En résumé
Même s’il ne surprendra pas vraiment ceux qui ont déjà passé plus de 200 heures sur le titre, ce DLC de plus d’une douzaine d’heures de jeu impose le respect par la solidité de son contenu et l’ampleur du challenge proposé. Destiné à ceux qui ont encore soif d’aventures en Hyrule, l’Ode aux Prodiges s’apparente à un véritable test de maîtrise des routines du gameplay, avec à la clé des récompenses dignes de ce nom.
Note technique
Les plus et les moins
- Les séquences des temps passés, bel hommage aux prodiges disparus
- La pertinence, la diversité et la complexité des épreuves proposées
- Des sanctuaires nombreux qui ne versent pas dans la redite facile
- Un cinquième donjon digne des quatre premières créatures divines
- L'intérêt des bonus déverrouillés via l'ensemble du DLC
- Un contenu global qui dépasse la douzaine d'heures de jeu
- La narration pas aussi développée qu'on l'aurait souhaité
- Pas de nouveaux territoires à explorer sur la carte du monde
- La reprise des quatre premiers boss déjà connus
Notre test détaillé
Nintendo aura laissé neuf mois aux joueurs pour terminer l’aventure principale de The Legend of Zelda: Breath of the Wild et parfaire leur maîtrise du gameplay avant de leur proposer un nouveau défi à la hauteur de leurs exigences. Dès son annonce, l’Ode aux Prodiges était pressenti comme étant le seul DLC à justifier véritablement l’achat du Season Pass, au moment où l’on apprenait qu’il ne serait pas possible d’acquérir les contenus téléchargeables à l’unité. Fraîchement couronné du titre de meilleur jeu de l’année par les Game Awards 2017, le dernier Zelda nous offre là une belle opportunité de prolonger nos errances en Hyrule.
(Ce test a été effectué sur une Nintendo Switch.)
Si, depuis sa sortie, Breath of the Wild n’a bénéficié que de contenus supplémentaires mineurs, le DLC Ode aux Prodiges promettait dès le départ d’enrichir le background du titre à travers une aventure dédiée aux pilotes des créatures divines, cent ans avant leur chute. Sachant que le soft s’était jusque-là montré plutôt avare en matière de développement narratif, on était en droit d’espérer découvrir à cette occasion des révélations intéressantes en lien avec le siècle passé. Ne serait-ce qu’à travers la perspective d’en savoir davantage sur le cheminement personnel de Zelda et sa relation avec Link, Revali, Daruk, Mipha et Urbosa, nous avions des raisons de nous tenir à l’affût de la sortie de ce DLC si prometteur sur le plan narratif. Ces promesses sont-elles réellement tenues ?
Sur les traces des prodiges
Bien que renfermant un certain nombre de séquences scénarisées en lien direct avec le parcours de Zelda aux côtés des quatre Prodiges, dont on sait dès le début de Breath of the Wild qu’ils seront appelés à perdre la vie, le DLC ne se montre pas aussi généreux qu’espéré sur le plan narratif. En réalité, le contexte choisi sert surtout à justifier la mise en place d’épreuves conduisant Link sur les traces des Prodiges, sans pour autant étoffer réellement le contexte scénaristique du jeu, ni même intégrer de nouveaux territoires à explorer sur la carte du monde. Ceci étant dit, il faut bien reconnaître que le DLC se rattrape largement à travers les défis qu’il propose sur plus d’une douzaine d’heures de jeu.
Une lame à double tranchant
Contexte oblige, cette nouvelle quête scénarisée n’est accessible qu’à la condition, somme toute logique, d’avoir déjà libéré les quatre créatures divines en bouclant les donjons principaux de Breath of the Wild. Autrement dit, le DLC est exclusivement destiné à ceux qui en redemandent après avoir fait leurs preuves durant de très nombreuses heures de jeu.
Ceux-là sont invités à venir inspecter le terminal du sanctuaire de la Renaissance sur le Plateau du Prélude dans le but de surmonter un premier défi pour le moins ardu qui rappelle, d’une certaine manière, les « épreuves de l’épée » du précédent DLC. Armé seulement de la Tétra-lame Mort-Subite, capable de terrasser n’importe quel ennemi en un seul coup, ne laissant en contrepartie à son porteur qu’un minuscule quart de cœur, le joueur doit appréhender quatre situations hautement délicates afin de réunir autant d’emblèmes du courage. Concrètement, il s’agira de nettoyer certains lieux spécifiques des monstres qui y ont élu domicile, sans jamais recevoir le moindre dégât. Éprouvante, mais d’autant plus intéressante que chaque situation doit être appréhendée avec finesse et lucidité, cette épreuve ne constitue que la première étape d’une quête de longue haleine.
Jeu de piste et retrouvailles musclées
Une fois la Tétra-lame remise dans son socle, Link retrouvera certes l’intégralité de ses cœurs de vie et l’accès à son équipement, mais il lui faudra ensuite se livrer à un jeu de piste aux quatre coins du monde (la carte étant à l’échelle de celle de la ville de Kyoto, rappelons-le…). En s’appuyant sur les indices livrés par le barde itinérant Asarim, le joueur devra ainsi partir en quête des emblèmes respectifs de chaque Prodige en se rendant sur les lieux indiqués par des photos représentant d’infimes portions de la map d’Hyrule. Autrement dit, il conviendra d’arpenter les endroits les plus reculés du monde dans le but de relever un certain nombre d’épreuves et de dénicher douze nouveaux sanctuaires venant s’ajouter aux 120 sanctuaires déjà inclus dans le jeu de base.
Ceux qui craignent ici l’overdose peuvent être assurés que lesdits sanctuaires font preuve de suffisamment de génie et de diversité pour ne pas verser dans la redite facile. S’ils ne surprennent pas outre mesure, ils mettront à l’épreuve même les joueurs les plus aguerris en donnant, à terme, l’occasion de découvrir de nouvelles scènes du passé des Prodiges aux côtés de la princesse Zelda. Une récompense accordée uniquement à la condition de faire triompher Link là où les Prodiges avaient échoué, face à des boss certes déjà connus, mais dans des conditions proches de celles dans lesquelles se trouvaient Mipha, Daruk, Urbosa et Revali lorsqu’ils perdirent la vie.
Destrier de métal
Mais le point culminant de cette Ode aux Prodiges ne survient réellement qu’avec l’apparition d’un cinquième donjon complètement inédit, conçu dans la veine des quatre autres créatures divines et s’achevant sur un ultime duel contre un boss, entièrement nouveau celui-ci ! Nous ne détaillerons rien sur la nature du donjon en question, mais cette dernière étape constitue le seul moyen d’obtenir la récompense finale promise par Nintendo à l’annonce du détail de ce DLC : une moto tout-terrain aux allures de destrier de légende qui peut être invoquée à partir de n’importe quel endroit du monde.
Rumeurs de trésors
Non content de garantir une bonne douzaine d’heures de jeu supplémentaires à travers ce nouveau chapitre dédié aux Prodiges, le DLC embarque par ailleurs un certain nombre de quêtes annexes qui s’apparentent à des chasses aux trésors de plus modeste envergure. Ces quêtes n’en restent pas moins plutôt bien amenées, nous incitant à éplucher les pages de manuscrits pour localiser des coffres éparpillés aux quatre coins d’Hyrule et renfermant des récompenses amusantes. Outre les multiples pièces d’équipements qui rappelleront des souvenirs aux nostalgiques de la série, elles donnent notamment accès à un harnachement antique qui permet de faire venir nos montures en un clin d’œil, où qu’elles se trouvent. Une récompense qui répond surtout à une frustration légitime de la plupart des joueurs qui préféraient bien souvent se priver de monture plutôt que de faire un détour par un relais équestre pour enfourcher leur destrier. Autant dire qu’avec ce simple DLC, votre nouvel aller-retour en Hyrule risque fort de s’éterniser exagérément.
Conclusion
Même s’il ne surprendra pas vraiment ceux qui ont déjà passé plus de 200 heures sur le titre, ce DLC de plus d’une douzaine d’heures de jeu impose le respect par la solidité de son contenu et l’ampleur du challenge proposé. Destiné à ceux qui ont encore soif d’aventures en Hyrule, l’Ode aux Prodiges s’apparente à un véritable test de maîtrise des routines du gameplay, avec à la clé des récompenses dignes de ce nom.