En résumé
Alors que la concurrence s’appuie de manière plus timide, comme c’est le cas de Canon, sur la technologie Zink, Fujifilm développe son écosystème Instax avec un modèle que l’on peut encore difficilement qualifier de compact, mais qui se fait plus transportable que ses aînés. Pratique avec son fonctionnement numérique, et permettant peu ou prou de remplacer une imprimante Instax Share SP-2, l’Instax Mini LiPlay a le mérite d’allier le numérique à l’instantané au format Mini. C’est d’ailleurs cet aspect numérique et connecté qui nous apparaît, à la prise en main, le plus intéressant chez cet appareil, davantage que sa capacité à jouer les blocs-notes audio, laquelle peut davantage être perçue comme gadget. Le tout avec un prix un peu moins élevé que celui des SQ10/20 à leur sortie, puisque l’Instax Mini LiPlay sera disponible dans les prochains jours au prix de 169 euros.
Notre test détaillé
Après avoir proposé deux appareils instantanés numériques au format carré, Fujifilm passe au format « mini ». Son Instax Mini LiPlay fait ainsi ses débuts et gagne des fonctions connectées ainsi qu’un microphone. Nous avons fait les présentations.
Fujifilm n’est pas près de laisser tomber la manne que représente l’instantané. La marque verte, qui mise sur des appareils tels que son récent GFX100 côté valeur, compte sur ces appareils de type Instax pour réaliser des ventes en importants volumes. D’après GFK, plus d’un quart des ventes réalisées en France (28 %) étaient des modèles instantanés en 2018 – en volume bien sûr, ces appareils étant caractérisés par leur bas prix, que compense celui des consommables associés. Fuji l’assure, près de 400 000 boîtiers ont ainsi été écoulés l’an dernier.
Dès 2017, Fujifilm s’est lancé dans l’instantané au fonctionnement numérique, avec un Instax Square SQ10 aussi séduisant qu’onéreux, complété par un SQ20 un peu plus abordable (199 euros) l’année dernière. Tous deux étaient toutefois compatibles avec les feuillets carrés Instax Square, un peu plus chers également que les Instax Mini compatibles avec les appareils photo les plus abordables de la marque. Cette année, Fujifilm complète donc sa gamme d’appareils instantanés numériques avec un modèle s’appuyant sur le format Mini, et proposant quelques options inédites : l’Instax Mini LiPlay.
Comme nous l’évoquions dans cet article, l’appareil est relativement compact, du moins comparé à l’Instax Mini 9. Il mesure ainsi 82,5 x 122,9 x 36,7 mm pour 255 grammes, soit une centaine de grammes de moins que son aîné. Il reste évidemment encombrant, mais plus facile à transporter, donc. Son design a été soigné et vise à donner une impression un peu plus “adulte” : ses coloris blanc moucheté, rose cuivré et noir en témoignent. On y retrouve, de face un déclencheur situé en haut à droite, lorsque l’appareil est situé en mode portrait. Attention à ne pas le confondre avec le second bouton, plus gros et situé en bas à gauche. Celui-ci est en réalité dédié à l’activation du microphone inclus à l’appareil, et sur lequel nous reviendrons plus tard. On remarque pour finir, en façade, outre la présence d’un flash, celle d’un petit miroir facilitant la capture de selfies.
Un Instax connecté
S’il est une nouveauté à retenir sur cet Instax numérique, c’est son aspect connecté – en Bluetooth uniquement. Le Mini LiPlay est en effet associé à une application mobile baptisée “Instax Mini LiPlay” (Android et iOS). Celle-ci, plutôt simple, n’est pas dédiée au rapatriement des clichés automatiquement vers le smartphone, mais à du pilotage déporté. Il permet donc de déclencher la capture à distance ou un retardateur, même si on remarque que l’appareil ne dispose pas de pas de vis permettant d’assurer sa stabilité. L’app est également dédiée à la gestion des prises de son associées aux photos, ou encore à l’application de filtres et cadres sur les clichés. L’idée est ici de compléter les quelques possibilités créatives disponibles directement sur le Mini LiPlay, mais pas seulement, puisque cette application sert de passerelle entre la galerie photo du smartphone et l’appareil. À l’instar d’un modèle Instax Share SP-2, le Mini LiPlay peut donc se transformer en mini-imprimante au besoin.
Image et son
Attardons-nous sur la fonction phare de l’Instax Mini LiPlay. Compatible avec la prise de son, il permet d’enregistrer jusqu’à 10 secondes de commentaire avec chaque cliché. À la prise de vue, il faut donc appuyer plusieurs fois sur le bouton “microphone”, afin de notifier à l’appareil qu’il s’agira d’une photo avec son, puis de lancer l’enregistrement et enfin de l’interrompre. Avant l’impression, l’utilisateur se voit demander de choisir l’emplacement d’un QR Code (au centre ou dans l’un des quatre coins de la photo) qui pourra être lu par n’importe quel smartphone afin de lancer la lecture audio. L’idée est plutôt intéressante, même si sa mise en œuvre ne nous a pas semblé évidente à la prise en main. Il faut en outre noter que le code est valide un an après l’impression.
Du numérique, mais instantané
Pour le reste, l’Instax Mini LiPlay présente un écran TFT LCD (non tactile) de 2,7 pouces affichant 230 000 points, et qui remplace le viseur. La navigation s’effectue par le biais de boutons physiques situés au dos de la machine, et qui permettent de déclencher l’impression, puisque la sortie des clichés n’est pas automatique, afin d’éviter le gâchis de feuillets. Un système de petits points à l’écran permet de visualiser le nombre de poses restantes, et six filtres assortis de dix cadres peuvent être choisis à l’écran. On remarque qu’il est possible d’enregistrer des choix de personnalisation sur les trois boutons numérotés situés au-dessus du Mini LiPlay. Son interface demande un petit temps d’adaptation, mais il faut bien avouer que les options qu’il propose étant limitées, l’habitude vient rapidement.
Doté d’un capteur de 1/5” CMOS de 5 mégapixels (2560 x 1920 pixels), l’appareil propose une focale fixe de 28 mm et une ouverture de f/2.0. Sa sensibilité s’étale entre 100 et 1600 ISO et son autonomie, assurée par une batterie alimentée via un port USB Type-C, promet jusqu’à 100 déclenchements. La qualité des clichés semble dans la moyenne des Instax vus jusqu’ici : parfois imparfaite dès lors que l’on doit s’en remettre aux réglages automatiques, mais pleine de charme. Les photos qui, rappelons-le, sont imprimées à la demande, peuvent être stockées dans la mémoire interne de l’appareil (jusqu’à 45 photos), mais aussi dans une carte mémoire au format microSD.
Conclusion
Alors que la concurrence s’appuie de manière plus timide, comme c’est le cas de Canon, sur la technologie Zink, Fujifilm développe son écosystème Instax avec un modèle que l’on peut encore difficilement qualifier de compact, mais qui se fait plus transportable que ses aînés. Pratique avec son fonctionnement numérique, et permettant peu ou prou de remplacer une imprimante Instax Share SP-2, l’Instax Mini LiPlay a le mérite d’allier le numérique à l’instantané au format Mini. C’est d’ailleurs cet aspect numérique et connecté qui nous apparaît, à la prise en main, le plus intéressant chez cet appareil, davantage que sa capacité à jouer les blocs-notes audio, laquelle peut davantage être perçue comme gadget. Le tout avec un prix un peu moins élevé que celui des SQ10/20 à leur sortie, puisque l’Instax Mini LiPlay sera disponible dans les prochains jours au prix de 169 euros.