En résumé
Loin d’être parfait, le Canon EOS 1300D n’en reste pas moins un appareil photo reflex idéal pour ceux qui débutent dans la photographie. Avec son petit format, et ses performances globalement homogènes, il ne risque pas d’effrayer ceux qui découvrent les boîtiers reflex. Entrée de gamme oblige, il bénéficie d’un excellent rapport qualité-prix. Dans la même gamme de prix, le Nikon D3300 se montre, dans l’ensemble, moins performant.
Note technique
Les plus et les moins
- Ajout d'une puce Wi-Fi
- Facilité d'utilisation
- Réactivité
- Balance automatique des blancs
- Sensibilité
Notre test détaillé
Si le succès de Canon se construit sur des appareils haut de gamme, le fabricant ne délaisse pas pour autant les photographes débutants et continue de proposer des boîtiers à objectifs interchangeables à des tarifs abordables. C’est le cas de ce 1300D, présenté en mars 2016, et qui a été passé au crible par le Labo Fnac.
Le Canon EOS 1300D est un réflex d’entrée de gamme, à ce titre logiquement loin de proposer le meilleur de la technologie de la marque. Pour un rapide tour de sa fiche technique, l’appareil photo intègre un capteur au format APS-C (22.3 x 14.9 mm) de 18 millions de pixels, un processeur DIGIC 4+, et un écran de 7,5 cm et 920 000 points, le tout dans une carcasse en plastique. Le 1300D offre une plage de sensibilité allant de 100 à 6400 ISO, sa vitesse d’obturation s’étend de 30-1 à 4000, et il est capable de filmer en Full HD à 30 images/seconde.
L’ergonomie et le design
Ceux qui ont eu l’occasion de manipuler un 1200D ne risquent pas d’être surpris avec son remplaçant, le 1300D. L’appareil d’entrée de gamme de Canon ne fait pas bouger les lignes, et conserve pratiquement le même boîtier en tous points. Le seul bouton qui se déplace est celui du flash, prenant place juste derrière le bouton d’allumage, et que vous atteindrez avec votre index.
Pourtant, et malgré des changements de façade bien menus, le 1300D s’offre un écran sensiblement meilleur que sur la version précédente. Pour preuve, on double ici la définition, qui passe donc à 920 000 points. En revanche, cet écran de 7,5 cm n’est toujours pas tactile, ni orientable, et la surface large entre le verre et la dalle favorise les reflets désagréables.
Le viseur optique s’avère pratique à l’utilisation, mais couvre « seulement » 95 % du cadre. Il faudra donc se méfier puisque les photos en taille réelle seront légèrement plus grandes que ce que vous avez dans la visée. Une autre nouveauté se cache dans les entrailles du boîtier : une puce Wi-Fi. Alors que le 1200D perdait en praticité à cause de son absence, le 1300D peut enfin séduire les amateurs de partage rapide de photos via smartphone (application Canon Camera Connect).
Le positionnement d’entrée de gamme du produit se traduit aussi dans les menus puisque ceux-ci ont été simplifiés au possible, quitte à perdre quelques fonctionnalités plutôt destinées aux photographes plus pointilleux. Le boîtier se manie bien et n’est pas handicapant dans les mains puisque ses dimensions sont contenues et que son poids est de seulement 485 grammes.
L’optique
Concernant les qualités optiques de cet appareil, les résultats obtenus sont plutôt bons, que ce soit sur les tests de distorsion, de vignettage ou d’aberration. Et ce alors même que l’optique proposée est assez basique, avec un objectif EF-S 18-55 mm f:3,5/5,6 III non stabilisé.
On observe cependant un peu de distorsion, à 0,93 %, sans que celle-ci soit vraiment gênante pour l’utilisation (on estime qu’elle l’est à environ 2 %). Cette distorsion est évidemment plus présente en grand-angle qu’en téléobjectif, où les résultats sont bons. Il y a également un peu d’aberrations chromatiques, ici aussi de manière très limitée. Enfin, on note une absence presque totale de vignettage.
La colorimétrie
Si le 1300D n’obtient qu’une note tout juste correcte en fidélité des couleurs, c’est parce qu’il pèche sensiblement sur certains points. Le plus embêtant étant sa balance automatique des blancs qui ne se montre pas à la hauteur, avec un gris altéré sur nos mires, surtout sur les coloris jaune et vert. Pour donner un exemple concret, les photos de verdure ou de paysages sablonneux risquent d’en être altérées. Et c’est ce qui pénalise principalement la notation. Si ceci n’est pas dérangeant sur les boîtiers haut de gamme, où les photographes font généralement leurs réglages eux-même, c’est plus embêtant sur des produits d’entrée de gamme où l’utilisateur est censé faire confiance au maximum à l’appareil.
Il est à noter que le 1300D montre aussi quelques faiblesses en lumière du jour (dE 4,7) sur notre mire Digital ColorChecker servant à évaluer la fidélité colorimétrique. L’appareil à tendance à surexposer, entraînant une déviation de la luminance. Il ne fait d’ailleurs pas mieux sous lumière fluo (dE 6,3) ou tungstène (dE 12,4). C’est le traitement d’image voulu par Canon (par rapport à notre référence) qui en est à l’origine puisqu’on retrouve des tendances assez similaires sur la plupart des appareils de la marque, toutes gammes confondues.
La sensibilité
En sensibilité, le produit de Canon ne prétend pas jouer dans la cour des grands. Il ne monte d’ailleurs pas haut avec « seulement » 6400 ISO. À cette valeur, autant dire que le résultat n’est pas franchement convaincant, comme on pouvait s’y attendre.
Sur nos tests de sensibilité bruit, notre 1300D plonge rapidement sous les 30 dB, dès 1600 ISO. Pour rappel, la valeur idéale sur les plus faibles sensibilités se situe autour de 40 dB, et le mauvais à l’approche de 20 dB. Dans l’idée, quand on reste au-dessus de 30 dB, le résultat est encore largement correct.
Le rendu des textures se détériore également assez vite. Idéalement, on devrait relever une valeur de 1 partout. En dessous – comme c’est presque toujours le cas ici -, on a affaire à du lissage, et au-dessus de 1, il s’agit d’accentuation. Cependant, on considère aussi que le lissage n’est visible qu’à partir de 0,7, et notre produit affiche 0,92 à 100 ISO, mais chute à 0,63 à 6400 ISO. Soyons indulgents : à cette valeur il n’y a rien de surprenant à voir un appareil d’entrée de gamme révéler ses faiblesses.
Le flash
Quant au flash, s’il se montre plutôt bon sur la plus longue focale, il a bien du mal à couvrir correctement le grand-angle. Le résultat, c’est que le centre de l’image va être correctement éclairé, mais pas forcément le reste de la scène.
Pour un flash idéal, nous devrions obtenir une valeur de 50 L sur l’ensemble des neuf points de la diagonale, tout en sachant qu’au-dessus de 50 L, il s’agit de surexposition, et en dessous de 30 L, de sous-exposition. Le coin inférieur gauche est ainsi très sous-exposé avec deux premiers points à 18 et 32 L, tandis que le coin supérieur droit s’en tire à peine mieux avec 37 et 23 L. Le centre est bien mieux éclairé, avec 58 L.
L’autofocus
Pour évaluer l’autofocus d’un appareil photo, nous mesurons d’abord sa sensibilité en faible lumière. La plupart des produits sont équipés d’un illuminateur (cet éclairage orange ou vert) qui permet à l’appareil de faire la mise au point dans la scène avant de prendre le cliché. Le 1300D en étant pourvu, le test en faible lumière est une réussite.
Plus pointilleux, notre test de sensibilité en faible contraste – faisant apparaître une ligne de couleur sur un fond blanc – atteste que le 1300D franchit le cap des 7 % de contraste (pourcentage de gris), mais ne va pas au-delà. C’est le standard pour les appareils aujourd’hui.
La rapidité
La rapidité englobe plusieurs choses : démarrage, inter-images, rapidité de l’autofocus et l’anticipation. Comme on le voit souvent avec des boîtiers d’entrée de gamme, la rapidité n’est pas l’arme principale de ce 1300D, qui propose un déclenchement en 0,32 seconde, quand les meilleurs produits sont à 0,1 et moins. C’est mieux à l’allumage, avec une mesure à 0,54 seconde, alors que certains boîtiers mieux cotés parviennent difficilement à être aptes à l’emploi en moins d’une seconde et demie.
La résolution
Pour un appareil d’entrée de gamme, le Canon EOS 1300D joue les gros bras avec son capteur au format APS-C de 17,9 millions de pixels. Il est par contre couplé à un objectif EF-S 18-55 mm f:3,5/5,6 III très basique, et non stabilisé.
Ce couple très commun obtient néanmoins de bons résultats aux tests de résolution, effectués en grand-angle (18 mm) et en téléobjectif (55 mm). Les photographies de la mire ne sont pas avares en détails, sur les deux focales mesurées, où les résultats obtenus sont très proches. Pour illustrer ces observations avec des données techniques, il faut savoir qu’on mesure 1542 LP/PH (nombre de paires de lignes sur la hauteur de l’image) en grand-angle et 1423 LP/PH en téléobjectif.
Conclusion
Loin d’être parfait, le Canon EOS 1300D n’en reste pas moins un appareil photo reflex idéal pour ceux qui débutent dans la photographie. Avec son petit format, et ses performances globalement homogènes, il ne risque pas d’effrayer ceux qui découvrent les boîtiers reflex. Entrée de gamme oblige, il bénéficie d’un excellent rapport qualité-prix. Dans la même gamme de prix, le Nikon D3300 se montre, dans l’ensemble, moins performant.