Premier constructeur a avoir commercialisé une gamme complète de téléviseurs 8K, Samsung propose déjà une nouvelle génération qui profite des récentes innovations du constructeur. Nous avons testé en labo le QE75Q950, sa version 75 pouces.
En résumé
Samsung fait évoluer ses téléviseurs 8K en leur ajoutant de nouvelles fonctionnalités (Apple AirPlay 2, Google Assistant, Amazon Alexa, etc.) et en améliorant encore la qualité d’image. Le Samsung QE75Q950 ne déçoit pas avec des performances qui lui permettent désormais de rivaliser avec les meilleurs modèles OLED, tout en offrant la 8K en plus. Si votre budget vous le permet, vous pouvez foncer les yeux fermés, mais pensez à les rouvrir pour profiter du spectacle.
Note technique
Les plus et les moins
- Le taux de contraste
- Les angles de vision
- La richesse des couleurs
- Le système Tizen
- Le boîtier One Connect
- La légère dérive des couleurs... et encore
Détail des sous notes
Notre test détaillé
L’ergonomie et le design
Outre ses QLED 4K UHD, Samsung a renouvelé ses téléviseurs 8K. La gamme 2019 compte ainsi cinq modèles, allant de 55 pouces à l’énorme 98 pouces qui coûte aussi cher qu’une berline allemande haut de gamme (près de 70 000 euros). Nous avons pu tester le Samsung QE75Q950 avec sa dalle déjà très confortable de 75 pouces, affichant 7 680 x 4 320 pixels.
Le design est similaire à celui de la génération précédente avec toujours ce look minimaliste et suffisamment raffiné pour s’intégrer dans n’importe quel intérieur. Ce design est soigné et les bords de l’affichage sont très fins, afin de mettre en avant l’écran. Contrairement aux téléviseurs QLED 2019, le Samsung QE75Q950 repose sur deux pieds qui sont pratiquement intégrés aux extrémités du cadre. Ce qui sous-entend qu’il faudra l’installer sur une meuble suffisamment large. Il est possible de les attacher plus près du centre mais dans l’idéal, mieux vaut encore l’accrocher au mur, par exemple avec le système d’attache optionnel du constructeur qui facilite l’installation par un novice.
Alors que le boîtier One Connect est désormais réservé aux modèles haut de gamme sur les QLED 2019 (Q80 et Q90 uniquement), les téléviseurs 8K de Samsung sont livrés avec de série. On rappelle qu’il s’agit d’un boîtier qui renferme toute la connectique et l’alimentation électrique du QE75Q950RB. Il n’y a donc plus qu’un seul et unique câble très discret qui reste visible.
Le Samsung QE75Q950 est équipé de quatre entrées HDMI 2.1, trois ports USB, dont deux 5V/0,5A et un 5V/1A, une sortie audio numérique optique, des prises antennes/câble/satellite, un port Ethernet RJ45 et un connecteur CI+. Le téléviseur dispose en outre des connexions sans fil Bluetooth et Wi-Fi.
Du côté du SmartHub du système d’exploitation Tizen, on ne note aucun changement. On retrouve toujours l’interface basée sur un bandeau qui vient se superposer à la partie inférieure de l’image et qui donne accès à toutes les fonctionnalités du téléviseur. Une solution très facile à utiliser et qui a prouvé son efficacité. Pour 2019 Samsung propose en outre l’intégration d’AirPlay 2 pour connecter les appareils sous iOS (iPhone, iPad ou encore Mac) et afficher leur contenu ou écouter de la musique par exemple. Le téléviseur peut également piloter les objets connectés de la maison via l’application SmartThings, et le constructeur annonce que la plupart des objets connectés actuels sont compatibles.
C’est dans l’air du temps et le Samsung QE75Q950 ne pouvait pas décemment être commercialisé sans les incontournables que sont Google Assistant et Amazon Alexa. Ceux-ci permettent notamment de changer de chaîne ou de régler le volume à la voix. Autre fonctionnalité qui est la bienvenue, le mode Ambiant pousse l’intégration du téléviseur encore plus loin. Celui-ci affiche la photo de votre choix, une oeuvre d’art à l’instar du Samsung Frame, un fond interactif capable de s’harmoniser avec le décor de la pièce, ou simplement les informations quotidiennes telles que la météo et les principaux titres de l’actualité.
On passera rapidement sur le mode jeu optimisé et le mode PC qui permet de se connecter à un ordinateur à distance à partir du Samsung QE75Q950, pour se concentrer sur les différentes améliorations en matière de traitement du signal vidéo. Comme nous l’avions vu avec la gamme QLED 2019, les modèles 8K profitent du procédé MLSR (Machine Learning Super Resolution) qui s’appuie sur une base de données qui renferme les informations issues de millions de vidéos qui ont été analysées. reste ensuite au constructeur à appliquer sa propre formule pour adapter le filtre en fonction des images à l’écran. Tous les calculs sont réalisés en temps réel par le processeur Quantum du téléviseur.
Autre fonctionnalité, l’AI Adaptative Streaming a pour but de restaurer une qualité vidéo optimale quelle que soit la qualité de la connexion réseau. Et face à la technologie OLED concurrente, Samsung ajoute le Q Picture a ses QLED qui renforce notamment le niveau des noirs et le taux de contraste. Chose que nous allons bien entendu vérifier dans nos tests. Samsung insiste par ailleurs sur l’amélioration des angles de vision grâce à une nouvelle structure de dalle. Cette dernière va concentrer la lumière émise par le rétro-éclairage dans les cristaux liquides, afin de la répartir uniformément. Un procédé qui permet aussi d’améliorer le contraste.
Pour finir, on a souvent tendance à critiquer la 8K eut égard au manque de contenu natif disponible aujourd’hui. Samsung continue néanmoins de travailler à nouer des partenariats comme c’est le cas récemment avec The Explorers. L’application est intégrée dans le Samsung QE75Q950 pour profiter des films en 8K sur différentes expéditions aux quatre coins de la planète.
Les contrastes
Le Samsung QE75Q950 affiche un niveau de lumière un peu plus faible que le Q900R de génération précédente avec tout de même 474 cd/m2. Le niveau de noir est excellent, poussant d’ailleurs notre sonde dans ses derniers retranchements avec 0,005 cd/m2 seulement. Rappelons que plus ce chiffre est proche de zéro et plus les noirs sont profonds.
Les fuites de lumière sont inexistantes avec entre 0,001 et 0,003 cd/m2 aux quatre coins du cadre que nous avons appliqué sur la dalle du Samsung QE75Q950. Ce dernier affiche un excellent taux de contraste digne des meilleurs modèles OLED avec un rapport du blanc sur le noir de 94 800.
Cependant, quand on approfondit nos tests à l’aide du checker board, le Samsung QE75Q950 montre quelques (petits) signes de faiblesses. En effet, nous affichons six carrés à l’horizontale et cinq à la verticale. Nous effectuons des mesures dans quatre carrés blancs et noirs pour relever le taux de contraste.
Et à ce petit jeu, il faut savoir qu’en allumant un carré blanc, les carrés noirs autour de lui laissent passer de la lumière. Cette mesure nous permet d’être dans une situation plus proche de la réalité et c’est là que le Samsung QE75Q950 a un peu de mal à gérer. Rien de bien grave non plus à l’usage, mais suffisamment pour perdre quelques points.
La progressivité
La progressivité du téléviseur est évaluée en comparant la courbe de gamma du signal vidéo en sortie à celle du signal de référence en entrée. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, le QE75Q950 affiche une progression bien linéaire, preuve d’une restitution relativement fidèle.
Nous effectuons aussi des mesures de directivité à partir de cinq zones d’observation avec un angle qui varie de 45 degrés pour simuler les différentes positions d’observation du téléviseur, que vous soyez assis en face ou sur le côté par exemple. La luminosité passe de 475 cd/m2 au centre de la dalle à 242 cd/m2 dans l’angle gauche, et 255 cd/m2 à droite. Ce qui est suffisant pour que les spectateurs qui ne sont pas assis dans l’axe puissent néanmoins profiter d’une bonne qualité d’image.
La directivité
Le test de directivité nous permet d’évaluer la dérive des couleurs en fonction du point d’observation. Pour ce faire, la luminosité est réglée sur la valeur maximale pendant toute la durée du test. Le balayage est réalisé sur plusieurs points avec des positions d’observation différentes.
Le Samsung QE75Q950 affiche le même niveau de noir très impressionnant dans les angles. C’est même du grand art avec seulement 0,006 cd/m2, preuve s’il en faut que le QLED peut faire aussi bien que l’OLED. Le contraste (ratio du blanc sur le noir) reste également très impressionnant dans les angles, même si sur le papier, la valeur mesurée chute de moitié : 94 800 dans l’axe, 40 333 à gauche et 42 500 à droite.
La colorimétrie
Avec la technologie QLED, Samsung est en mesure de proposer des téléviseurs qui sont capables d’afficher une colorimétrie proche de la perfection. Ce qui se confirme d’ailleurs avec le QE75Q950 qui couvre très largement le triangle de référence EBU, et pratiquement le triangle de référence DCI-P3, qui est encore plus exigeant donc. Seule une légère dérive vient ternir ce tableau presque parfait.
L’uniformité
Avec sa diagonale de 75 pouces, le Samsung QE75Q950 a fort à faire pour garantir l’uniformité de la dalle. Néanmoins le téléviseur s’en tire plutôt bien, à commencer avec un écart d’uniformité de luminance de seulement 22 %, ce qui est excellent. La luminosité est au plus fort sur la gauche du centre de la dalle avec 336 cd/m2, tandis qu’elle est au minimum dans le coin supérieur gauche avec 261 cd/m2. Toutefois l’uniformité des couleurs est plus moyenne comme l’atteste le delta U’V’ de 0,0068.
Conclusion
Samsung fait évoluer ses téléviseurs 8K en leur ajoutant de nouvelles fonctionnalités (Apple AirPlay 2, Google Assistant, Amazon Alexa, etc.) et en améliorant encore la qualité d’image. Le Samsung QE75Q950 ne déçoit pas avec des performances qui lui permettent désormais de rivaliser avec les meilleurs modèles OLED, tout en offrant la 8K en plus. Si votre budget vous le permet, vous pouvez foncer les yeux fermés, mais pensez à les rouvrir pour profiter du spectacle.