacités de stockage différentes : 256 Go, 512 Go et 1 To, pour respectivement 1 999 €, 2 119 € et 2 359 €. Les prix sont donc en légère augmentation par rapport à la précédente génération. Vous trouverez le smartphone en gris, rose et bleu nuit, comme notre exemplaire prêté par la marque pour cette prise en main. Le Samsung Galaxy Z Fold 6 est un peu plus cher que le nouveau Google Pixel 9 Pro Fold qui est proposé à 1 899 € en 256 Go et 2 029 € en 512 Go.
Design et ergonomie
Samsung a choisi de faire évoluer le design de son Fold. Des changements qui peuvent sembler bien subtils de prime abord, mais qui sont identifiables lorsque l’on compare le nouveau venu avec ses prédécesseurs.
Le principe ne change pas : il s’agit d’un pliant vertical qui s’ouvre un peu comme un livre pour dévoiler un immense écran de 7,6 pouces. Si la taille est identique à celle des précédentes générations, l’écran un peu plus carré. La caméra frontale vient prendre place sous la dalle : on la devine lorsque l’écran est allumé. L’écran extérieur gagne 0,1 pouce, passant de 6,2 à 6,3 pouces. Son format est un peu moins allongé. Un poinçon accueille la caméra frontale principale.
Samsung a cherché à réduire l’épaisseur de son smartphone. Il faut dire que Honor et Google font la course en tête sur ce plan. Les ingénieurs de la marque ont tout d’abord repensé la charnière qui, au passage, est plus solide qu’auparavant avec une résistance testée de 200 000 cycles. Le résultat est appréciable : fermé, on passe de 13,4 à 12,1 mm et ouvert de 6,1 à 5,6 mm. Notons au passage que le poids est en baisse : 239 g, soit 14 g de gagnés par rapport au Fold 5.
Le Samsung Galaxy Z Fold 6 présente désormais des flancs plus angulaires dont la finition mate est très agréable et plutôt réussie sur le plan esthétique. Le mat est aussi adopté pour l’arrière du smartphone, qui utilise toujours du verre Gorilla Glass Victus 2. Les traces de doigts sont longtemps repoussées, un vrai plus, surtout si vous êtes du genre maniaque.
Le bloc photo adopte un style plus affirmé : les trois caméras sont toujours alignées verticalement, mais elles sont plus visibles que jamais. Les optiques sont agrémentées d’une large couronne. Impossible de passer à côté.
Lorsqu’il est fermé, le smartphone offre une bonne prise en main, car il est étroit. Les boutons de commandes sont plutôt accessibles. Le bouton de mise sous tension accueille comme sur les précédentes générations le lecteur d’empreinte digitale. Le capteur fonctionne bien. Les mains les plus petites auront peut-être un plus de difficultés pour monter le volume sans contorsion.
Par rapport à un Honor Magic V2 et a fortiori à son successeur nettement plus fin, le Samsung Galaxy Z Fold 6 ne peut passer pour un smartphone classique. Il demeure nettement plus épais. Ouvrir celui-ci passe par la manipulation de la charnière qui est plutôt ferme, trop en tout cas pour ne pas utiliser deux mains. Bien entendu cela permet d’obtenir un écran qui tient bien par la suite, mais certains concurrents nous semblent plus « onctueux » sur ce plan. Est-ce qu’une sorte de rodage assouplit un peu le fonctionnement de cette charnière ?
La pliure centrale demeure visible, plus ou moins en fonction de la couleur prépondérante de ce qui est affiché. Elle se fait toujours sentir sous le doigt, mais est-ce que cela gâche réellement le confort d’utilisation ? Pas vraiment à notre sens, même si l’on rêve d’un pliant totalement sans pliure, bien entendu.
Le Samsung Galaxy Z Fold 6 est le premier pliant certifié IP48. Cela signifie qu’il résiste à une immersion de 30 minutes sous 1,5 m d’eau, mais également aux particules. Attention, il ne s’agit là que d’éléments plutôt gros, on parle de plus de 1 mm de diamètre. Du sable grossier par exemple, mais c’est toujours cela de pris quand on connaît la complexité d’un pliant. Bien entendu, la qualité de fabrication est tout simplement parfaite et nous sommes plutôt fans du bleu nuit de notre exemplaire.
L’écran
Techniquement, les deux écrans équipant le Samsung Galaxy Z Fold 6 sont très proches de ceux présents sur la précédente génération. Et c’est un postulat de départ plutôt encourageant, car le Labo Fnac les avait jugés excellents. En attendant les mesures réalisées par les spécialistes du Labo, nous trouvons tout d’abord un écran interne très agréable au quotidien.
Sa définition de 1856×2160 pixels garantit une très bonne finesse d’affichage de 377 ppp. La technologie LPTO peut faire varier dynamiquement la fréquence de rafraîchissement entre 1 et 120 Hz. Samsung a boosté la luminosité maximale de cet écran, puisqu’elle passe en pic de 1750 à 2600 nits sur la nouvelle génération. L’utilisation de celui-ci en extérieur est un réel plaisir. Quant aux couleurs, elles nous ont semblé saturées, un choix qui vient flatter la rétine. Mais là, nous attendrons le verdict du Labo Fnac.
L’écran extérieur offre une définition de 968×2376 pixels pour une densité de plus de 410 ppp. La fréquence de rafraîchissement est également de 120 Hz, avec toujours le LPTO. La luminosité passe également à 2600 nits. Le rendu des couleurs est homogène avec celui proposé par l’écran pliant. Voici donc deux beaux écrans, lumineux à souhait et offrant des couleurs accentuées. On perd forcément en naturel, mais c’est plutôt joli à observer. Notons que le stylet maison est supporté. Malheureusement, celui-ci n’est pas fourni en standard avec pour conséquence logique l’absence de logement intégré.
Qualité audio et communication
La partie son du Samsung Galaxy Z Fold 6 est classique, avec deux haut-parleurs qui délivrent une puissance plutôt bonne, mais qui sera mesurée précisément par le Labo Fnac. Même chose pour la réponse en fréquences. Nos oreilles ont plutôt apprécié le rendu de ces deux transducteurs. Le son est clair et précis, sans saturation à haut volume. Bien entendu, les graves se font discrets. Le Samsung Galaxy Z Fold 6 dispose du Dolby Atmos et de la technologie Samsung Adapt, une égalisation audio adaptée à chaque oreille.
Les capacités de communication seront analysées par le Labo Fnac, notamment la capacité du smartphone à acquérir et conserver les réseaux sans fil qu’on lui propose. Le Samsung Galaxy Z Fold 6 est compatible avec toutes les bandes de fréquences 5G et peut atteindre des débits très élevés. Pour le reste, nous sommes un peu déçus, car le pliant de la marque coréenne boude toujours le wifi 7, contrairement au S24 Ultra. Un drôle de choix. Le Bluetooth 5.3 et le NFC complètent ce tableau.
Performances et interface
Au regard de son positionnement, il n’est pas étonnant de retrouver le processeur le plus puissant du moment, le Snapdragon 8 Gen 3 de Qualcomm. Accompagnée de 12 Go de RAM, cette puce offre au smartphone une réactivité sans faille. Nous avons pu lancer tous les jeux du moment avec un maximum de détails et des applications gourmandes telles que celles liées au montage vidéo se lancent rapidement pour ensuite fonctionner de manière tout à fait fluide.
Notons toutefois que le dos du Samsung Galaxy Z Fold 6 s’échauffe un peu plus que celui de son prédécesseur. Bien entendu, le protocole du Labo Fnac nous permettra d’estimer précisément les performances de cette nouvelle génération, ainsi que le gain par rapport au Fold 5 qui s’était fait remarquer par une partie graphique en retrait.
Le Samsung Galaxy Z Fold 6 débarque avec un duo formé d’Android 14 et de One UI 6.1, avec en prime la garantie de bénéficier de sept ans de mises à jour de sécurité et des sept prochaines versions d’Android. Impressionnant et gage d’un investissement pérenne.
Samsung progresse encore dans l’optimisation de son interface pour l’écran pliant de son smartphone. Il est ainsi désormais possible d’afficher trois applications simultanément. Bien entendu, nous retrouvons toutes les fonctions utilisant l’intelligence artificielle, fonctions regroupées sous la bannière Galaxy AI. Elles s’enrichissent et progresseront encore au fil du temps.
On note la possibilité de traduire instantanément des conversations Wahtsapp ou Instagram, d’obtenir des suggestions de réponses à des messages après l’analyse de la conversation ou encore de nombreuses possibilités de création et d’enrichissement de photos. One UI 6.1 est stable, parfaitement traduit et surtout regorge de fonctionnalités. La création d’un compte Samsung est recommandée et le nombre de bloatwares limité.
Photo
L’équipement photo du Samsung Galaxy Z Fold 6 est tout simplement repris de son prédécesseur… mais aussi du Fold 4 et des Galaxy S24 et S24+. Autant dire qu’il s’agit d’un hardware maîtrisé et optimisé au fil des ans, avec en prime une intégration poussée de l’IA et la présence d’un ISP Qualcomm de nouvelle génération. L’ISP est un processeur dédié à l’imagerie intégré aux plateformes Snapdragon.
Pour faire simple, la présence du même hardware n’est pas forcément gage d’une qualité des photos qui stagne. On retrouve donc une caméra principale grand-angle basée sur un capteur de 50 mégapixels et une optique ƒ/1,8 qui équivaut à un 23 mm argentique. Le second module est un téléobjectif x3 ƒ/2,4, avec cette fois un capteur de 10 mégapixels. Enfin, la dernière caméra est un ultra grand-angle offrant un champ de capture de 123°. Le capteur est un 12 mégapixels. Les deux caméras frontales ne changent pas, avec des capteurs de 4 mégapixels pour celle sous l’écran et de 10 mégapixels pour la seconde placée à l’extérieur.
Les spécialistes photo du Labo Fnac vont analyser ce trio de caméras en combinant leur expertise et leur équipement sophistiqué. En attendant leur verdict, voici nos premières impressions.
En journée, la caméra principale se montre très convaincante. Le pixels binning produit des images de 12,5 mégapixels détaillées et dynamiques. Les couleurs sont séduisantes. En basse luminosité, ce grand-angle fait également des merveilles. Il offre la possibilité d’obtenir un zoom numérique x2 qui profite de la présence d’un gros capteur. Là aussi, les clichés sont très bons, quasiment au niveau du grand-angle utilisé normalement.
Le téléobjectif est maîtrisé avec, certes, un piqué un peu inférieur, mais pour le reste les photos sont réussies et exploitables, y compris lorsque la lumière manque. En revanche, l’ultra grand-angle nous laisse sur notre faim. La nuit, sans surprise, mais aussi en journée où il peine à offrir des images nettes et détaillées.
La caméra frontale de 10 mégapixels est convaincante. Le grain de la peau est très bien retranscrit, avec des traitements numériques justes et précis. En revanche, son homologue glissée sous l’écran est un net cran en dessous. Il convient à notre sens de la réserver à la visioconférence.
Le Samsung Galaxy Z Fold 6 est capable de filmer en 8K 30 FPS ou encore en 4K à 60 FPS. Les vidéos capturées sont très dynamiques et fluides, avec des couleurs chatoyantes destinées à séduire la rétine. Mais le piqué est un peu décevant comparé à celui affiché par les meilleurs smartphones dans l’exercice. On pense notamment à l’iPhone 15 Pro Max ou encore au S24 Ultra.
Autonomie
L’autonomie n’est pas le point fort de la plupart, voire de tous les smartphones pliants actuels. Pour rappel, le Samsung Galaxy Z Fold 5 affiche ainsi une autonomie de 10 h 47 selon le protocole de mesures du Labo Fnac. Qu’en sera-t-il de son successeur ? Premier indice, la batterie affiche la même capacité, soit 4400 mAh. Pas d’évolution ici ; dommage, car la concurrence fait un peu mieux aujourd’hui. En utilisant le Samsung Galaxy Z Fold 6 de manière soutenue, une bonne journée d’utilisation est à sa portée selon nos observations. C’est un temps de fonctionnement correct.
Même statu quo en ce qui concerne la vitesse de charge, puisque la puissance admise demeure limitée à 25 W. La précédente génération réclamait plus de 1 h 50 pour une pleine chose selon la mesure du Labo Fnac. À l’usage, nous avons effectué une pleine charge en 1 h 45 environ, mais nous attendons le résultat du Labo.
La marque coréenne annonce que son pliant atteint les 50 % de charge en 30 minutes, mais il nous a fallu de notre côté un peu plus de temps. Sachez également que Samsung ne fournit pas de bloc secteur avec son Fold 6. C’est un peu fort de café pour un modèle vendu plus de 2000 euros ! Le smartphone supporte enfin la recharge sans fil avec une puissance de 15 W, ainsi que la recharge inversée à 4,5 W. Pratique pour recharger ses écouteurs Bluetooth, par exemple.