En résumé
Avec son A53S, Oppo entend venir chatouiller un Xiaomi, pour n’en citer qu’un, dans le segment ultra concurrentiel des mobiles à moins de 200 euros. La tâche est ardue, et les lacunes du A53s apparaissent assez rapidement. Nous pensions essentiellement à la photo, domaine dans lequel ce smartphone est certainement le plus à la peine. Pour le reste, son écran, bien que limité en définition, est très correct, tout comme son autonomie. L’interface utilisateur forme un duo tout à fait convaincant avec Android 10, tandis que son design est séduisant.
Note technique
Les plus et les moins
- Écran 90 Hz
- Qualité de fabrication au rendez-vous
- Bonne autonomie
- Prise casque et microSD
- Un processeur parfois à la peine
- Une caméra en manque de détail
- Un smartphone seulement HD
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Avec son A53s, Oppo délaisse un instant le haut de gamme qui a fait connaître la marque en France pour s’attaquer au segment des smartphones à moins de 200 euros. Un marché déjà bien encombré. Oppo saura-t-il tirer son épingle du jeu ? Nous avons testé le mobile en Labo pour le déterminer.
Si Oppo s’est lancé sur le marché français en faisant surtout parler de lui par des haut de gamme performants et au design particulièrement abouti, le constructeur a rapidement étendu son offre en milieu et entrée de gamme. En effet, tout le monde ne souhaite pas, ou tout simplement ne peut pas investir plus de 500 euros dans un smartphone. Commercialisé à présent sous les 200 euros, l’Oppo A53s s’inscrit pourtant dans l’air du temps avec son dos irisé dont les tons bleus de notre exemplaire de test ne manquent pas de charme. À l’avant, nous trouvons un grand écran de 6,5 pouces ayant adopté le ratio 20/9e adapté aux usages multimédias. Cet écran occupe 83 % de la façade du smartphone dont la caméra frontale prend place dans un poinçon.
À l’arrière, nous retrouvons trois caméras alignées verticalement dans un bloc légèrement proéminent. Le A53s est proposé en « Noir Océan » et en « Bleu des tropiques » avec 4 Go de mémoire vive et 128 Go de capacité de stockage interne avec en prime un emplacement microSD. Pas trop épais, 8,4 mm, ce smartphone embarque néanmoins une grosse batterie de 5 000 mAh.
L’ergonomie et le design
L’Oppo A53s doit opérer quelques compromis pour abaisser son prix, ce qui est bien entendu logique. Ainsi sa coque est en plastique, mais les ingénieurs de la marque ont beaucoup travaillé sur ce matériau pour qu’il présente un aspect irisé esthétiquement réussi.
Néanmoins, sa finition brillante semble être du pain bénit pour les traces de doigt. Elles apparaissent très rapidement et les plus maniaques d’entre vous auront très souvent recours à la chiffonnette. Outre le bloc photo que nous avons déjà évoqué, le dos du A53s accueille aussi le lecteur d’empreintes digitales. La surface circulaire du capteur biométrique n’est pas très grande et elle pourra sembler un peu trop haute pour les mains de petite taille. Pour le reste, rien à redire : le lecteur reconnaît très vite notre index et déverrouille en un rien de temps le smartphone. Celui-ci demeure plutôt étroit, grâce à son format d’écran très allongé. Cela permet d’assurer une prise en main sûre et confortable. Nous avons aussi apprécié un poids encore raisonnable, 186 g en l’occurrence. Le plastique est plus léger que le verre. Puisque l’on parle de verre, sachez que l’écran est protégé par une vitre en Gorilla Glass 3. Oppo a placé les deux touches dévolues au réglage du volume sur le flanc gauche, tandis qu’à droite nous trouvons le bouton de mise sous tension. Toutes ces commandes tombent très naturellement sous les doigts, qualité que l’on ne retrouve pas toujours sur des mobiles dotés d’un si grand écran.
La tranche inférieure est occupée quant à elle par l’incontournable connecteur USB-C, mais aussi par une prise jack. Un choix intéressant pour les personnes demeurées fidèles à leur bon vieux casque filaire. La qualité de fabrication est très bonne, mais le A53s ne répond pas à une quelconque norme d’étanchéité.
L’écran
Pour ce modèle situé plutôt en entrée de gamme, Oppo a décidé de ne pas sacrifier la diagonale de l’écran de son A53s : 6,5 pouces, cela permet de profiter d’une belle surface d’affichage. En revanche, la marque chinoise a bel et bien sacrifié la définition de la dalle IPS puisqu’il faut se contenter de 720 x 1600 pixels. Une définition simplement HD donc qui donne une densité de seulement 269 ppp. Rien de catastrophique, mais les yeux les plus avisés pourront parfois discerner des bordures de caractères pas totalement lisses. Décidément, Oppo a décidé de ménager la chèvre et le chou avec cet écran puisque celui-ci présente une caractéristique encore rare dans cette gamme de prix : il bénéficie en effet d’une fréquence de rafraîchissement de 90 Hz, contre 60 Hz habituellement. Un petit coup de boost procurant une impression de plus grande fluidité en faisant défiler l’interface ou face à des jeux optimisés. Le smartphone peut choisir automatiquement la fréquence la plus adaptée à votre utilisation, mais il vous laisse la possibilité de le faire manuellement.
Face à nos tests menés dans notre Labo, cet écran a démontré qu’il offrait une colorimétrie plutôt précise, ce qui n’est pas toujours le cas sur les smartphones d’entrée de gamme. Nous avons ainsi relevé un delta U’V’ moyen de 0,013. Un excellent chiffre donc, pour la catégorie. Le taux de contraste pour 5 sur 17 bits atteint 466 cd/m2. Là aussi ce résultat le situe à quelques encablures à peine des meilleurs haut de gamme. Les dégradés en niveau de gris sont simplement corrects. La directivité de la dalle nous laisse aussi sur notre faim. Si le passage d’un angle de 0° (mesure de face, donc) à une mesure à 15° se fait sans la douleur, avec une luminosité passant de 215 à 172 cd/m2, les choses se gâtent très vite par la suite. En effet, avec un angle de vision de 30°, la luminosité mesurée par nos soins s’effondre pour atteindre 79 cd/m2. À 45°, elle se situe à 33 cd/m2.
Au final, malgré les carences relevées, l’écran de l’Oppo A53s est plutôt bon pour un mobile à moins de 200 euros.
L’interface utilisateur
Oppo développe depuis plusieurs années maintenant son interface utilisation baptisée ColorOS. Elle a connu de nombreuses évolutions et ne cesse de s’améliorer. Ici, nous voilà face à sa version estampillée 7.2 qui vient se superposer à Android 10. Graphiquement, elle est plutôt séduisante, mais sachez que ColorOS offre aux utilisateurs de nombreuses possibilités de personnalisation. Sans surprise, elle embarque toutes les fonctionnalités tendance, comme le mode sombre ou encore les commandes gestuelles.
Le nombre d’applications tierces préinstallées se montre plutôt limité avec l’app de montage Solopp ou encore la suite bureautique WPS Office. Pas de problème de stabilité ou de ralentissement à signaler.
Les performances
L’Oppo A53s s’appuie sur un processeur Qualcomm Snapdragon 460. Il s’agit d’une puce d’entrée de gamme intégrant au total 8 cœurs Kryo 240 organisés en deux quatuors, le premier cadencé à 1,8 GHz et le second à 1,6 GHz. Le processeur est gravé en 11 nm contre 7, voire 5 nm pour ses homologues haut de gamme. Si à l’usage, le smartphone demeure pleinement utilisable et même plutôt agréable face à des utilisations légères, qu’en est-il face à nos tests Labo ? Dès les processus les plus légers, nous comprenons que nous n’aurons pas à faire à un foudre de guerre, puisque nous n’avons pas dépassé les 14 fps contre par exemple 34 pour un Samsung Galaxy S21+ récemment testé, mais bien plus haut de gamme. Bien entendu, les choses se compliquent encore lorsque les processus exécutés, des scripts JavaScript en l’occurrence, se font plus complexes. Nous tombons ainsi à 5 fps dès le second niveau d’intensité correspondant à des processus ordinaires. Les processus complexes et très complexes aboutissent à un framerate de seulement 1 fps !
La photo et la vidéo
Ne nous voilons pas la face, si les choses semblent bien embarquées avec trois caméras présentes au dos du smartphone, dans les faits deux d’entre elles semblent plutôt accessoires. Il s’agit en effet de modules pour la macrophotographie et pour apporter davantage d’information sur la profondeur de champ. Vous l’aurez compris, la troisième caméra est un grand-angle dont l’optique ouvrant à f/2,2 équivaut à un 25 mm argentique. Elle dispose d’un capteur de 13 mégapixels. Des chiffres un peu décevants aujourd’hui, car la concurrence parvient pour des tarifs avoisinants plus de mégapixels, mais aussi souvent un ultra grand-angle.
Mais avant de nous prononcer définitivement, dirigeons-nous vers notre Labo. Le capteur de la caméra principale, le grand-angle, souffre d’un grand manque d’homogénéité. Avec seulement 13 mégapixels, les possibilités de recadrage sont forcément amoindries. Heureusement, l’optique associée est nettement meilleure. Elle ne présente aucune aberration chromatique et ne souffre pas d’astigmatisme perceptible. Nous n’avons pas relevé de distorsion, mais simplement une très légère tendance à la déformation géométrique. Cette caméra est rapidement à la peine en matière de restitution des détails avec des résultats peu convaincants à 500 Lux, et largement au-dessous de la moyenne à 250 Lux.
La caméra frontale s’appuie sur un capteur de 8 mégapixels qui souffre lui aussi d’un manque d’homogénéité selon les sondes de notre Labo. Son optique est plutôt correcte, avec cependant une forte aberration chromatique. Le tout peine aussi à retranscrire correctement les détails. Vous l’aurez compris, nos impitoyables tests Labo ne mettent pas vraiment à l’honneur les capacités photographiques de l’Oppo A53s. Cependant en pratique, pour peu que le soleil soit au rendez-vous, il demeure possible de faire de bonnes photos. Les choses se compliquent nettement le soir et la nuit ainsi que sous un éclairage artificiel.
Pour la vidéo, le smartphone ne va pas au-delà d’un enregistrement 1080p à 30 images par seconde.
Le rendu audio
Malgré son petit prix, l’Oppo A53s dispose de deux haut-parleurs. Ces deux transducteurs ne sont pas identiques ce qui vient un peu déséquilibrer le rendu sonore et compliquer l’obtention d’un effet stéréophonique. Logiquement les graves sont aux abonnés absents, mais les médiums et les hauts médiums sont eux bien présents. Sans doute un peu trop. Rien à dire en revanche en ce qui concerne la puissance que nous avons mesurée dans notre labo à 74 dB. Si vous pensez faire appel à un casque Bluetooth plutôt qu’un modèle filaire, sachez que la sensibilité du Bluetooth est correcte sans plus: nous l’avons mesurée à 52 dB.
La qualité de réception (performances radio)
Si la baisse tarifaire des smartphones 5G est particulièrement rapide, l’Oppo A53s propose encore uniquement la 4G, ce qui devrait convenir à la plupart des consommateurs intéressés par un mobile de ce prix. Nous n’avons bien entendu pas manqué de soumettre le A53s à nos différents tests de sensibilité. En GSM, il réalise un bon parcours. Même son de cloche en 3G. En ce qui concerne les différentes bandes de fréquences 4G, les résultats sont plus contrastés. Le smartphone peine un peu face aux bandes 28 (700 MHz) et surtout 8 (900 MHz).
Pour le Wi-Fi, la fiche technique est plutôt classique, avec le support du 802,11 ac au mieux. L’Oppo A53s réalise un beau parcours face à des infrastructures en 802.11a, 802,11 b et 802,11 g, mais les choses se gâtent ensuite pour les réseaux 802.11n et 802,11 ac surtout en matière de vitesse de téléchargement.
L’autonomie
Même si ce smartphone n’est pas le plus épais ni le plus lourd que nous ayons croisé, il embarque malgré tout une énorme batterie de 5 000 mAh. Avec le bloc d’alimentation d’origine qui fournit une puissance de 18 W, il nous a fallu 90 minutes pour obtenir une pleine charge. Un temps correct, donc. Il faut se passer de recharge sans fil. Nous avons ensuite lancé nos tests d’autonomie qui s’appuie sur l’exécution en boucle de scripts JavaScript. Dans ces conditions, l’Oppo A53s a résisté 11h42, 30 minutes de plus que son grand frère, le Reno 4Z récemment passé entre nos mains. L’autonomie de ce smartphone est donc plutôt bonne : il a pu résister en pratique un jour et demi à une utilisation classique.
Conclusion
Avec son A53S, Oppo entend venir chatouiller un Xiaomi, pour n’en citer qu’un, dans le segment ultra concurrentiel des mobiles à moins de 200 euros. La tâche est ardue, et les lacunes du A53s apparaissent assez rapidement. Nous pensions essentiellement à la photo, domaine dans lequel ce smartphone est certainement le plus à la peine. Pour le reste, son écran, bien que limité en définition, est très correct, tout comme son autonomie. L’interface utilisateur forme un duo tout à fait convaincant avec Android 10, tandis que son design est séduisant.