Après des mois d’intense teasing, le Phone (1) de Nothing est enfin arrivé entre nos mains. L’occasion de livrer nos premières impressions sur un smartphone… comme aucun autre ?
En résumé
Avec sa communication audacieuse et parfois exagérée, Nothing risquait le naufrage avec son Phone (1). Fort heureusement, il n’en est rien, et la jeune entreprise londonienne livre un premier smartphone à la fois impressionnant et abordable. Le mobile a tout ce qu’il faut là où il faut et ne pèche dans aucun domaine en particulier. Une très bonne option à considérer pour quiconque cherche un smartphone à tout faire sous les 500 €.
Note technique
Les plus et les moins
- Un design comme aucun autre
- Un téléphone rapide pour tout type d'usage
- De belles photos, sans fioriture
- Écran réactif, lumineux
- Le système Glyph, rapidement gadget
- Dos très salissant
- Partie audio un peu décevante
- Chargeur non fourni
Qualifier la campagne de communication de Nothing de tapage serait un euphémisme. Très investie sur les réseaux sociaux, la nouvelle entreprise de Carl Pei, transfuge de OnePlus qu’il avait cofondée avec Pete Lau, veut faire forte impression. Après une mise en bouche convaincante sous la forme des Nothing Ear (1) il y a quelques mois, l’heure est venue de découvrir le plat de résistance : le Phone (1).
Le Phone (1) est déjà disponible dans les configurations et prix suivants :
- 8+128 Go : 469 €
- 8+256 Go : 499 €
- 12+256 Go : 549 €
Notre prise en main
Design et ergonomie
D’aucuns diraient que le Phone (1), c’est avant tout son design. Novateur, voire de rupture, il tranche dans une industrie habituée au copier-coller.
Présenté sous la forme d’un appareil aux dimensions contenues (159,2×75,8×8,3 mm pour 193 grammes), il est surtout l’un des seuls du marché à afficher un dos totalement transparent. Oui, comme la Game Boy Color de notre enfance. Un parti pris esthétique néanmoins maîtrisé ; la vue ne donne pas sur les composants du téléphone mais sur différents éléments esthétiques au premier rang desquels s’érige le système « Glyph ».
Glyph, c’est sans doute l’idée la plus remarquable de Nothing. Un petit quelque chose en plus qui, à la manière de l’encoche des iPhone, permet de repérer immédiatement un produit de la marque. Ce système de LED fait non seulement office de lampe torche, mais aussi de super indicateur de notifications. Paramétré pour cela, le dos du téléphone prend vie à des rythmes et fréquences particulières dès qu’une notification requiert notre attention. Les 10 chorégraphies préinstallées se conjuguent à autant de sons spécialement conçus pour l’occasion, et s’activent de concert lorsque c’est nécessaire. Une fonctionnalité cachée permet aussi d’animer Glyph au rythme de la musique en cours de lecture. Autant d’efforts déployés dans l’unique but d’attirer l’attention vers le Phone (1) – décidément une marotte pour Nothing.
Pour le reste, le smartphone est doté de tranches plates en aluminium qui évoquent – forcément – l‘iPhone 13 Pro. Le mobile de la marque londonienne est toutefois plus léger, mais aussi moins premium. On retrouve à l’arrière et à l’avant un verre Gorilla Glass 5 d’ancienne génération et particulièrement sensible aux traces de doigts. Le smartphone est par ailleurs certifié IP53 et peut donc résister à la poussière et à quelques éclaboussures accidentelles.
La recharge s’effectue via USB-C. Aucune prise jack n’est disponible. Le Phone (1) accepte deux cartes SIM, mais n’autorise pas l’extension de stockage avec une carte microSD.
L’écran
Comme la plupart des smartphones concurrents, le Nothing Phone (1) opte pour une dalle AMOLED de 6,5”. Côté caractéristiques, du très classique : une définition FHD+ de 2 400×1 080 pixels (densité 402 ppi), et une fréquence maximale de 120 Hz. Un capteur d’empreinte est logé dessous. Un peu trop bas, d’ailleurs, pour une prise confortable.
Le constructeur annonce une luminosité de 500 nits et un contraste logiquement infini. Dans les faits, on remarque que l’écran est assez difficilement lisible en extérieur quand le soleil est à son zénith. Pour ce qui est de la précision des couleurs, on attendra un rapport du Labo pour se prononcer. À l’œil, la température a l’air un peu froide, bien que les couleurs semblent plutôt saturées.
Du reste, la diagonale de 6,5” est selon nous idéale et offre un bon compromis entre facilité d’usage et confort de lecture. Remarquons tout de même que les bordures autour de l’écran sont plutôt épaisses.
Performances
Pour son premier smartphone, Nothing s’est logiquement rapproché de Qualcomm et de sa référence Snapdragon 778G+. Un SoC de milieu de gamme qui remplit parfaitement son office. Nous n’avons constaté aucun ralentissement pendant nos quelques jours passés en sa compagnie. L’appareil est toujours fluide, toujours volontaire pour lancer une énième application ou un jeu vidéo – moyennant quelques concessions graphiques.
Il faut préciser que notre exemplaire de test est doté de 12 Go de RAM, contre 8 Go pour le modèle le plus abordable. Une différence qui se fera notamment sentir sur le multitâche, mais qui ne marque pas nécessairement une rupture dans les performances du smartphone.
En utilisation classique, le Phone (1) ne chauffe pas le moins du monde. Ce n’est qu’en jeu que le mercure s’affole et grimpe parfois au-delà de 44°C ! Pas forcément dangereux, mais assurément inconfortable à tenir entre les mains.
Photo
Nothing va à l’essentiel sur la partie photo de son premier mobile. On trouvera seulement deux capteurs au dos : le premier de 50 mégapixels (un Sony IMX766 de 1/1.56”, ouverture ƒ/1.9), le second de 50 mégapixels également (Samsung S5KJN1 de 1/2.76″, ouverture ƒ/2.2). À l’avant, les autoportraits sont assurés par un module Sony de 16 mégapixels (1/3.13” ; ƒ/2.2).
Une configuration qui, forcément, manque un peu de polyvalence (pas de téléobjectif) mais qui fait parfaitement l’affaire pour garder de jolis souvenirs au quotidien. Les photos sont toujours très bien exposées et le traitement plutôt parcimonieux. Le contraste est légèrement rehaussé pour accentuer certains détails de l’image, mais cela reste acceptable.
Très à l’aise en portrait, le Phone (1) rend une copie soignée sur la majorité des exercices de photographie. À l’exception, peut-être, des photos nocturnes fatalement grevées par l’absence de stabilisation optique, d’une part, et par la petitesse de capteur ultra grand-angle d’autre part.
Rien de dramatique néanmoins. Pour 469 €, le smartphone de Nothing s’en sort avec les honneurs et propose, d’après nos premiers essais, de très belles photos.
Autonomie
Doté d’une batterie de 4 500 mAh, le Phone (1) se range aux côtés de l’immense majorité de ses concurrents directs. D’après nos essais sur le terrain, le smartphone n’a aucun mal à tenir une (grosse) journée complète, et permettra même aux utilisateurs et utilisatrices parcimonieuses de tenir deux jours.
Quel que soit votre profil, aucune chance d’arriver à court de jus à la fin d’une journée seulement. Et, quand bien même, l’adaptateur secteur officiel de 45 W (non fourni, 35 €) permet de regagner 67 % d’autonomie en 30 minutes. Nous avons compté une heure tout rond pour regagner 100 % avec un smartphone éteint.
Le Phone (1) est compatible à la recharge sans fil 15 W et la charge bilatérale 5 W. Il peut notamment recharger une paire d’écouteurs sans fil, les ear(1) au hasard, en les posant sur son dos.