En résumé
Le Fujifilm X-H1 aura tout à prouver lors d’un passage par notre labo de test, mais une première prise en main révèle déjà quelques-unes de ses aptitudes. L’apport de la stabilisation du capteur sur 5 axes réduit grandement les risques de flou de bougé, et rares sont les situations où ce X-H1 aura éprouvé des difficultés. La qualité des images obtenues nous paraît très bonne, et le produit slalome habilement entre les hautes et les basses lumières. Le module AF est pertinent, la sensibilité semble bien maîtrisée, et les fonctionnalités vidéo rendent le produit encore plus polyvalent.
Notre test détaillé
Fujifilm a récemment présenté le nouveau fer de lance de la série X, à savoir le X-H1, un appareil hybride qui souhaite séduire un public large, allant de l’amateur au professionnel. Un appareil que nous avons pu prendre en main pour quelques séances photo.
Fujifilm avait donc donné rendez-vous à la presse à Lisbonne, au Portugal, pour y dévoiler son nouvel hybride et le faire tester dans des conditions météorologiques plutôt clémentes. De quoi espérer un peu de lumière pour rendre justice à ce produit présenté comme le plus performant de la série X.
Caractéristiques techniques
Avant de fournir nos premières impressions, attaquons-nous d’abord au rappel de la fiche technique. Le X-H1 est équipé d’un capteur X-Trans CMOS III APS-C, de 24,3 millions de pixels sans filtre passe-bas, épaulé par un processeur d’images X-Processor Pro. Une configuration semblable à celle des X-Pro2 et X-T2. Sauf que cette fois, on y retrouve un système de stabilisation mécanique du capteur sur 5 axes (IBIS). L’appareil offre une sensibilité comprise entre 200 et 12 800 ISO, étendue à 100 et 51200 ISO. La rafale atteint 14 ips avec l’obturateur électronique et 8 ips avec l’obturateur mécanique. En matière d’ergonomie, le boîtier est plus imposant que ses pairs, mais propose un châssis 25 % plus épais pour une résistance accrue. On y trouve aussi un écran de contrôle, nouveau sur cette gamme, ou encore un joystick pour faciliter la mise au point. Enfin, un viseur de 3,69 millions de points complète un écran LCD de 3 pouces et 1,04 million de points.
Prise en main
Ce qui surprend en premier lieu avec ce X-H1, c’est qu’il est effectivement plus imposant qu’un X-T2, et encore plus quand on y ajoute le grip VPBXH1 qui porte le nombre de batteries utilisées à 3. En revanche, le poids de l’ensemble ne choque guère, alors que la balance affiche pourtant un bon 670 grammes (sans le grip). Le produit reste largement transportable avec l’objectif 16-55 mm. Il faudra néanmoins prévoir un sac assez large pour qui souhaite ranger le boîtier en gardant l’objectif vissé dessus.
Le viseur est très lumineux et agréable à utiliser, d’autant qu’il offre un pré-rendu de l’image en temps réel, permettant d’adapter nos réglages sans dégager l’œil du viseur. La fréquence de 100 Hz permet une très bonne fluidité, et en contrôlant le collimateur via le joystick, le X-H1 se montre très efficace.
L’écran est installé sur charnière et permet de travailler des angles difficiles en Live View. Malgré tout, il déçoit un peu par sa résolution un peu faible, et par ses fonctions tactiles assez limitées. On finit par ne l’utiliser que peu, d’autant qu’il fait assez peu honneur aux clichés effectués. Lorsqu’on les visionne sur un écran d’ordinateur bien calibré, on est agréablement surpris par des images qui nous paraissaient un peu ternes depuis l’écran du boîtier. Notons tout de même que divers réglages peuvent être effectués pour améliorer son rendu.
Ceux qui aiment les boutons en grand nombre apprécieront ce X-H1. Ceux qui en sont moins fans grinceront un peu des dents. Il est vrai que le boîtier n’offre que peu de zones aérées, et nécessite un temps d’adaptation. Il est ainsi possible de sélectionner la vitesse depuis une molette à piloter avec le pouce droit, comme au temps de l’argentique, et une autre à gauche pour le réglage de la sensibilité. On se surprend parfois à chercher certaines fonctions pendant quelques dizaines de secondes sur le boîtier, comme le mode vidéo situé tout à gauche de la couronne inférieure de la molette gauche, ou le bouton qui permet de zoomer à 100% dans l’image, situé à côté du déclencheur. Un déclencheur d’ailleurs assez sensible.
Petite subtilité Fujifilm, le mode T de la molette de vitesse permet de pouvoir faire les réglages à partir de la petite couronne située en dessous de l’écran de contrôle. Si vous optez manuellement pour une vitesse donnée – en réglant par exemple la molette sur 1/500s -, vous ne pourrez faire varier l’obturation que de quelques crans vers plus ou moins rapide.
Bien que nous ne l’ayons pas éprouvé dans des conditions particulièrement difficiles – l’hiver lisboète est doux -, le X-H1 laisse une impression de solidité et de qualité de conception. Reste à espérer que la tropicalisation soit fiable.
En images
Pour nous mettre en conditions, Fujifilm avait prévu divers exercices pratiques durant cette journée de prise en main. Le premier workshop était dédié à tester la réactivité du boîtier, sa rafale, ainsi que son module AF, en photographiant des danseurs en action. Arrivant peut-être un peu tôt, on doit bien admettre que l’exercice s’est montré infructueux de notre côté, le temps d’adaptation à l’appareil ayant été un peu long. D’autres ont de leur côté su tirer parti du boîtier qui s’est montré convaincant sur cet exercice. Notez que l’obturateur électronique se montre parfaitement silencieux, un peu comme sur l’Alpha 9 de Sony.
Le deuxième exercice était celui du portrait sous lumière naturelle, permettant d’apprécier un peu le piqué de l’appareil, ainsi que la précision de la mise au point. Effectivement, le X-H1 se montre plutôt doué dans cet exercice, et on est agréablement surpris par la dynamique du capteur, capable de jouer avec les zones les plus sombres et les plus lumineuses d’une scène sans faiblir. Le rendu des images est détaillé, précis, et la reproduction colorimétrique est satisfaisante (mode standard).
Même impression dans le troisième atelier dédié à la photographie de mariage – le X-H1 se destinant clairement à ce type d’usages professionnels – où l’on nous fait jouer avec les hautes et faibles lumières. La mise au point en faible luminosité ne chancelle guère et la sélection du collimateur au joystick s’y montre particulièrement appréciée.
Enfin, de nuit, et c’est l’exercice sur lequel on attendait le moins de choses du boîtier, les résultats obtenus sont également assez convaincants sur ces quelques essais. Il faudra évidemment vérifier ceci en conditions de test, mais nous avons pu monter à 3200, voire 6400 ISO sans souci sur la plupart des clichés nocturnes. C’est là que la stabilisation mécanique du capteur fait également du bien, permettant de gagner plusieurs vitesses à main levée. Pour l’ensemble de ces exercices, qui ont duré plusieurs heures, Fujifilm avait bien fait de nous fournir un grip avec batterie. Celle-ci s’épuise effectivement très vite.
Conclusion
Le Fujifilm X-H1 aura tout à prouver lors d’un passage par notre labo de test, mais une première prise en main révèle déjà quelques-unes de ses aptitudes. L’apport de la stabilisation du capteur sur 5 axes réduit grandement les risques de flou de bougé, et rares sont les situations où ce X-H1 aura éprouvé des difficultés. La qualité des images obtenues nous paraît très bonne, et le produit slalome habilement entre les hautes et les basses lumières. Le module AF est pertinent, la sensibilité semble bien maîtrisée, et les fonctionnalités vidéo rendent le produit encore plus polyvalent.