En résumé
À l’heure du bilan, la Huawei MatePad Pro est une excellente tablette, qui fait forte impression sur le plan matériel. Elle dispose de beaucoup de qualités, pour peu de défauts. Parmi ses principaux points forts, on peut citer sa légèreté assez remarquable pour une ardoise embarquant un écran de 10,8 pouces, la puissance de feu impressionnante de son processeur et son afficheur tactile offrant un très bon rendu. Sans être catastrophique, seule la fonction photo ne se montre pas à la hauteur du reste, ce qui ne sera pas un problème pour la grande majorité des utilisateurs de tablettes. Pour le reste, cette MatePad Pro se révèle très agréable à la fois pour travailler et pour consulter tout type de contenus multimédias.
Passons maintenant à la question qui fâche : peut-on vraiment recommander cette ardoise tactile alors qu’elle n’intègre pas les services Google ? De notre point de vue, la réponse est affirmative, car ces services sont finalement assez facilement accessibles sur une tablette, en créant par exemple des raccourcis Web vers les services Google sur l’écran d’accueil. Nous utilisons nous-mêmes énormément ces services Google et nous n’avons plus rencontré de difficulté d’utilisation une fois les raccourcis créés. Mais nous irons encore plus loin en disant qu’il est en définitive assez simple d’installer les Google Mobile Services (GMS) et de profiter ensuite de ce produit de la même manière que n’importe quelle autre tablette Android. La manipulation ne s’adresse certes pas à tout le monde, mais elle n’est pas si compliquée et permet ensuite de profiter à la fois pleinement des qualités techniques de la MatePad Pro et de toutes les applications présentes sur Google Play.
Note technique
Les plus et les moins
- Très légère pour son gabarit
- La qualité de fabrication
- L’écran plaisant
- La réactivité et la puissance brute
- La très bonne autonomie
- La fonction photo ne fera pas date
- À acheter en connaissance de connaissance, par rapport aux services Google
Notre test détaillé
Avec la MatePad Pro que nous testons ici, Huawei propose une tablette Android haut de gamme, qui entend concurrencer les iPad Pro et autres Samsung Galaxy Tab S6. Voyons ensemble si le constructeur a réussi son ambitieux pari.
Huawei se montre particulièrement actif en matière de lancement de produits ces derniers temps. Et ce sur tous les fronts puisque le constructeur a lancé ces dernières semaines coup sur coup des PC (MateBook X 2020 et MateBook 13 2020), des smartphones (P40, P40 Pro et P40 Pro+) et même une tablette, la MatePad Pro. C’est cette dernière que nous testons ici. Avant de passer à sa prise en main, commençons par nous pencher sur ses caractéristiques techniques.
L’ardoise tactile en question est un produit haut de gamme, avec une configuration matérielle à l’avenant. Elle propose en effet un écran LCD FullView de 10,8 pouces affichant 2560 x 1600 pixels, un processeur Kirin 990 couplé à 6 Go de RAM et 128 Go de stockage extensible via NanoSD, quatre haut-parleurs ou encore des appareils photo de 13 Mpx à l’arrière et 8 Mpx en frontal. L’ensemble est alimenté par une batterie de 7250 mAh, supportant la charge rapide, la charge inversée et la recharge sans-fil.
Notez que le constructeur propose en option un stylet et une protection cover intégrant un clavier.
L’ergonomie et le design
Entre sa couleur gris anthracite, ses lignes sages et épurées et son écran qui vampirise presque toute la face avant, la MatePad Pro affiche un design d’une grande sobriété. L’ensemble ne manque toutefois pas d’élégance. D’autant que Huawei a opté pour une coque en aluminium, qui lui donne plus de cachet que le plastique.
Mais ce qui nous a le plus séduits, c’est l’impression de légèreté dégagée par cette tablette qui arbore pourtant un écran de près de 11 pouces. Elle affiche en effet une épaisseur de 7,2 mm et (surtout) un poids de 460 g seulement. La préhension s’avère donc particulièrement agréable puisqu’on peut garder assez longtemps la tablette en main sans fatiguer.
L’écran
Avec un taux d’occupation de la face avant annoncé à 90 % par le constructeur, l’écran est difficile à manquer puisqu’on ne voit que lui. Il s’agit ici d’un afficheur LCD FullView de 10,8 pouces, affichant une définition WQXGA de 2560 x 1600 pixels, pour une densité de 280 pixels par pouce. On trouve certes des définitions plus élevées chez la concurrence, mais l’écran de la MatePad Pro offre une très belle finesse d’affichage. Nous avons utilisé la tablette pour regarder des vidéos, jouer, naviguer sur le Web, gérer nos emails, consulter les réseaux sociaux et même lire des livres et des bandes dessinées. Dans tous ces cas de figure, l’affichage n’est jamais pris en défaut. Les polices de caractères s’affichent parfaitement et restent toujours très lisibles.
Nous attendrons le passage de l’écran dans notre laboratoire pour vous en dire plus sur ses performances techniques globales. En revanche, après avoir utilisé l’appareil des semaines durant, nous pouvons tout de même écrire sans trop nous avancer que la colorimétrie et les contrastes s’annoncent très bons. Huawei a certes opté pour un écran LCD plutôt qu’un AMOLED – un choix curieux s’il en est pour un produit haut de gamme -, mais les couleurs sonnent particulièrement juste. Le contraste et la luminosité ne prêtent pas non plus le flanc à la critique.
Enfin, la diagonale de 10,8 pouces casée dans un gabarit assez compact est un vrai point fort, qui rend vraiment agréable la consultation de contenus multimédia sur la MatePad Pro.
L’interface utilisateur
Le système d’exploitation Android 10.0 tourne comme un charme sur cette tablette. Comme toujours sur les produits Huawei, c’est à l’interface maison EMUI que les utilisateurs auront à faire. Elle est ici présente en version 10.0.1. Si vous avez déjà eu l’occasion de manipuler des appareils mobiles Huawei ces dernières années, sachez que rien ne change de prime abord sur l’interface de cette MatePad Pro, malgré l’absence des services de Google. Nous n’allons pas revenir en détail sur cette interface vue et revue. D’autant qu’elle se montre toujours aussi agréable et efficace à utiliser au quotidien. On trouve de base toutes les applications nécessaires pour bien démarrer, avec un navigateur Web, un gestionnaire d’emails, de fichiers, une calculatrice, etc.
Avant de continuer, précisons que nous sommes de gros utilisateur des services Google, tant sur le plan personnel que professionnel. Néanmoins, l’absence des Google Mobile Services (GMS) – et donc des applications et services officiels du géant du Web – s’avère moins gênante que sur smartphone.
D’abord parce que App Gallery, la boutique d’application de Huawei, s’enrichit assez régulièrement et qu’on y trouve déjà pas mal de choses. Ensuite et surtout parce que le constructeur a eu la bonne idée de sortir un widget baptisé Petal Search il y a quelques semaines. Il prend place sur l’écran d’accueil et permet de chercher une application sur plusieurs boutiques, simplement en tapant son nom. Il suffit ensuite de cliquer dessus puis de suivre la procédure pour l’installer assez simplement. Pour prendre un exemple concret : l’appli WhatsApp n’est pas présente dans la boutique App Gallery. Mais son éditeur la propose sur son site. Sans Petal Search, il faudrait aller sur le site en question puis la télécharger. Mais avec le widget, il suffit donc de taper le nom de l’application et le tour est joué.
Enfin, pour ce qui est des services propres à Google, il est assez facile de les utiliser en passant par le navigateur. Une fois sur la page, nous avons ajouté un raccourci sur l’écran d’accueil, afin d’y accéder comme une application par la suite. Il faut juste parfois veiller à passer le navigateur internet en mode « PC ». Par défaut, il est en mode « Android ». Du coup, quand vous essayez de lancer une conférence Google Meet, ce vous renvoie… sur la page de téléchargement de l’application sur Google Play. Mais lorsque le navigateur est en mode « PC », le service se comporte comme sur un ordinateur et se lance donc sans autre forme de procès. Le micro et la caméra fonctionnent parfaitement. C’est la même chose pour les applis bureautiques de Google (Docs, Sheets, Slides). En revanche, Google Photos, YouTube, Google Maps et la plupart des autres services du géant du Web fonctionnent parfaitement quelle que soit la configuration du navigateur. Une fois les raccourcis créés sur le bureau, nous n’avons plus rencontré de problème particulier à l’usage.
Il est possible d’utiliser deux applications simultanément sur l’écran, de manière très simple grâce à un tiroir latéral qui vous permet de sélectionner une seconde appli à afficher. On apprécie aussi l’intégration de Huawei Share, qui permet d’afficher l’écran d’un smartphone Huawei compatible sur celui de la tablette et de glisser / déposer des fichiers de l’un à l’autre, de répondre aux appels, aux SMS, etc. Pour faire simple : une fois la connexion établie entre les deux, vous pouvez gérer intégralement le téléphone depuis la tablette.
Finalement, le seul point vraiment gênant de l’absence des Google Mobile Services reste le jeu. Si vous jouez beaucoup sur vos appareils mobiles, force est de constater qu’on ne retrouve que très peu des jeux mobiles les plus populaires du moment en dehors de la boutique Google Play. Et même si vous réussirez à les installer, ils refuseront tout simplement de se lancer par la suite.
Voilà pour la version “officielle” de l’histoire. Pour la science, nous avons tout de même tenu à installer les Google Mobile Services sur cette tablette. L’opération n’est pas si compliquée à réaliser. Il y a certes plusieurs étapes, mais il n’y a pas de compétences techniques particulières à posséder, tant que vous suivez scrupuleusement l’un des nombreux tutoriels qui fleurissent sur Internet. Une fois cette étape achevée, tout a parfaitement fonctionné sur la tablette. Nous avons ensuite pu installer les applis de Google telles que Gmail, mais aussi toutes les autres présentes sur la boutique Google Play. Elles se lancent toutes sans aucun problème. La MatePad Pro se comporte alors comme le ferait n’importe quelle ardoise Android embarquant nativement les GMS.
Notez que cette “bidouille” n’altère pas la garantie de la tablette.
Les performances
Sous le capot, la MatePad Pro intègre le même chipset que les smartphones Huawei récents les plus haut de gamme, à savoir une puce octocore Kirin 990, composée de deux coeurs Cortex-A76 (2,86 GHz), de deux autres coeurs Cortex-A76 (2,09 GHz) et enfin de quatre coeurs Cortex-A55 (1,86 GHz). La partie graphique est confiée à un eGPU Mali-G76 (600 MHz). On retrouve également sur le SoC une puce Dual NPU dédiée à la gestion de l’intelligence artificielle. Le tout est épaulé par 6 Go de mémoire vive. Avec une telle configuration, la fluidité et la réactivité de l’appareil se sont avérées parfaites tout au long de notre test, même dans le cadre d’une utilisation très intensive. Toutes les applications tournent à la perfection, y compris donc les jeux en 3D les plus gourmands en ressource.
L’autonomie
Comme pour les autres parties techniques, nous testerons ultérieurement la tablette dans notre laboratoire pour évaluer son autonomie par rapport à notre protocole. Néanmoins, après une utilisation intensive de l’appareil pendant plusieurs semaines, nous avons tout de même pu nous faire une première idée de ses performances dans ce domaine. La MatePad Pro embarque une batterie conséquente de 7 250 mAh, compatible avec la recharge rapide et la recharge sans fil inversée. Cette tablette est également la première du constructeur à supporter la recharge sans fil.
Au-delà des chiffres, la MatePad Pro offre une excellente autonomie. Nous avons en effet pu effectuer deux journées complètes en utilisant quasi exclusivement la tablette. Non seulement pour travailler dans la journée, mais aussi pour se divertir un peu en soirée. Précisons tout de même que les sessions ne comportaient pas de jeux, un usage particulièrement énergivore.
Conclusion
À l’heure du bilan, la Huawei MatePad Pro est une excellente tablette, qui fait forte impression sur le plan matériel. Elle dispose de beaucoup de qualités, pour peu de défauts. Parmi ses principaux points forts, on peut citer sa légèreté assez remarquable pour une ardoise embarquant un écran de 10,8 pouces, la puissance de feu impressionnante de son processeur et son afficheur tactile offrant un très bon rendu. Sans être catastrophique, seule la fonction photo ne se montre pas à la hauteur du reste, ce qui ne sera pas un problème pour la grande majorité des utilisateurs de tablettes. Pour le reste, cette MatePad Pro se révèle très agréable à la fois pour travailler et pour consulter tout type de contenus multimédias.
Passons maintenant à la question qui fâche : peut-on vraiment recommander cette ardoise tactile alors qu’elle n’intègre pas les services Google ? De notre point de vue, la réponse est affirmative, car ces services sont finalement assez facilement accessibles sur une tablette, en créant par exemple des raccourcis Web vers les services Google sur l’écran d’accueil. Nous utilisons nous-mêmes énormément ces services Google et nous n’avons plus rencontré de difficulté d’utilisation une fois les raccourcis créés. Mais nous irons encore plus loin en disant qu’il est en définitive assez simple d’installer les Google Mobile Services (GMS) et de profiter ensuite de ce produit de la même manière que n’importe quelle autre tablette Android. La manipulation ne s’adresse certes pas à tout le monde, mais elle n’est pas si compliquée et permet ensuite de profiter à la fois pleinement des qualités techniques de la MatePad Pro et de toutes les applications présentes sur Google Play.