En résumé
Le Canon EOS 77D associé à l’objectif EF-S 18-135 mm f3,5-5,6 IS USM se montre un couple pertinent pour le photographe voyageur qui souhaiterait ne pas avoir à embarquer une multitude d’objectifs. Le boîtier ne tient pas sa promesse en matière de résolution, mais convainc tout de même quand il s’agit de la restitution des détails (à 500 Lux). Son ergonomie plus élaborée que celle du 800D, similaire par les composants et présenté en même temps, en fait un modèle adapté aux utilisateurs plus expérimentés, notamment grâce à l’intégration d’un écran de contrôle bien pratique. L’ensemble reste plutôt léger avec 1,1 kg, l’écran inclinable facilite des angles de prise de vue variés, et le flash rétractable intégré permettra de sauver quelques situations.
Note technique
Les plus et les moins
- Écran tactile sur rotule et inclinable dans toutes les directions
- Bonne restitution des détails
- Intégration d'une touche Wi-Fi pratique
- Optique peu lumineuse mais polyvalente
- Résolution moins bonne au centre que sur les bords
- Viseur pentamiroir moins lumineux qu'un pentaprisme
Notre test détaillé
Successeur du 760D, le Canon EOS 77D est un appareil reflex de milieu de gamme qui s’adresse à un public déjà expérimenté en photographie. Ses performances sont elles à la hauteur des promesses du constructeur ? Réponses dans ce test.
En préambule de ce test, rappelons que nous avons choisi de nous focaliser sur un profil orienté amateurs débutants, en paramétrant les systèmes testés en mode programme et en laissant l’appareil faire ses propres réglages. Si vous êtes plus expérimenté, le résultat de ces tests peut être optimisé en mode manuel.
Parfois décrit comme le faux jumeau de l’EOS 800D, puisque les deux partagent presque l’intégralité de leurs caractéristiques techniques, le Canon EOS 77D est donc équipé d’un capteur APS-C CMOS de 24,2 millions de pixels, associé à un processeur d’image DIGIC 7. Le boîtier offre une vitesse d’obturation comprise entre 30 secondes et 1/4000s et une plage de sensibilité s’étalant de 100 à 25600 ISO. Le système AF est composé de 45 collimateurs de type croisé, qu’il est d’ailleurs possible de déplacer depuis l’écran LCD tactile de 1,04 million de points et 3 pouces. Le viseur est à pentamiroir et couvre 95 % du champ.
Ergonomie, prise en main
Si sa fiche technique est pratiquement identique à celle du 800D, le 77D est pourtant bien différent de ce dernier en matière de design et d’ergonomie, celle-ci étant travaillée pour mieux séduire des photographes expérimentés. Ainsi, la présence d’un écran de contrôle saute immédiatement aux yeux, ce qui permet aux utilisateurs de visualiser et d’ajuster leurs réglages très simplement, et ce sans avoir besoin de mettre l’œil dans le viseur ni de déplacer leur regard vers l’écran. Cet écran de contrôle est également rétroéclairé via l’appui sur la touche dédiée, située juste à droite au-dessus de celui-ci.
Une autre différence majeure avec le 800D tient à l’intégration de la détection oculaire au-dessus du viseur. Elle permet de désactiver l’écran lorsque l’utilisateur approche l’œil du viseur, et donc d’économiser un peu d’énergie. En mode Live View, la détection oculaire est toutefois désactivée. Le 77D propose d’ailleurs un viseur pentamiroir, une particularité qui offre un gain de légèreté et de place sur un boîtier. Mais ce type de viseur est moins lumineux qu’un viseur pentaprisme, et offre une couverture de champ plus étroite. Effectivement, elle est ici d’environ 95 %.
Outre la réduction du coût de fabrication et du prix de vente engendrés par l’utilisation d’un viseur de ce type, ce choix sert aussi à conserver un boîtier aux dimensions contenues. Le 77D mesure ainsi 131 × 99,9 × 76,2 mm pour un poids de 540 grammes. Dans la configuration de test, il faut ajouter 546 grammes pour l’objectif (EF-S 18-135 mm f3,5-5,6 IS USM), pour un total d’à peine 1,1 kg. Un poids contenu qui permet de préconiser cet ensemble pour le voyage, d’autant qu’il couvre de nombreux cas d’utilisation avec l’envergure de son zoom.
La poignée du 77D est suffisamment creusée pour offrir une utilisation aisée à une main, d’autant que l’optique bénéficie d’un système de stabilisation. Canon a placé des boutons de part et d’autre du boîtier, avec une molette de sélection située à gauche et qui offre plusieurs modes scènes. Pour accéder à la captation vidéo, il faudra pousser la touche on/off jusqu’à la butée, à droite. On apprécie la touche de connexion Wi-Fi, qui permet d’accéder rapidement à la configuration de la connexion avec l’application mobile sans avoir à fouiller dans les menus.
Le 77D bénéficie aussi d’un écran tactile de 3 pouces et 1,04 million de points. Il est installé sur rotule orientable à 170° et offre une multitude de points de vue. L’utilisateur pourra visualiser une scène en tenant son appareil à bout de bras, shooter du haut avec l’appareil vers le bas, ou même s’essayer au selfie à condition d’être à une distance minimale de 45 cm.
Connectiques et interface
Le Canon EOS 77D propose une connectique composée d’un port USB mini-B, d’une prise micro, d’une prise télécommande, et d’une prise HDMI. La connexion sans fil, que l’on évoquait précédemment, se fait à partir d’une liaison Wi-Fi ainsi que du NFC. Quant au stockage, le 77D ne propose qu’un seul port pour carte SD.
Canon propose ici sa dernière interface, et intègre aussi les menus guidés. Ceux-ci peuvent être activés si l’utilisateur le souhaite. Notez qu’il est possible de naviguer de manière tactile dans les menus, fonction pratique pour économiser du temps.
Résolution
Rappelons que la résolution correspond au plus petit élément pouvant être distingué dans l’absolu par le système de prise de vue. Il s’agit donc d’une qualité intrinsèque au système mesuré qui dépend notamment de l’optique, du capteur et de la fréquence d’échantillonnage. Cette mesure ne dépend donc pas des conditions de prise de vue. On peut calculer au préalable la résolution théorique en divisant par deux la dimension de référence, ici la diagonale.
Pour évaluer la qualité d’image, nous mesurons donc la résolution sur divers points de l’image. Et la promesse du constructeur n’est pas tenue. Dans le cas du 77D, et quelle que soit la focale utilisée, l’écart entre la meilleure résolution mesurée et la résolution théorique est significatif. Aux focales extrêmes, il est de l’ordre de 10 %, et de l’ordre de 20 % aux focales intermédiaires. L’appareil n’étant pas homogène, l’écart entre la plus faible résolution mesurée et la résolution théorique est très important, de l’ordre de 50 %. Notons que cet écart diminue en augmentant la focale.
Concernant l’homogénéité, nous remarquons que plus la focale augmente, moins la résolution est bonne. Cette résolution est d’ailleurs moins bonne au centre que sur les bords, avec un écart mesuré supérieur à 20 %, et un pic à 30 % pour le 50 mm. En revanche, le 85 mm semble mieux optimisé. La résolution y est toujours meilleure sur les bords qu’au centre (24 % d’écart) mais elle est meilleure que sur les autres focales. Si nous prenons une situation concrète de photographie, comme une photo de groupe avec des mariés au centre, les invités risquent d’être plus nets que les nouveaux époux. Ce qui est dommage.
Nous avons choisi une retranscription de nos mesures basée sur la perception humaine et sur une situation concrète d’utilisation. L’unité utilisée dans nos tests est le nombre de cycles par degré. Cette unité est une manière d’exprimer la résolution par rapport à une situation donnée : ici, une image tirée sur un 20 x 30 cm, observée à 30 cm par notre œil étalon. D’un point de vue schématique, on peut représenter un cycle par un noir + un blanc. Le nombre de cycles par degré correspond alors au nombre de noir et blanc discernables dans 1 degré. Dans cette configuration, le 77D présente tout de même d’intéressantes possibilités de recadrage, dans la moyenne haute de ce qui se fait sur les boîtiers reflex. Il nous permet un recadrage d’au moins 50 %, voire presque 60 % pour le 28 mm. On peut ainsi garder la moitié de l’image.
Restitution des détails
Pour nos tests, nous avons choisi un niveau d’éclairage de 500 Lux, correspondant au niveau d’éclairement d’un salon en lumière tamisée. C’est aussi l’éclairement préconisé pour lire.
Si la résolution ne nous a pas totalement convaincus, le 77D s’est toutefois montré bon, voire très bon en situation. Sur notre scène test, le produit s’en est remarquablement bien sorti avec les minéraux, la végétation, tissus de couleurs ou cheveux. En situation concrète, cela rend le boîtier idéal pour les voyageurs. Meilleur à 28 et 85 mm, il se trouve adapté à la photographie de paysage et aux portraits. En revanche, si vous souhaitez faire de la photographie studio, avec des effets de style type high key, le 77D n’est peut-être pas le choix de boîtier le plus pertinent.
Qualités optiques
Sur les quatre focales testées, le Canon EOS 77D associé à l’objectif EF-S 18-135 mm f3,5-5,6 IS USM ne présente pas de distorsion géométrique perceptible, et ce quelle que soit la zone de l’image. Notre mesure d’aberration chromatique ne révèle pas non plus de défaut significatif puisqu’on mesure une valeur moyenne de 0,2 et 0,1 mm, sur notre 20 x 30 cm sans recadrage, sur les quatre distances focales évaluées. Le système testé ne présente pas d’astigmatisme particulier, défaut susceptible de déformer l’image. Ce phénomène se remarque particulièrement lorsque du texte est photographié, avec des lettres susceptibles d’être confondues, telles que le M et le H, ou le Q et O.
Vidéo
En matière de captation vidéo, le 77D se dispense de 4K/UHD. Il faudra ici se contenter de Full HD à 60 images par seconde. Pratique, l’écran tactile permet de sélectionner aisément le collimateur pour la mise au point, même en cours de tournage. Le 77D, grâce à son écran qui pivote vers l’avant, peut même se montrer adéquat pour les vlogueurs. Il propose d’ailleurs plusieurs modes (filtres) vidéo, comme Portrait, Paysage, Monochrome, ou Détails fins.
Conclusion
Le Canon EOS 77D associé à l’objectif EF-S 18-135 mm f3,5-5,6 IS USM se montre un couple pertinent pour le photographe voyageur qui souhaiterait ne pas avoir à embarquer une multitude d’objectifs. Le boîtier ne tient pas sa promesse en matière de résolution, mais convainc tout de même quand il s’agit de la restitution des détails (à 500 Lux). Son ergonomie plus élaborée que celle du 800D, similaire par les composants et présenté en même temps, en fait un modèle adapté aux utilisateurs plus expérimentés, notamment grâce à l’intégration d’un écran de contrôle bien pratique. L’ensemble reste plutôt léger avec 1,1 kg, l’écran inclinable facilite des angles de prise de vue variés, et le flash rétractable intégré permettra de sauver quelques situations.