Test

Test Labo du Panasonic Lumix G9 : un appareil efficace et polyvalent

13 novembre 2018
Par Romain Challand, Marielle Masounave
Test Labo du Panasonic Lumix G9 : un appareil efficace et polyvalent

En résumé

Avec son Lumix G9, Panasonic propose un très bon appareil photo hybride. Après avoir séduit les vidéastes avec la série GH, la marque espère maintenant convaincre les photographes avec ce produit qui pourrait prendre la place de second boîtier pour les professionnels. Proposant une belle résolution d’image et une restitution des détails soignée sur la plupart des focales testées, il brille aussi par sa robustesse qui lui confère un profil baroudeur appréciable. Avec son encombrement réduit et sa préhension sereine, le G9 est un produit très agréable à utiliser.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Stabilisation du capteur sur 5 axes
  • Bonnes capacités de recadrage, particulièrement aux focales intermédiaires
  • Bonne restitution des détails
  • Vidéo 4K/UHD 60p
  • Tropicalisation et robustesse du boîtier
Les moins
  • Résolution et restitution des détails moins convaincants au 85 mm
  • Très courte course du déclencheur

Notre test détaillé

Le Lumix G9 est un produit assez particulier dans le catalogue de Panasonic puisqu’il a fait l’objet d’un développement assez « libre », avec un soin apporté à la photographie. Passé par notre laboratoire d’essais techniques, il nous a donc livré une partie de ses secrets.

Le Panasonic Lumix G9 est donc un appareil photo hybride équipé d’un capteur micro 4/3 Live MOS de 20,3 mégapixels, stabilisé et associé à un processeur Venus Engine. Il propose une rafale à 10 ips sur déclencheur mécanique, montant jusqu’à 60 ips avec le déclencheur électronique (en AFS), et est capable de filmer en 4K à 60 ips. Le G9 propose un viseur électronique OLED de 3,68 millions de points avec une vitesse d’affichage de 120 i/s, un écran LCD tactile de 1 040 000 points, ainsi qu’un écran secondaire rétroéclairé. Muni de 2 ports SD, le G9 est tropicalisé.

panasonic lumix G9

© Labo Fnac

Design, ergonomie et fonctionnalités

La prise en main

Avant que Panasonic ne dévoile, lors de la Photokina 2018, son alliance avec Leica et Sigma sur la monture L, ainsi que son premier boîtier hybride plein format, la marque ne jurait que par le micro 4/3. Ce système, utilisé aussi par Olympus, a accouché de références nombreuses, et particulièrement d’un GH5 qui a séduit les vidéastes. Avec son Lumix G9, les ambitions de la firme d’Osaka se sont portées sur la photographie. D’après le constructeur, les ingénieurs de l’entreprise ont eu « carte blanche » pour développer ce produit durant une période de deux ans. Ils se sont aussi appuyés sur la flotte d’ambassadeurs de la marque afin de concevoir, semble-t-il, un modèle au plus près des attentes des professionnels et semi-professionnels.

panasonic lumix G9

© LaboFnac

Il ne faut donc pas s’étonner de retrouver certaines particularités plutôt propres aux boîtiers reflex sur cet appareil. Et à commencer par l’écran de contrôle placé sur la partie supérieure, qu’on a aussi vu fleurir chez d’autres marques, comme sur le X-H1 de Fujifilm, ou plus récemment sur les Nikon Z7 et Canon EOS R. Un écran rétro-éclairé qui permet d’afficher les informations de prise de vue, et d’optimiser ses réglages même dans des conditions de faible luminosité. Comme le GH5, le G9 se pare désormais d’un joystick très demandé par les utilisateurs aguerris, ce qui permet de naviguer aisément entre les collimateurs lors de la mise au point.

panasonic lumix G9

© Labo Fnac

Mordant donc sur le terrain des reflex, le G9 embarque une foule de boutons, dont on aurait d’ailleurs apprécié qu’ils soient rétro-éclairés eux aussi. L’apport d’un écran de contrôle a entraîné quelques modifications dans la disposition des touches. On ne trouve sur ce modèle qu’une grosse couronne de sélection du mode de prise de vue (P, A, S, M, iA…), située à gauche, et dont la partie inférieure permet de sélectionner les modes rafales, le retardateur ou le mode Photo 6K.

panasonic lumix G9

© Labo Fnac

Panasonic a fait le choix d’offrir au G9 un viseur électronique OLED de 3,68 millions de points, qui offre un grossissement 0,83x, une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz, ainsi qu’un mode nuit qui permet d’améliorer le confort en faible luminosité. Ce viseur est à la fois grand et suffisamment lumineux pour un très bon confort d’utilisation. L’écran LCD de 7,5 cm affiche 1 040 000 points est tactile, ce qui permet de naviguer dans les menus ou de choisir sa zone de mise au point. Il est également installé sur rotule, ce qui permet de l’utiliser sur environ 270 degrés.

panasonic lumix G9

© Labo Fnac

Afin de faciliter la prise en main du boîtier, et d’offrir une préhension sûre, le boîtier se pare d’un épais grip. Il habille la poignée, la trappe pour ports SD, le repose-doigts, et même la partie gauche de l’appareil, où se cache notamment la connectique. La poignée est bien creusée et participent à cette prise en main appréciable. Rappelons que le G9 est entièrement tropicalisé, et laisse vraiment une impression de robustesse, que nous avons pu éprouver sur le terrain.

panasonic lumix G9

© Labo Fnac

Enfin, un mot sur l’autonomie de ce boîtier qui est franchement satisfaisante grâce à la batterie de 1860 mAh. On obtient entre 400 et 900 images selon le mode de prise de vue choisi.

Connectique

En matière de connectique, le G9 propose une prise USB 3.0 (format Micro-B), un port HDMI, une prise micro, une sortie casque, une prise télécommande (côté droit) et une prise synchro-flash. L’appareil photo présente également deux logements pour cartes SD, compatibles UHS-II. Pour le sans-fil, Panasonic fait confiance à des liaisons Wi-Fi 2,4 et 5 GHz, et Bluetooth 4.2.

panasonic lumix G9

© Labo Fnac

Résolution

Rappelons-le en préambule de cette section, le Lumix G9 embarque un capteur micro 4/3 Live MOS de 20,3 mégapixels, semblable à celui du GH5, mais cette fois associé à un nouveau processeur Venus Engine. Ce capteur obtient « une plage dynamique étendue de 25 % par rapport au GH5 », selon la marque. Il est stabilisé sur 5 axes.

Testé avec l’objectif Leica DG Vario-Elmarit 12-60 mm f/2.8-4 ASPH, le système se classe parmi les très bons produits en matière de résolution. Il offre de très intéressantes capacités de recadrage, particulièrement sur les focales intermédiaires de 50 et 70 mm. C’est au 85 mm que les résultats sont un peu plus décevants, la capacité de recadrage étant inférieure à 50 %, avec des écarts de résolution significatifs selon les zones de l’image. Un défaut d’homogénéité que l’on ne retrouve pas sur les autres focales où le G9 excelle. Vous pourrez donc sans peine isoler un sujet, même décentré, afin d’en dégager un portrait.

C’est au 70 mm que les résultats sont les plus intéressants, avec une image très homogène et des résolutions qui restent pratiquement similaires en zones de bordure et au centre de l’image.

Sensibilité (restitution des détails)

Après les chiffres, place au concret. Pour évaluer la sensibilité, nous soumettons notre scène test aux appareils photo afin d’évaluer leur capacité de restitution des détails en situation. Cette scène test se compose de modules avec différentes matières, textures et couleurs, tandis que la situation choisie correspond à un niveau d’éclairement moyen (500 Lux), équivalent à celui d’un salon en lumière tamisée.

panasonic lumix g9

Notre scène test, photographiée au 50 mm © Labo Fnac

Le G9 s’y est montré particulièrement à l’aise à 28 mm et 50 mm, parvenant à très bien restituer la plupart des matières, qu’il s’agisse de végétaux, de minéraux ou de cheveux. Confirmant les mesures de résolution, c’est au 85 mm que le Lumix G9 se fait le moins précis dans la restitution.

PANASONIC DC G9 50 mm mineraux

Gros plan sur un élément de la scène test © Labo Fnac

Vous pouvez cliquer sur la scène test pour afficher l’image en pleine résolution, et naviguer entre les différents modules.

Qualités optiques

Comme la plupart des appareils de ce calibre, le système ici testé ne présente pas de défaut majeur, que ce soit en matière d’astigmatisme ou de distorsion géométrique. On relève toutefois la présence de quelques aberrations chromatiques, quelles que soient les focales. Il faudra être vigilant en cas de recadrage, et passer si nécessaire l’image dans un logiciel de correction.

Vidéo

Le spécialiste de la vidéo, c’est bien le GH5 et sa foule de fonctionnalités dédiées. Mais le Lumix G9 ne démérite pas pour autant puisqu’il propose tout de même la captation vidéo 4K UHD à 60 images par seconde. Histoire de ne pas cannibaliser ses ventes, il laisse tout de même quelques arguments supplémentaires à son aîné vidéaste, le GH5, en se passant de profil V-Log ou de l’enregistrement 4:2:2 10 bits en interne.

Galerie d’images

Conclusion

Avec son Lumix G9, Panasonic propose un très bon appareil photo hybride. Après avoir séduit les vidéastes avec la série GH, la marque espère maintenant convaincre les photographes avec ce produit qui pourrait prendre la place de second boîtier pour les professionnels. Proposant une belle résolution d’image et une restitution des détails soignée sur la plupart des focales testées, il brille aussi par sa robustesse qui lui confère un profil baroudeur appréciable. Avec son encombrement réduit et sa préhension sereine, le G9 est un produit très agréable à utiliser.

Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
Journaliste
Marielle Masounave
Marielle Masounave
Responsable des tests photo