Test Labo

Test Labo du Huawei P40 : un design rafraîchi et de bonnes performances

16 juillet 2020
Par Jean-Charles Frelier, Laure Renouard
Test Labo du Huawei P40 : un design rafraîchi et de bonnes performances

En résumé

Note LABOFNAC

Le P40 de Huawei s’inscrit sans nul doute dans l’air du temps. Dos en verre dépoli, bloc photo rectangulaire, poinçon dans son écran OLED cachant un lecteur d’empreintes, charge rapide et équipement technique de haut niveau : le smartphone a les armes nécessaires pour offrir un très bon rapport qualité-prix dans un encombrement relativement limité. Son écran OLED est de bonne qualité, ses performances à la hauteur, son autonomie confortable et ses performances photo sont satisfaisantes. Il apporte toutefois des nouveautés somme toute discrètes au P30 auquel il succède, et doit composer avec l’absence des services Google, qui néanmoins pèse de moins en moins sur l’expérience utilisateur au fil des mois.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Écran OLED globalement convaincant
  • Puce performante et compatible 5G
  • Bonne autonomie
  • Module photo complet
Les moins
  • Charge pas si rapide

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Cette note reflète la qualité globale de l'écran
Photo
Cette note reflète la performance de l'appareil à produire des clichés de qualité
Capteur principal (arrière)
Capteur frontal (selfie)
Autonomie
Plus la note est elevée et plus le smartphone restera allumé sans avoir à être rechargé.
Performance et rapidité
Un smartphone qui exécute le plus rapidement possible toutes sortes de tâches obtiendra un 10/10
Qualité audio
Cette note reflète de la qualité globale du système audio du smartphone

Notre test détaillé

Des six smartphones qui composent la série phare de Huawei pour 2020, le P40 est le plus abordables des modèles premium, mais aussi le plus compact. Notre test.

Avant toute chose, rappelons les éléments techniques qui caractérisent le Huawei P40. Successeur du P30, il en reprend le format un peu plus compact que les modèles Pro de la gamme, leur préférant un écran de 6,1 pouces Full HD+ inséré dans un boîtier au dos vitré. Il recèle un Kirin 990, 8 Go de mémoire vive, un port nano-SIM complétant un stockage de 128 Go, mais aussi deux ports SIM. Il est compatible eSIM et 5G, et propose une offre photo complète, avec un triple module photo dorsal (50 Mpx grand-angle, 16 Mpx ultra-grand-angle et 8 Mpx avec zoom 3x) et un appareil de 32 Mpx avec capteur de profondeur en façade.

Huawei P40

© LaboFnac

L’ergonomie et le design

Le Huawei P40 est le plus compact de sa famille. Ne vous y méprenez pas : avec son écran de 6,1 pouces, il reste grand, et peu ou prou de la même taille que le P30. Mais c’est à peu près tout ce que l’on notera au rayon des points communs, le nouveau venu révisant tranquillement le design de son prédécesseur.

Huawei P40

© LaboFnac

Les bordures de son écran OLED sont fines, très fines mêmes, notamment celles qui se situent au sommet du mobile. Cette zone accueillait sur le P30 une encoche en forme de goutte d’eau dédiée à son appareil photo frontal. Une caractéristique entièrement abandonnée sur la nouvelle série, puisque même le P40 Lite a droit à un poinçon circulaire. Sur le P40, il est oblong, double appareil photo frontal oblige, et se situe dans le coin supérieur gauche de l’écran. Plus moderne donc à ce niveau, l’écran ne bénéficie pas de la conception très incurvée des P40 Pro et Pro+. Il est néanmoins livré avec une protection d’écran préinstallée qui accroche un peu sous la main. Il est d’ailleurs recommandé par la marque de faire appel à un accessoire certifié par ses soins pour que son lecteur d’empreintes, situé sous l’écran donc, fonctionne correctement. Nous l’avons essayé de notre côté et, si le gain en rapidité de déverrouillage annoncé à +30 % est difficile à mesurer, nous avons apprécié son efficacité. La zone où il vous faut poser le pouce est d’ailleurs située suffisamment haut pour que son accès reste commode, même lorsque le mobile est tenu à une main.

Huawei P40

© LaboFnac

Si des modifications sont à noter en façade, c’est le dos du produit qui en compte le plus. Le P40 bénéficie en effet d’un dos non plus brillant, comme c’était le cas de la série P30, mais mat. Son revêtement à l’effet verre dépoli s’inscrit dans l’air du temps, et produit son petit effet dans le coloris Gold Blush que nous avons pris en main. Il a surtout le mérite de ne pas laisser apparaître les traces de doigts, à l’inverse des revêtements brillants qu’il faut nettoyer sans cesse… Les amateurs de matériaux qui brillent constateront que les tranches du mobile, en métal arrondi, bénéficient d’un effet chromé plutôt réussi. Le dos du mobile est lui aussi très courbé, atténuant l’épaisseur du mobile et procurant un bon confort de prise en main. Il faut dire qu’il mesure 148,9 x 71,06 x 8,5 mm pour 175 grammes, contre 149,1 x 71,4 x 7,6 mm pour 165 grammes côté P30. Dommage en revanche que l’appareil ne soit pas étanche : comme le P30, il n’est certifié qu’IP53, c’est-à-dire résistant aux éclaboussures.

Huawei P40

© LaboFnac

Le P40 constitue un ensemble esthétique, mais attention : c’est sans compter sur son module photo dorsal, dont nous détaillerons les performances plus bas. Celui-ci, au format rectangulaire, rappelle clairement le design de la série Galaxy S20 de Samsung, qui a d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre. D’un point de vue esthétique, ce choix – ou plutôt ce parti-pris – plaira ou hérissera, selon les goûts. Il est néanmoins à noter que ce bloc photo est proéminent (d’un bon millimètre). C’est davantage cet élément qui, en plus de nuire à la stabilité du mobile lorsqu’il est posé dos contre une table, pourra contrarier. Néanmoins, il faut avouer que le P40 reste un beau smartphone, dont la qualité d’assemblage est exemplaire et auquel on n’a pas grand-chose d’autre à reprocher.

L’écran

Le P40 profite d’un écran aux bordures fines, on l’a mentionné plus haut, et affichant 2340 x 1080 pixels. Sans course aux records donc, puisqu’il s’agit là de la même définition Full HD+ (19,5:9) que celle du P30. La qualité est très correcte, cette dalle OLED de 6,1 pouces, percée d’un poinçon oblong et occupant 86 % de sa façade, offrant de bons résultats, comme l’ont souligné nos tests Labo. On retient d’abord une haute résolution de 426 ppp, mais aussi une colorimétrie globalement maîtrisée, à l’exception de quelques écarts relevés dans le rouge. Nous avons néanmoins mesuré un delta u’v’ de 0,011 très satisfaisant.

Huawei P40

© LaboFnac

S’il faut noter un contraste de 305:5, un peu en deçà des standards d’aujourd’hui et un gamma dans la moyenne, l’écran de ce P40 reste peu directif, ce qui est appréciable. Ainsi, lorsque nous avons mesuré 221 cd/m2 de face, 202 cd/m2 sont restés visibles à 15°, puis 148 cd/m2 à 30° et enfin 91 cd/m2 à 45°.

Huawei P40

© LaboFnac

Ajoutons que les paramètres inclus dans Emotion UI permettent à l’utilisateur de paramétrer le rendu selon ses goûts (mode d’affichage avec couleurs vives ou normales, température des couleurs…), d’activer le mode sombre… Bref, du classique. Dommage tout de même que le taux de rafraîchissement de 90 Hz, proposé sur les P40 Pro et Pro+, ne soit pas de la partie sur le P40 standard. Un petit regret donc pour ceux qui emploient leur smartphone pour jouer.

Fidelité des couleurs
8
Contraste et progressivité
5
Directivité
8
Densite des pixels
6

L’interface utilisateur

Comme tous les smartphones de Huawei à venir, le P40 fait l’impasse sur les Google Mobiles Services et plus généralement sur l’Android à la sauce Google. Comprenez que le mobile s’appuie sur la version open-source d’Android 10, customisée à l’aide de l’interface Emotion UI 10.1 dont l’apparence est très proche des interfaces des constructeurs concurrents. Mode sombre et AppGallery remplaçant le Play Store sont donc au menu, et l’outil PhoneClone, qui permet de transférer l’intégralité du contenu d’un précédent mobile (applications comprises) est préinstallé. Sur le portail de Huawei, les applications se font certes de plus en plus nombreuses, les développeurs étant incités à y porter leurs titres par une politique de commissions avantageuses. Mais comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, la marque inaugure ses propres services. Elle profite du lancement de sa série P40 pour inaugurer son service musical maison, Huawei Music (trois mois offerts avec le smartphone), son agrégateur de vidéos Huawei Video ambitionnant d’apporter une alternative à YouTube, et enfin MeeTime, un outil de visioconférence permettant de connecter une actioncam, sans fil, au smartphone pendant une conversation.

Huawei P40

© LaboFnac

Les performances

Au chapitre de la puissance, le smartphone est sur le papier très bien équipé, puisqu’il embarque la dernière puce mobile de HiSilicon, le Kirin 990, flanqué de 8 Go de mémoire vive, tandis que 128 Go de stockage sont également inclus. La fluidité est sans surprise au rendez-vous et, à l’usage, nous n’avons relevé aucun problème particulier. Ce dont attestent nos essais en Labo. Comme tous les smartphones Android, le P40 Pro n’affiche pas un nombre démesuré d’images par seconde, produisant 17 fps à notre niveau de test JavaScript le moins exigeant. Aux trois paliers suivants, il tombe à 8, 5 et 4 fps au fur et à mesure que le niveau de difficulté se corse. Son temps de réponse n’excède toutefois pas les 250 ms au palier le plus élevé, ce qui permet de l’utiliser très confortablement.

La photo et la vidéo

Avec un module photo dorsal aussi proéminent, la photo est évidemment le point fort de ce P40. Un peu moins que les modèles Pro de la gamme, mais tout de même : le smartphone bénéficie d’un triple module dorsal. Celui-ci accueille un capteur principal de 50 mégapixels avec matrice RYYB – celle que le P30 Pro a inaugurée et qui troque le RGB (rouge-vert-bleu) contre une formule rouge-jaune-jaune-bleu qui a fait ses preuves. Il est flanqué d’une optique ouvrant à f/1,9. On retrouve à son côté un capteur de 16 mégapixels permettant de réaliser des clichés ultra-grand-angle (optique équivalente à 17 mm, f/2,2) et une optique équivalente à 80 mm (zoom 3x, f/2,4) accompagnant un capteur de 8 mégapixels. Une formule classique boostée aux effets logiciels permettant d’améliorer les résultats.

Huawei P40

© LaboFnac

Lors de nos premiers essais, nous avons constaté la qualité globale des clichés, mais aussi la présence d’un mode HDR puissant – il compense parfaitement des situations de contre-jour -, mais offrant des rendus manquant parfois de naturel. Pour s’en affranchir, il faut se rendre dans le mode de prise de vue Pro, qui permet par ailleurs de choisir la résolution finale des clichés : de 12 mégapixels, elle peut être portée à 50 Mpx – un choix à n’opérer que lorsque la prise de vue s’effectue en pleine lumière. En Labo, le P40 a montré des qualités intéressantes, dans le mesure où il assure une résolution convenable, avec à la clé un bon centrage, malgré une homogénéité perfectible. Peu de défauts optiques sont perceptibles, et le niveau de détails reste élevé en basse luminosité. Le zoom 3x est de son côté efficace et correctement stabilisé, bien qu’inexploitable en situation de basse luminosité. Il est d’ailleurs à noter que l’ultra-grand-angle est compatible avec le mode Cliché nocturne. L’effet est un peu moins probant qu’avec le module principal, mais intéressant tout de même.

En façade, le P40 s’appuie sur un capteur de 32 Mpx (optique 26 mm f/2) accompagné par un capteur réservé à la reconnaissance faciale. Celui-ci affiche une résolution correcte, sans trop de défauts optiques (un peu de déformation géométrique est à noter), et avec une sensibilité convenable.

Ajoutons pour finir que le P40 permet de filmer jusqu’en 4K à 60 fps.

Photo
6.4

Le rendu audio

Comme la très large majorité des smartphones actuels, le P40 de Huawei n’inclut pas de prise jack, et s’en remet donc à sa connectivité Bluetooth (5.1) pour la connexion d’un casque audio, ou bien à sa prise USB-C. Il présente par ailleurs un unique haut-parleur à la puissance très correcte, et dont la bande passante met, comme bien souvent chez les smartphones, les médiums à l’honneur. Les graves sont ainsi très étouffés sous les 400 Hz.

La sensibilité Bluetooth du P40, mesurée elle aussi en Labo, est très convenable, puisqu’elle s’établit à 52 dB.

Réponse en fréquences des Haut-Parleurs
©Labo Fnac
Qualité audio
7

La qualité de réception (performances radio)

Comme les modèles Pro, le P40 est compatible avec la 5G. En attendant la disponibilité du réseau en France, nous avons pour notre part évalué les performances du smartphone en 2G, 3G et 4G, où il s’est avéré performant. Sa prestation est homogène sur l’ensemble des fréquences 4G évaluées.

Ajoutons qu’en matière de WiFi, le P40 est compatible avec la norme x, soit le WiFi 6. Évalué à titre indicatif sur les autres normes, le smartphone s’est montré essentiellement efficace en WiFi b et g, peinant davantage, notamment en sensibilité et réception, sur les WiFi a, n et ac.

Communication
8
Note 2G
7.9
Note 3G
8.3
Note 4G
7.7

L’autonomie

Plus compact que les P40 Pro, le Huawei P40 s’appuie sur une batterie de capacité moindre, ici fixée à 3800 mAh. Néanmoins, le smartphone parvient à assurer une très bonne autonomie, puisque nous avons mesuré en Labo 12h17 d’utilisation avant extinction à l’aide de notre protocole. Une bonne performance, qui d’ailleurs compense légèrement une charge moins rapide qu’on l’aurait aimé : à l’heure où des modèles de milieu de gamme montent jusqu’à 30 ou 65 W, il ne propose qu’une charge 22,5 W. L’absence de charge sans fil, profitable notamment pour alimenter des écouteurs true wireless, est regrettable elle aussi. Il faut pour en profiter acquérir une coque optionnelle.

Autonomie
9
Temps de charge
03:43:30

Conclusion

Note LABOFNAC

Le P40 de Huawei s’inscrit sans nul doute dans l’air du temps. Dos en verre dépoli, bloc photo rectangulaire, poinçon dans son écran OLED cachant un lecteur d’empreintes, charge rapide et équipement technique de haut niveau : le smartphone a les armes nécessaires pour offrir un très bon rapport qualité-prix dans un encombrement relativement limité. Son écran OLED est de bonne qualité, ses performances à la hauteur, son autonomie confortable et ses performances photo sont satisfaisantes. Il apporte toutefois des nouveautés somme toute discrètes au P30 auquel il succède, et doit composer avec l’absence des services Google, qui néanmoins pèse de moins en moins sur l’expérience utilisateur au fil des mois.

Note technique

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Photo
Capteur principal (arrière)
Capteur frontal (selfie)
Autonomie
Performance et rapidité
Qualité audio

L’avis des clients Fnac

Voir tous les avis
La note des clients Fnac 3 (15 avis)
Article rédigé par
Jean-Charles Frelier
Jean-Charles Frelier
Responsable des tests smartphones, casques audio et lecteurs vidéo
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste
Pour aller plus loin