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AppGallery : Huawei fait l’impasse sur ses commissions pour séduire les développeurs

09 mars 2020
Par Mathieu Freitas
AppGallery : Huawei fait l'impasse sur ses commissions pour séduire les développeurs

Huawei est déterminé à faire de son AppGallery une alternative crédible au Play Store, et tente de séduire les développeurs d’applications en abandonnant ses commissions.

Si Huawei se défend d’avoir enregistré une baisse des ventes de smartphones suite au retrait de sa licence Android l’été dernier, la situation de la firme chinoise n’en demeure pas moins délicate. Et c’est d’autant plus vrai en ce début d’année, qui marque évidemment le passage à une nouvelle génération de smartphones. La première qui sera, pour Huawei, totalement dépourvue des services Google, alors que ses modèles sortis en début d’année 2019 pouvaient encore compter dessus. Il faudra donc convaincre les consommateurs en quête de technologies dernier cri de s’équiper chez lui plutôt que chez ses concurrents, et ce ne sera sans doute pas chose facile.

Alors qu’elle s’apprête à jouer sa plus grosse carte pour l’année en cours avec les P40 qu’il présentera à la fin du mois, l’entreprise met donc tout en œuvre pour rendre ses Huawei Mobile Services (HMS) plus attractifs, et notamment pour combler l’absence du Play Store. Car c’est évidemment là l’un des principaux freins. L’expérience utilisateur repose en grande partie sur les applications, et la boutique de Huawei, l’AppGallery, en manque cruellement.

 © Huawei
© Huawei

Plus de commissions, ou très peu, pour les développeurs

Le constructeur doit donc pousser les développeurs à publier leurs applications dans l’AppGallery, et il vient pour ce faire de mettre en place une « politique préférentielle » leur promettant une rémunération avantageuse s’ils s’y engagent. Alors qu’Apple et Google, tout comme l’AppGallery jusqu’ici d’ailleurs, s’octroient une commission de 15 à 30 % sur les achats d’applications payantes, mais aussi sur les abonnements et autres achats in-app, Huawei s’engage lui à reverser l’intégralité des revenus générés par les applications à leurs développeurs respectifs.

Cette politique dite préférentielle ne peut toutefois s’appliquer au-delà de deux ans, et prévoit tout de même une commission de 10 à 15 % pour Huawei sur les 12 derniers mois. Il est en outre à noter que les revenus générés par les jeux sont soumis à une répartition un peu différente – 15/85 % sur les 24 mois -, et que les développeurs ont jusqu’à la fin juin pour en profiter.

Une chasse aux services les plus populaires ?

Dans tous les cas, la rémunération de l’AppGallery reste plus attractive que ce que proposent les principales boutiques concurrentes, mais les différents traitements appliqués en fonction du type d’applications montrent que Huawei ne cherche pas uniquement à gonfler l’offre de sa boutique au plus vite. Il semble avant tout chercher à attirer les fournisseurs de services, beaucoup des plus utilisés en occident faisant défaut à l’AppGallery, comme Facebook, Snapchat ou Netflix. Il est en outre à noter que, même s’il est possible d’installer des applications depuis d’autres boutiques ou en téléchargeant directement un fichier d’installation APK, beaucoup s’appuient sur les services Google et ne peuvent démarrer sur les nouveaux smartphones de la firme, comme les Mate 30 ou le Mate Xs.

Séduire les développeurs est donc crucial pour Huawei. Reste désormais à espérer qu’ils mordent à l’hameçon…

Article rédigé par
Mathieu Freitas
Mathieu Freitas
Journaliste
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