En résumé
Célèbre pour la solidité de son 3310, Nokia reste associé à une notion de robustesse à laquelle le modèle 2.1 correspond parfaitement. Ce modèle de grande taille, doté d’une coque en polycarbonate que l’on ne craint pas de briser en cas de chute, pèche par un équipement insuffisant, malgré l’optimisation apportée par Android Go Edition – qui garantit d’ailleurs l’obtention de mises à jour de sécurité régulières. Si son écran n’est pas catastrophique et ses performances en communication sont plus que convenables, il souffre d’une lenteur de fonctionnement pénible au quotidien, et risque de frustrer les utilisateurs cherchant à poster ponctuellement des clichés sur les réseaux sociaux. Loin d’être le pire smartphone vendu une centaine d’euros, le Nokia 2.1 ne conviendra qu’à ceux qui cherchent un appareil pour téléphoner et, occasionnellement, profiter de quelques fonctions connectées.
Note technique
Les plus et les moins
- Design robuste
- Bonne autonomie
- Bonnes performances radio
- Manque cruellement de puissance
- Appareil photo décevant
- Stockage vraiment limité
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Outre ses mobiles rétro à bas coût, Nokia propose au sein de son catalogue un mobile très abordable, sous Android cette fois : le Nokia 2.1. Un modèle sous Android Go Edition qui, à ce titre, présente des caractéristiques techniques basiques et que nous avons évalué au sein de notre Labo. Vaut-il la peine de s’y arrêter ? La réponse à la fin de ce test.
Si HMD, qui détient à ce jour Nokia, mise largement sur les smartphones de milieu de gamme, voire sur les terminaux premium (à l’image du Nokia 8 Sirocco ou du Nokia 9 attendu au MWC 2019), son catalogue inclut des modèles nettement plus modestes, à l’image du Nokia 2.1.
Le smartphone, sous Android Go (Oreo), mise sur une fiche technique toute simple. Le smartphone abrite un écran IPS LCD de 5,5 pouces affichant 720 x 1280 pixels (HD). Sous son capot de 153,6 x 77,6 x 9,7 mm pour 174 grammes, on retrouve un chipset Snapdragon 425, 1 Go de mémoire vive et 8 Go de stockage, qu’une carte microSD permet toutefois d’étendre. Le Nokia 2.1 présente par ailleurs un appareil photo dorsal de 8 mégapixels, un autre de 5 mégapixels en façade, et dispose d’une batterie de haute capacité : 4000 mAh tout de même.
L’ergonomie et le design
Le Nokia 2.1 ne fait dans la dentelle côté design. Ni très mince ni très léger, le smartphone mise ostensiblement sur le sentiment de robustesse qu’il procure pour convaincre. Et de ce point de vue, le contrat est rempli. Sa coque en plastique mat devrait résister aux chutes sans se briser. Elle est d’ailleurs amovible, et c’est donc en dessous que l’on retrouve deux ports pour cartes SIM et un logement dédié à une carte microSD. La batterie, recouverte d’une plaque métallique, n’est pas amovible. À l’extérieur, un cerclage chromé (ou cuivré dans la mouture bleue du smartphone) apporte une petite touche un peu plus élégante à l’ensemble. On remarque, au-dessous, la présence d’un port micro-USB dédié à son alimentation, et de touches dédiées à l’allumage et au réglage du volume sur sa tranche droite. Elles sont un peu fines toutefois. Le smartphone reste en outre imposant et se montre difficilement utilisable à une main. Pour finir, une prise jack située sur la tranche supérieure du téléphone permet d’y connecter un casque filaire.
L’écran
À l’allumage du Nokia 2.1, les attentes vis à vis de son écran sont logiquement limitées. On ne peut attendre, à voir cette dalle aux bordures épaisses au regard des standards du marché, notamment au-dessus et en-dessous de son écran, des performances de haute volée. Nokia limite toutefois la casse, sa dalle offrant certes une prestation décevante, mais pas catastrophique pour autant.
Cette dalle IPS LCD affiche, comme nous le précisions plus haut, 720 x 1280 pixels, soit une résolution de 268 ppp sur sa dalle de 5,5 pouces. L’affichage des contenus les plus précis en pâtira, mais au quotidien, il reste possible d’utiliser le smartphone pour des contenus demandant de la précision (visionnage de vidéos, envoi d’emails…) sans inconfort. D’autant que le smartphone est loin d’être le pire en termes de directivité : ses angles de vision restent convenables. Nous avons mesuré, en réglant la luminosité à 238 cd/m2 de face, 196 cd/m2 à 15°, 97 cd/m2 à 30° et 48 cd/m2 à 45°. Mieux vaut tout de même augmenter la luminosité pour regarder confortablement une vidéo à deux, par exemple.
Sans trop de surprise, cet écran souffre d’un contraste modeste (209:5 ou 1034:1) et d’un gamma à la traîne. Mais au moins peut-on constater que les couleurs affichées, sans être des plus justes, ne sont pas si mauvaises : nous avons mesuré un delta u’v’ moyen de 0,025 plombé par de nets écarts dans le magenta, dans le bleu et, dans une moindre mesure, dans le rouge. L’afficheur ne parvient pas à restituer l’intégralité de la norme de référence sRGB.
Finalement, plus qu’un affichage pas folichon, on aura tendance ici à regretter des éléments de confort sur lesquels ce smartphone fait l’impasse. À l’heure où le borderless et ou les vitres 2,5D, arrondies sur les côtés, se généralisent, ce Nokia 2.1 offre une dalle parfaitement plate moins confortable. Ce large écran – on a également perdu l’habitude du 16:9 – n’occupe que 68 % de la façade du mobile : petites mains s’abstenir.
L’interface utilisateur
Rares sont les smartphones à moins de 100 euros sur le marché, et de plus en plus d’appareils du genre profitent d’Android Go, cette version allégée du système d’exploitation de Google, ici dans sa mouture 8.1, Android Pie n’étant toujours pas déployé dans sa version Go. Pour mieux en comprendre le fonctionnement, voici un dossier complet consacré à Android Go. Cette édition de l’OS, pour résumer, s’applique aux smartphones disposant de 1 Go de mémoire vive ou moins, et est accompagnée d’applications “Go” moins gourmandes en stockage comme en données, mais aussi optimisées pour tourner plus rapidement que leurs homologues en version complète. C’est donc très exactement ce que l’on retrouve sur le Nokia 2.1. Chrome Go, Assistant Go, Maps Go, Gmail Go, parfois amputées de certaines fonctionnalités. Le Play Store propose quant à lui une sélection d’applications optimisées, ou du moins recommandées pour Android Go Edition, souvent estampillées Lite, à l’image de Facebook, Skype ou Line. Pas la peine d’ailleurs d’espérer en installer de trop nombreuses : avec seulement 8 Go d’espace interne (extensible toutefois via une carte microSD), la mémoire du smartphone risque d’être rapidement saturée en cas de téléchargements trop nombreux.
Tout cela fonctionne-t-il ? Oui, mais à condition de ne pas être exigeant en termes de fluidité d’exécution. Les ralentissements sont nombreux, et en règle générale, l’utilisateur exigeant souffrira d’une lenteur d’exécution globale.
Les performances
Le Nokia 2.1 est animé par un chipset Snapdragon 425 de Qualcomm, comprenant quatre cœurs Cortex-A53 cadencés à 1,4 GHz, un GPU Adreno 308 et flanqué, surtout, de l’unique Go de mémoire vive mentionné plus haut. Sans grande surprise, on constate que le nombre de fps affiché plafonne à 7 seulement, même à notre niveau d’exigence le moins élevé. Au mieux donc, le Nokia 2.1 affiche un temps de réponse de 151 ms. Il monte à notre deuxième palier à 402 ms et n’affiche plus que 2 fps. Au troisième, il faut compter 700 ms (1 fps), puis plus de 1000 ms à notre niveau le plus élevé. Comprenez qu’il lui sera impossible de lancer des titres gourmands en ressources… et qu’il sera à la peine avec des titres classiques. À l’usage, mieux vaut ne pas être pressé lorsque vous cliquez sur un élément.
La photo et la vidéo
Le Nokia 2.1 a droit à un unique module photo dorsal doté d’un capteur de 8 mégapixels que nous avons comme toujours testé en mode Manuel, mais en laissant les paramètres automatiques choisis par l’application. Nos essais Labo permettent de constater que le capteur offre une résolution correcte, même si la qualité observée au centre des images n’est pas maintenue en toutes zones des clichés. L’optique associée a tendance à laisser apparaître des aberrations chromatiques et quelques déformations géométriques. Mais le principal défaut qui plombe cet appareil tient à sa restitution des détails, trop imprécise et franchement absente dès que la lumière manque. Le lissage est alors réellement marqué. À cela s’ajoutent de nets problèmes de réactivité qui conduisent immanquablement aux flous de bougé en cas de sujets en mouvement ou de photographe mal assuré.
Ajoutons que les selfies sont assurés par un capteur frontal de 5 mégapixels. Pas la peine d’essayer de recadrer les clichés, qui souffrent d’ailleurs d’aberrations chromatiques visibles. Les détails et textures sont là aussi lissés, et les couleurs sont particulièrement ternes : ton blafard garanti.
Côté vidéo, le Nokia 2.1 permet de filmer en 720p à 30 fps. Pensez à enregistrer vos films sur une carte microSD, les 8 Go intégrés au smartphone risquant de ne pas suffire.
Le rendu audio
Utilisable comme lecteur multimédia d’appoint, le Nokia 2.1 se contente d’écouteurs franchement médiocres, souffrant de distorsion marquée et d’une isolation inexistante. Ils seront profitablement remplacés par un casque filaire de meilleure qualité ou tout simplement par un dispositif Bluetooth.
Côté haut-parleur, bonne surprise. On constate que le smartphone atteint une puissance très convenable de 79 dB, et restitue une bande passante honorable dans les médiums et les aigus. Les graves, comme souvent, sont étouffées en-deçà de 300 Hz, mais cela n’a rien de réellement choquant.
La qualité de réception (performances radio)
Snapdragon 425 oblige, le Nokia 2.1 se contente de la 4G de catégorie 4, largement suffisante toutefois sur ce type de produit. Et si le smartphone est à la peine sur bien des points, il faut lui concéder des performances réseau tout à fait convenables. En 2G, ses résultats sont disparates, le smartphone excellant sur la bande GSM 900 et souffrant d’un net manque de sensibilité sur la bande GSM 1800. En 3G, il bénéficie d’une faible directivité et d’une bonne sensibilité. Sur les trois bandes de fréquences 4G, il se comporte bien, même si l’on constate quelques faiblesses ici et là. Sur les bandes 3 et 7 (1800 et 2600 MHz), il manque de sensibilité. Un souci que l’on ne retrouve pas sur la bande 20 (800 MHz), où le Nokia 2.1 se montre d’ailleurs excellent.
L’autonomie
Les 4000 mAh du Nokia 2.1 – compatible ni avec la charge rapide ni avec la charge sans fil – ne suffisent pas à lui garantir l’autonomie très longue durée promise par HMD. Il s’en sort certes très bien, mais moins que ce que sa capacité, mise en regard du reste de ses caractéristiques, ne laissait espérer. Comptez en moyenne 8h51 d’autonomie web, quand les plus performants excèdent les 10 heures sans difficulté. Côté charge, il demande 2h30 pour passer de 0 à 100 %.
Conclusion
Célèbre pour la solidité de son 3310, Nokia reste associé à une notion de robustesse à laquelle le modèle 2.1 correspond parfaitement. Ce modèle de grande taille, doté d’une coque en polycarbonate que l’on ne craint pas de briser en cas de chute, pèche par un équipement insuffisant, malgré l’optimisation apportée par Android Go Edition – qui garantit d’ailleurs l’obtention de mises à jour de sécurité régulières. Si son écran n’est pas catastrophique et ses performances en communication sont plus que convenables, il souffre d’une lenteur de fonctionnement pénible au quotidien, et risque de frustrer les utilisateurs cherchant à poster ponctuellement des clichés sur les réseaux sociaux. Loin d’être le pire smartphone vendu une centaine d’euros, le Nokia 2.1 ne conviendra qu’à ceux qui cherchent un appareil pour téléphoner et, occasionnellement, profiter de quelques fonctions connectées.