Prise en main de l’Asus ROG Phone 8 Pro Edition : toujours une bête de course, mais en toute discrétion

Notre prise en main complète

Asus se place sans nul doute en tête d’affiche lorsque l’on évoque les smartphones gamers, des modèles surpuissants taillés pour offrir des performances ultimes aux passionnés de jeux vidéo mobiles. La marque taïwanaise a lancé sa nouvelle génération, le ROG Phone 8, qui est décliné en trois versions basées sur le même écran et le même processeur : le ROG Phone 8 (1 099,99 € en 12/256 Go), le ROG Phone 8 Pro (1 199 € en 16/512 Go et un écran dorsal composé de 341 mini-LED) et le ROG Phone 8 Pro Edition (1 499 € avec 24 Go de RAM et 1 To de stockage ainsi que l’écran dorsal précédemment évoqué). On note aussi que la version Pro Edition est également fournie avec l’AeroActive Cooler X, le ventilateur mécanique qui vient se fixer au dos du smartphone.

Le smartphone n’a pas de réels concurrents, bien que des smartphones plus classiques d’apparence puissent lui donner du fil à retordre en matière de performances pures et dures. Pour cette prise en main, nous avons utilisé un exemplaire prêté par la marque. Le Labo utilisera un produit du commerce.

Design et prise en main

Asus fait sa révolution avec un design moins différenciant que la précédente génération. Les esprits un peu plus grincheux pourraient même affirmer que la marque rentre dans le rang. En effet, le ROG Phone 8 Pro Edition renonce à certains traits caractéristiques des modèles antérieurs. Si l’écran conserve la même diagonale géante de 6,78 pouces, il accueille désormais la caméra frontale tandis que le second haut-parleur n’est plus directement en façade.

Une architecture plus conventionnelle qui permet à l’écran d’occuper désormais 88,2 % de la surface contre 82,2 % sur le ROG Phone 7 Pro Ultimate. Du coup, le nouveau venu est plus compact, puisque l’on passe de 173x77x10,3 mm à 163,8×76,8×8,9 mm. Le smartphone perd au passage quasiment 15 grammes pour afficher désormais sur la balance un poids de 225 grammes.

Pour rappel, le Samsung Galaxy S24 Ultra mesure 162,3x79x8,6 mm pour 232 grammes. Le ROG Phone 8 Pro Edition a donc des mensurations plus classiques. La dalle accueille aussi le lecteur d’empreinte digitale qui est, une fois n’est pas coutume, placé assez haut pour que notre pouce vienne se poser sur lui naturellement.

Le dos du smartphone est en verre Gorilla Glass, dont la finition mate évite l’apparition précoce de traces de doigt. Le volet de refroidissement AeroPortal de la version précédente disparaît et l’ensemble semble plutôt discret. Du moins de prime abord.

En effet, le ROG Phone 8 Pro Edition dispose de 341 mini-LED monochromes permettant d’afficher certaines notifications et informations ou tout simplement des messages personnalisables. Éteint, ce dispositif est quasiment invisible. Un beau travail d’ingénierie, donc. Le bloc photo étagé présente un design assez original et accueille trois caméras, comme l’année dernière.

Les flancs en aluminium mat conservent les particularités des ROG Phone, avec les fameuses commandes tactiles AirTrigger et les deux prises USB-C pour la recharge et la connexion des accessoires comme l’AeroActive Cooler X qui, au passage, perd deux boutons par rapport à son prédécesseur, mais qui est plus compact.

En bas, nous retrouvons également la prise Jack pour brancher un casque filaire. Utilisé classiquement, c’est-à-dire verticalement, le bouton de mise sous tension est bien placé, tout comme la commande de réglage du volume. Les finitions sont impeccables et l’Asus ROG Phone 8 Pro Edition est le premier modèle de la série à afficher une conformité avec la norme IP68. Il résiste donc à une immersion complète de 30 minutes sous 1,5 mètre d’eau douce.

L’écran

Asus conserve une dalle AMOLED de 6,78 pouces affichant une définition de 1 080×2 400 pixels pour une densité de 388 ppp. C’est sensiblement la même chose que sur la génération précédente. En revanche, il y a du nouveau du côté de la gestion de la fréquence de rafraîchissement. En effet, la technologie LPTO fait son apparition. Le smartphone est donc capable de faire varier automatiquement sa fréquence de rafraîchissement entre 1 et 120 Hz.

L’utilisateur aura la possibilité de basculer à 165 Hz manuellement, un chiffre pas franchement utile au quotidien. Le LPTO permet par ailleurs d’offrir un mode always on peu gourmand en énergie. En matière de luminosité, Asus annonce un maximum de 1 600 nits HBM et 2 500 nits en pic, un progrès net par rapport à la précédente génération (1 000 nits HBM et 1 500 nits en pic).

Les mesures du Labo nous permettront d’avoir une idée précise de ce que cet écran protégé par une vitre en verre Gorilla Glass Victus 2 a dans le ventre. En attendant, il nous a semblé convaincant. Sa luminosité élevée permet une utilisation extérieure confortable avec, en prime, de nombreuses possibilités de réglage afin d’atteindre une excellente précision colorimétrique.

L’AnimeVision au dos est un petit plus très agréable, bien que pas réellement indispensable. Là aussi, l’utilisateur passionné aura tout le loisir de personnaliser l’affichage des 341 mini-LED depuis l’application Armoury Crate.

Qualité audio & communications

En réduisant la taille de son smartphone, Asus abandonne les deux imposants haut-parleurs placés en façade pour une configuration plus classique, avec notamment un transducteur du haut moins grand que celui du bas. En attendant le passage entre les mains des experts du Labo, nous nous sommes fait une première opinion. La puissance semble toujours au rendez-vous et le rendu audio, optimisé par le partenariat avec le spécialiste Dirac, conserve un excellent niveau. Le déséquilibre entre les deux haut-parleurs physiquement différents se fait néanmoins légèrement ressentir. On note aussi la disparition du woofer dédié aux basses dans le ventilateur actif.

L’Asus ROG Phone 8 Pro Edition dispose de composants dernier cri en ce qui concerne ses capacités de communication. Fournis pour l’essentiel par Qualcomm, ils apportent une compatibilité avec le wifi 7 et le Bluetooth 5.4. Bien entendu, toutes les bandes 5G sont prises en compte pour des performances théoriques largement supérieures aux capacités des réseaux actuels. En pratique, tout fonctionne parfaitement, mais les mesures ultraprécises des spécialistes du Labo dresseront un tableau plus précis et complet.

Performances et interface

La performance est au cœur de la proposition d’un smartphone dédié au gaming. Le ROG Phone 8 Pro Edition porte donc logiquement son choix sur le Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3, accompagné de pas moins de 24 Go de RAM, un record. Le processeur américain dispose d’un système de refroidissement ultraperfectionné, le 360° SoC Cooling System Gen 2, qui s’appuie sur des feuilles de graphite, un conducteur à refroidissement rapide, une chambre à vapeur, ainsi qu’une batterie divisée en deux éléments pour placer le processeur au centre du smartphone.

L’utilisation de l’AeroActive Cooler X va aller encore plus loin, Asus annonçant des performances de refroidissement 1,3 fois meilleures qu’avec la précédente génération : la température peut baisser de 36° sur certaines parties du smartphone. L’idée est de permettre au processeur principal et au circuit graphique de conserver le plus longtemps possible des fréquences élevées pour maintenir des performances optimales, y compris après plusieurs heures de jeu.

Ce smartphone impressionne avec une fluidité impressionnante et constante. Bien entendu, tous les jeux tournent avec tous les curseurs poussés à leur maximum. En activant le mode X, le ROG Phone 8 Pro Edition est capable de dépasser la barre des 2 000 000 de points sur le benchmark AnTuTu ! Un record. Nous avons donc particulièrement hâte de découvrir le verdict du Labo, qui simule différentes intensités d’utilisation, y compris les plus extrêmes. L’idée sera de voir en quoi ce smartphone se distingue sur ce plan des haut de gamme classiques.

Le ROG Phone 8 Pro Edition a la particularité de proposer deux interfaces qui viennent se superposer à Android 14. On trouve tout d’abord ROG UI, à l’univers très influencé par le gaming, et ensuite ZEN UI, une interface plus classique reprise des Zenfone. À vous de choisir. Asus entend s’adresser aux utilisateurs avancés qui n’hésiteront pas à prendre leur temps pour personnaliser dans les moindres recoins leur smartphone. Ils auront de quoi faire, car le nombre de réglages est impressionnant, mais aussi certainement parfois un peu déroutant.

Dans tous les cas, nous avons apprécié une surcouche fluide, stable et sans erreur flagrante de traduction. En ce qui concerne les bloatwares, seuls Facebook et Instagram sont préinstallés, des apps qui trouvent de toute façon très souvent leur place dans les mobiles des utilisateurs.

L’Asus ROG Phone 8 Pro Edition devrait bénéficier de deux mises à jour d’Android (Android 15 et 16 donc) et recevoir quatre années de mises à jour de sécurité. Service minimum sur ce plan à notre sens.

Photo & vidéo

La photo n’a jamais été véritablement au centre de la proposition faite par Asus avec ses ROG Phone. Pour autant, difficile de faire l’impasse sur la question aujourd’hui, surtout avec un smartphone à ce prix. L’imposant bloc photo accueille tout d’abord une caméra principale qui semble très proche de celle présente sur la précédente génération. Il s’agit donc d’un grand-angle correspondant à un 24 mm en équivalent argentique et offrant une ouverture ƒ/1,9. Le capteur est un 50 mégapixels, mais il s’agit de la nouvelle génération de capteurs Sony. Le pixels binning, activé par défaut, aboutit à des photos de 12,5 mégapixels.

La seconde caméra est un grand-angle de 13 mégapixels affichant un champ de vision de 120°, a priori le même module que sur le ROG Phone 7. En revanche, il y a du neuf du côté de la troisième caméra puisque le peu utilisé module macro est remplacé par un téléobjectif x3 ƒ/2,4 qui s’appuie sur un capteur de 32 mégapixels. Là aussi, le pixels binning est de sortie : il regroupe les pixels par groupe de quatre, produisant ainsi des clichés de 8 mégapixels.

La caméra frontale, qui n’avait pas été épargnée par les experts du Labo sur le prédécesseur, conserve un capteur de 32 mégapixels, mais hérite d’une optique un peu plus grand-angle. Le protocole très rigoureux du Labo nous permettra de dresser un portrait précis des différentes caméras embarquées dans ce smartphone.

En journée, le smartphone est bien entendu capable de réaliser des photos de qualité. Cependant, il n’est pas au niveau des meilleurs, avec par exemple des traitements numériques un peu moins précis. En regardant les clichés sur un grand écran, on pourra ainsi apercevoir des zones complexes pixelisées. La lumière est parfois mal gérée avec une légère surexposition, tandis que l’IA booste les couleurs sans ménagement. La nuit, l’Asus ROG Phone 8 Pro Edition se montre plutôt convaincant avec des couleurs cette fois plutôt naturelles et un flare limité autour des sources lumineuses. En revanche, l’équilibre entre lissage et bruit numérique a parfois du mal à être trouvé.

L’ultra grand-angle ne nous a guère enthousiasmés. L’image manque de netteté et le niveau de détail est moyen. La nuit, le résultat final est passable. Le téléobjectif fait, lui, un bon travail avec son grossissement optique et même au-delà en y mêlant du numérique jusqu’au x10. En revanche, en basse luminosité, ce n’est pas la même histoire et rapidement les photos obtenues sont inexploitables au-delà d’une publication rapide sur les réseaux sociaux.

La caméra frontale se caractérise par un rendu assez froid, mais elle fait le job.

Le smartphone filme en 8K à 24 FPS et en 4K en 60 FPS. Les vidéos sont fluides et détaillées avec des couleurs ne manquant pas de peps.  

Autonomie

Nettement plus fin que son prédécesseur, le ROG Phone 8 Pro Edition a revu à la baisse la capacité de sa batterie. Elle passe ainsi de 6 000 à 5 500 mAh. Comment cela se traduira-t-il face aux tests d’autonomie du Labo ? Nous sommes impatients de le découvrir, car le Snapdragon 8 Gen 3 est présenté comme étant particulièrement efficace en matière de consommation énergétique.

Pour rappel, le ROG Phone 7 Ultimate s’était particulièrement bien comporté avec un temps de fonctionnement de 12 h 31. En pratique, nous avons pu utiliser le smartphone une très grosse journée, voire 1,5 jour. Bien entendu, l’autonomie chutera rapidement si vous enchaînez les parties, surtout avec l’AeroActive Cooler connecté.  

Pour la recharge, Asus fournit un bloc secteur capable de délivrer une puissance de 65 W. Ainsi armé, le smartphone peut effectuer une pleine charge en 45 minutes environ. Il a retrouvé 50 % de charge en un peu moins de 20 minutes. Des chiffres qui n’ont pas la précision de ceux obtenus par le protocole du Labo, face auquel la précédente génération n’avait guère brillé avec plus de 90 minutes de temps de charge. La recharge sans fil est disponible avec une puissance limitée à 15 W. La recharge inversée sans fil est en revanche absente.