Test Labo du Plantronics BackBeat Pro 2 : en progrès, mais pas parfait

Notre test détaillé

Le Plantronics BackBeat Pro 2 prend la suite BackBeat Pro réussi, un casque supra-aural réputé pour ses qualités audio, et remarqué pour son format très massif. Le constructeur revient donc avec une deuxième édition, qui affiche un design bien différent, et des promesses techniques tout aussi intéressantes. De quoi intégrer le cercle fermé des casques 5 étoiles ?

L’ergonomie et le design

Le premier casque BackBeat Pro de Plantronics avait séduit sur le plan du design, mais ne faisait pas forcément l’unanimité, la faute à un format très massif et un poids tout de même non négligeable. Depuis, le BackBeat Pro 2 a pris la relève, et ce casque de type circum-aural se remarque d’abord par un nouveau design qui mêle de nombreuses idées.

Les oreillettes se composent de coussinets moelleux et au toucher agréable, où loge un lettrage « L » et « R » permettant de distinguer le sens d’enfilage du produit. La partie extérieure des oreillettes est faite de plastique à motif, et la surface plane se découpe en plusieurs cercles de différentes textures. L’oreille gauche sert à gérer la plupart des fonctions musicales puisqu’elle intègre un bouton lecture/pause, des touches précédentes et suivantes, et un des cercles permet de baisser ou monter le volume sonore de manière très habile. Cette oreille gauche s’équipe aussi du bouton dédié à la réduction de bruit active.

L’oreille droite est plutôt centrée sur la connectivité, avec l’intégration du bouton d’allumage et d’appairage Bluetooth (classe 1, jusqu’à 100 mètres), ainsi que de ports microUSB pour le rechargement et mini Jack 3,5mm pour l’utilisation par câble. La surface plane de droite, lorsqu’elle est pressée, sert aussi à demander à la « dame à l’intérieur du casque » quel est le niveau de batterie restant. Notons que ces oreillettes peuvent pivoter à 90° vers l’intérieur.

Pour en finir avec le look, l’arceau se compose de cuir sur la partie supérieure, et d’un tissu piqueté (pour la respiration) sur la partie au contact de votre crâne. L’aspect de robustesse est présent, et l’ergonomie générale du produit est franchement satisfaisante. Il nous faut aussi remarquer que le poids du casque est passé de 359 à 292 grammes – ce qui se ressent concrètement -, mais que la force d’appui a sensiblement augmenté pour s’établir à 584 gf. Pour se faire une idée, un Bose QC35 parvient à ne faire pression sur la tête qu’à 382 gf.

Enfin, un mot sur l’autonomie de ce casque qui est réellement son gros point fort et qui permet d’aisément pardonner son poids. Elle est de 24 heures avec la réduction de bruit active, et monte jusqu’au double en passif. Un produit qu’on conseille à l’audiophile nomade.

S’il y a un domaine dans lequel le Plantronics BackBeat Pro 2 excelle, c’est la perturbation. À moins que vous poussiez le son au maximum et que vous vous trouviez dans un endroit totalement silencieux, personne ne risque d’entendre que vous écoutez le dernier Céline Dion. Vraiment, le casque est extrêmement bien conçu dans ce domaine et, alors qu’il a testé en même temps que le Sony MDR-100ABN, la différence entre les deux est flagrante. À titre d’exemple, le modèle de Sony laisse passer 41,4 dB (niveau du son de référence : 75,1 dB) à 2,5 KHz, alors que celui de Plantronics ne laisse passer que 28,6 dB. Une marge qui s’entend réellement, et qui classe le BB Pro 2 dans les meilleurs du genre.

La qualité audio

Pour le Plantronics BackBeat Pro 2, il existe quatre configurations (avec/sans réduction de bruit, avec/sans Bluetooth) pouvant faire varier légèrement la qualité audio. Globalement, ce que l’on remarque, c’est que le casque offre une préaccentuation des basses et des bas-médiums.

Cette préaccentuation est assez prononcée entre 50 et 200 Hz notamment, et on remarque assez aisément un effet « boomy », un peu comme sur certains casques Beats. Pour l’atténuer entre 50 et 800 Hz, on conseille alors l’utilisation du produit sans la réduction de bruit active, qui rend la réponse en fréquence un peu plus linéaire.

Entre 630 Hz et 2,5 kHz, le BB Pro 2 se montre globalement satisfaisant, et la réponse en fréquence ne plonge vraiment qu’à 5 kHz. Pas d’inquiétude : c’est toujours le cas, même sur les meilleurs casques du marché. La préaccentuation des basses entame toutefois la note du casque puisque notre courbe manque de justesse. Évidemment, il s’agit là de valeur dans l’absolu, qu’il faut lire à l’aune de vos propres goûts. Les amateurs de musique à forte teneur en basses viriles devraient apprécier cette préaccentuation.

Pour le reste des compétences audio de ce casque, on remarque un peu de distorsion harmonique (DHT) à 200 Hz, pour 87 et 90 dB, mais pas de quoi pénaliser ce produit. Quant à la sensibilité moyenne de cet arceau, elle se situe à 92 mV pour un niveau acoustique assez élevé.

L’isolation (active et passive)

Ce qui handicape un peu notre produit, lorsqu’on observe les courbes d’isolation, c’est que l’isolation passive a du mal à démarrer et laisse passer tous les graves et une partie des médiums. Sans activer la touche Noise Cancelling, l’isolation n’est donc pas probante avec une partie du spectre des fréquences : de 100 à 800 Hz. Heureusement, cela s’améliore largement par la suite, et le casque lutte bien contre les fréquences aiguës en provenance de l’extérieur.

Rappelons une nouvelle fois qu’un système de réduction de bruit est intégré à ce BackBeat Pro 2. Pour l’activer, il suffit de poser sa main sur l’écouteur gauche, et la touche doit normalement tomber sous le pouce. Il s’agit alors de pousser vers le bas, la position du milieu la désactivant, et la position du haut activant le microphone. Plantronics ne révolutionne d’ailleurs pas le genre. Sa solution est efficace dans les aigus, et plutôt honnête dans les médiums. En revanche, ses limites apparaissent dans les graves. L’isolation est tout de même améliorée lorsqu’elle est active, comme le montre la différence entre nos courbes jaunes et rouges sous 800 Hz (moitié gauche du graphique).