Prise en main

Prise en main du Moto Edge 40 Neo : il vous en donne pour votre argent

16 octobre 2023
Par Georges Prat
Prise en main du Moto Edge 40 Neo : il vous en donne pour votre argent
©Motorola

Le Moto Edge 40 Neo est un milieu de gamme plutôt convaincant qui en propose beaucoup pour 400 €. Il ne présente pas de défaut rédhibitoire et constitue un compagnon agréable qui se glisse facilement dans toutes les poches avec son épaisseur de seulement 7,9 mm.

En résumé

Le Moto Edge 40 Neo affiche sans nul doute un excellent rapport prix-prestations avec de solides performances et un bel écran affichant une fréquence de rafraîchissement digne d’un smartphone gamer. Fin, il présente un design assez classique, dans sa version noire tout du moins, et une bonne qualité de fabrication. Un smartphone qui vous en donne vraiment pour votre argent, avec cependant une partie photo un peu en retrait qui marque la principale différence avec les haut de gamme.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Réactivité
  • Un excellent rapport qualité-prix
  • IP68
  • Fin et pas trop lourd
  • Un bel écran 144 Hz
Les moins
  • Un duo de caméra correct, sans plus
  • Autonomie moyenne
  • Disparition de la recharge sans fil
  • Suivi logiciel décevant

Notre prise en main détaillée

Moto poursuit à un rythme soutenu le renouvellement de ses gammes de smartphones sur fond de croissance de ses parts de marché, dans un contexte qui n’est pas au beau fixe pour la concurrence. L’Edge 40 Neo succède donc au 30 Neo que nous avions testé l’année dernière. L’objectif est clair : offrir un smartphone de milieu de gamme complet et qui présente bien. Le Moto Edge 40 Neo vient donc se positionner comme son prédécesseur au prix de 399 €, mais, par rapport à celui-ci, on franchit une étape en matière de mémoire, puisque l’on passe de 8/128 Go à 12/256 Go. Des chiffres peu courants dans ce segment de prix.

Une seule configuration est proposée, mais l’on retrouve trois couleurs. Deux d’entre elles, Soothing Sea (un bleu vert) et Caneel Bay (un bleu proche du turquoise), s’accompagnent d’une finition en cuir végan. La troisième est un noir qui arbore une finition en plastique mat. Sur les trois teintes, on retrouve la griffe Pantone, le partenaire de Moto. Pour notre prise en main, Moto nous a confié un exemplaire noir.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

Design et prise en main

Si l’on pouvait considérer l’Edge 30 Neo comme un smartphone compact avec son écran de 6,28 pouces, ce n’est plus le cas de son successeur qui passe, lui, à un afficheur de 6,55 pouces. Autre changement intéressant, les bordures de cet écran sont désormais incurvées, ce qui améliore son taux d’occupation : il dépasse désormais les 90 %. Une belle performance, surtout pour un mobile à 400 €.

Moto Edge 40 Neo
Un écran incurvé, une touche premium très esthétique.©L'Éclaireur

Logiquement, le nouveau venu est plus encombrant et lourd, une quinzaine de grammes de prise sur la balance. Cependant, l’Edge 40 Neo reste sous les 160 mm de hauteur et il est plutôt fin avec ses 7,9 mm d’épaisseur. La dalle accueille la caméra frontale dans un discret poinçon, et un efficace lecteur d’empreinte digitale. On regrettera simplement son positionnement un peu trop bas pour que le pouce vienne se poser sur le capteur naturellement.

Moto Edge 40 Neo
Le dos du Moto Edge 40 Neo n’est pas franchement original.©L'Éclaireur

L’arrière accueille un gros bloc photo qui est plus imposant que sur le précédent millésime. Ce qui ne change pas, en revanche, c’est le nombre de caméras, avec deux unités. Le plastique résiste bien aux traces de doigt et il présente bien, malgré son manque de prestige par rapport au verre. Les flancs sont très fins et offrent une disposition classique. Le côté droit accueille les différents boutons matériels. Celui de mise sous tension est facilement accessible. C’est un peu moins le cas des deux petites touches dévolues au réglage du volume sonore, mais on s’y fait assez vite.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

Le Moto Edge 40 Neo ne propose ni prise casque ni emplacement microSD. Mais la marque nous réserve une belle surprise : le smartphone répond à la norme IP68. Si son prédécesseur résiste simplement aux projections d’eau, l’Edge 40 Neo devrait sortir indemne d’une immersion totale de 30 minutes sous 1,5 m d’eau. Une vraie valeur ajoutée, qui est plutôt rare dans ce segment de prix. Le Moto Edge 40 Neo est bien fini et il tient bien en main grâce notamment à son étroitesse.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

L’écran

Moto a opté pour une dalle P-OLED, un très proche parent de l’AMOLED, au format 20/9e. Sa résolution est de 1 080×2 400 pixels, soit la même chose que l’Edge 30 Neo. On perd donc logiquement en densité, mais celle-ci demeure autour des 400 ppp. Finesse d’affichage garantie, donc. La marque annonce une luminosité maximale boostée à 1 300 nits et la fréquence de rafraîchissement atteint désormais 144 Hz (120 Hz pour la précédente génération). L’utilisateur dispose de plusieurs possibilités de réglage avec un mode automatique qui fait varier dynamiquement la fréquence de rafraîchissement entre 60 et 120 Hz, et trois modes fixes : 60, 120 et 144 Hz. La technologie LPTO, qui permet une variation entre 1 Hz et la fréquence maximale, est donc aux abonnés absents. Cet écran est certifié HDR10+.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

Sur le papier, voilà donc un excellent écran qui coche la plupart des cases. Nous attendons donc les résultats des différents tests du Labo avec impatience. Notre premier ressenti est largement positif. La luminosité est au rendez-vous et rend plutôt agréable l’utilisation du Moto Edge 40 Neo en extérieur. Le rendu des couleurs est un peu vif par défaut, mais en jouant avec quelques paramètres il est possible d’obtenir un résultat plus naturel.

Qualité audio et communications

Le Moto Edge 30 Neo n’avait guère enthousiasmé les spécialistes son du Labo, qui avaient notamment pointé du doigt un manque de puissance. Qu’en sera-t-il pour son successeur ? Le smartphone dispose de deux haut-parleurs pour un rendu stéréophonique, avec une disposition désormais classique : un premier placé derrière une étroite fente juste au-dessus de la caméra frontale et le second, plus puissant, dans la tranche inférieure du smartphone. Il en résulte forcément un son légèrement déséquilibré, le transducteur du bas tirant un peu la couverture à lui. C’est une question de puissance, mais aussi de profondeur du spectre. L’Edge 40 Neo ne sature pas et propose de beaux médiums. Du côté logiciel, la partie son n’a pas été négligée par Moto, puisque l’on retrouve le panneau de commandes Dolby Atmos, mais aussi du son spatial et la technologie IA CrystalTalk de réduction du bruit de fond pour les appels VoIP.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

MediaTek fournit une partie radio très complète avec pour commencer le support de la 5G dans toutes ses bandes de fréquences. Le Moto Edge 40 Neo est également compatible avec le wifi 6e (pour rappel, son prédécesseur se contente du wifi 5) et le Bluetooth 5.4 ! Un panel digne d’un haut de gamme qui est, sur le papier, impressionnant pour un terminal à ce prix. Pour en avoir le cœur net, il faudra attendre le rapport des experts du Labo qui, grâce à leur équipement ultrapointu, vont pouvoir déterminer le comportement sur les différents réseaux sans fil de notre smartphone. À l’usage, nous n’avons pas discerné de problèmes particuliers.

Puissance et interface

Pour son nouvel opus, Moto a décidé d’abandonner Qualcomm (l’Edge 30 Neo s’appuie sur un Snapdragon 695G) au profit de MediaTek. Le faiseur chinois fournit son processeur Dimensity 7030. Cette puce est gravée en 6 Nm comme le Snapdragon et s’appuie sur huit cœurs physiques. On trouve deux Cortex-A78 cadencés à 2,5 GHz et six Cortex-A55 à 2 GHz. Des fréquences un peu plus élevées que celles de processeur de Qualcomm, mais est-ce que cela se ressentira dans les différents tests menés par le Labo ? Pour rappel, l’Edge 30 Neo avait fait un excellent parcours aboutissant à la note globale de 9,1.

En attendant les résultats, nous avons trouvé face à nous un mobile réactif offrant une expérience fluide.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

Fidèle à sa tradition, Moto opte pour une version à peine retouchée d’Android. Nous sommes loin de la customisation totale retenue par certains concurrents. Les nouveautés d’Android 13 sont donc là, avec quelques fonctionnalités supplémentaires. L’application Moto, par exemple, offre un accès facilité aux différents réglages du smartphone. On remarque aussi la présence d’éléments de personnalisation spécifiques, comme des fonds d’écran Moto. Comme souvent chez Moto, l’accent est particulièrement mis sur les contrôles gestuels pour, par exemple, activer la lampe torche en secouant le mobile. L’ensemble est bien pensé et agréable.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

En revanche, petite déception en ce qui concerne le suivi logiciel du Moto Edge 40 Neo. En effet, celui-ci ne pourra bénéficier que de deux versions d’Android (Android 14 et 15, donc) et de trois années de mises à jour de sécurité. Autre regret, de nombreux bloatwares sont présents.

Photo

Pour la photo, Moto a repensé la caméra principale grand-angle. Le capteur de 64 mégapixels qui équipe son prédécesseur cède sa place à un nouveau composant de 50 mégapixels. On pourrait penser qu’il y a une régression, mais, dans les faits, ce n’est pas le cas, car le nouveau capteur présente des photosites plus gros pour un meilleur comportement en basse luminosité. Cette caméra applique le pixels binning pour aboutir à des photos de 12,5 mégapixels. L’optique affiche une ouverture f/1,8.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

La seconde caméra semble quant à elle reprise de l’Edge 30 Neo : il s’agit d’un ultra grand-angle 120° doté d’un capteur de 13 mégapixels.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

Les experts du Labo vont mener à bien leurs protocoles de tests. Nous avons cependant réalisé quelques séries de clichés pour voir comment ce smartphone se comporte. En journée, le grand-angle produit des photos correctes avec des couleurs misant sur le naturel, trop peut-être pour un résultat final flirtant avec la fadeur. La dynamique manque aussi un peu de largeurs et le HDR automatique ne parvient pas toujours à compenser les choses.

Le piqué est correct et le mode 50 mégapixels ne se montre pas franchement utile. La nuit, la caméra principale est plutôt convaincante, avec des couleurs plus franches et une bonne gestion des sources lumineuses humaines. Le bruit numérique est visible, mais rien de véritablement dérangeant.

L’ultra grand-angle réalise un bon parcours, y compris en basse luminosité, et ce malgré des caractéristiques relativement modestes en théorie. Cette caméra dispose d’un autofocus et parvient donc à maintenant la netteté de l’image sur quasiment toute la surface de la photo. L’autofocus permet aussi d’utiliser l’ultra grand-angle pour réaliser des photos macro de belle facture si l’objet est très éclairé. La caméra frontale de 32 mégapixels applique aussi le pixels binning avec donc des selfies de 8 mégapixels plutôt convaincants.

Moto Edge 40 Neo
L’ultra grand-angle entre également en action pour les photos macro.©L'Éclaireur

Le Moto Edge 30 Neo n’est pas capable de filmer en 4K, mais son successeur, si. Les vidéos 4K à 30 fps offrent beaucoup de détails, mais elles affichent un léger déficit de dynamique.

Moto Edge 40 Neo
Le smartphone s’en sort bien ici, dans des conditions difficiles.©L'Éclaireur

Autonomie

Avec sa modeste batterie de 4 020 mAh, le Moto Edge 30 Neo ne s’était pas vraiment imposé face aux tests du Labo, avec une autonomie de seulement 7 h 57. Son successeur fera-t-il mieux ? C’est possible, même s’il ne faut préjuger de rien. Il a toutefois pour lui une batterie à la capacité nettement majorée, puisqu’elle s’établit désormais à 5 000 mAh, un nombre en passe de devenir un standard. En pratique, l’autonomie du Moto Edge 40 Neo ne nous a pas semblé exceptionnelle. Une bonne journée d’utilisation soutenue, pas beaucoup plus.

Moto Edge 40 Neo
©L'Éclaireur

Pour la recharge, Moto fournit un bloc secteur d’une puissance de 68 W, un bon chiffre pour du milieu de gamme. Il nous a fallu un peu plus de 50 minutes pour obtenir une pleine charge. Le protocole du Labo est plus sévère, puisqu’il stoppe son décompte uniquement lorsque le chargeur ne consomme plus une once d’électricité. Il faudra un peu de patience, donc, pour obtenir un chiffre précis. La nouvelle mouture se passe désormais de la recharge sans fil, alors qu’elle était présente sur son prédécesseur. Dommage.

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Article rédigé par
Georges Prat
Georges Prat
Journaliste
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