Fujifilm X-H2S : une décennie sous X

Le X-H2S ne figure pas, à proprement parler, tout en haut de la chaîne photo Fujifilm, puisque les GFX, boîtiers moyen format de la marque, demeurent au-dessus des modèles APS-C en termes de taille. En revanche, parmi ses pairs en monture X, le nouveau venu s’installe sur le trône, affichant des caractéristiques assez ahurissantes, aussi bien dans le domaine de la photo que de la vidéo.

Génération 5

L’intitulé fait du X-H2S le successeur naturel du discret X-H1, sorti il y a cinq ans, principalement pensé pour un usage vidéo. Pour un résultat mitigé. Depuis, le X-T4 a pris toute la lumière, se révélant polyvalent sur tous les fronts, notamment grâce à un système de stabilisation mieux optimisé, aboutissant à un appareil moins lourd et encombrant. Mais en attendant un hypothétique X-T de cinquième génération, Fujifilm dévoile donc ce X-H2S.

Si la définition de 26 Mpx est identique à celle des modèles récents, la structure du capteur évolue. Rétroéclairé, il comporte quatre couches superposées, une structure dite empilée (stacked) pour accroître la vitesse de traitement des données. D’où la mention Cmos X-Trans 5 HS, qui confirme que l’on bascule vers une nouvelle génération, après une série de modèles (X-T3, X-T4, X-S10…) adoptant un capteur X-Trans IV. Selon Fujifilm, le gain en termes de vitesse serait quatre fois supérieur sur le X-H2S et, surtout, l’effet de rolling shutter (déformation visible lorsque l’on « balaie » rapidement une scène en vidéo, mais aussi en rafales, en utilisant l’obturation électronique) serait sérieusement réduit.

Le processeur X-Processor 5 gravit lui aussi un échelon, doublant les performances par rapport à la génération 4. Dans les faits, cela devrait se traduire par une reproduction encore plus fidèle des couleurs en bas Iso, une meilleure gestion du bruit dans les sensibilités les plus extrêmes, mais aussi une détection accrue sur des sujets en mouvement (vélo, trains, avions, voitures, oiseaux, animaux…) grâce à l’incorporation d’une puce dédiée. Évidemment, le tout est stabilisé, sur cinq axes, pour une efficacité revendiquée jusqu’à sept vitesses par Fujifilm.

Hautes performances

Les chiffres donnent le tournis. En obturation mécanique, le X-H2S serait capable de photographier jusqu’à 40 i/s… et cela sans passage au noir au niveau du viseur OLED de 5,76 Mpts (définition identique au X-T4), avec un rafraîchissement de l’affichage à 120 i/s. En passant à 30 ou 20 i/s, il sera possible d’engranger un millier de fichiers sans interruption, en JPEG dans le premier cas, en Raw dans le second !

Tout ça grâce à l’arrivée d’un port CFexpress type B, des cartes ultrarapides, aux côtés d’un emplacement SD (compatible UHS-II). En obturation mécanique (garanti par Fujifilm pour 500 000 cycles), on « descend » à 15 i/s. Une cadence qui demeure plus qu’honorable. Dans ce registre, la détection de phase serait beaucoup plus efficace que sur les précédents modèles.

Paré au tournage

La vidéo est désormais au cœur des préoccupations de Fujifilm sur ses appareils, au même titre que l’image fixe. Et là aussi, le X-H2S creuse un écart conséquent sur ses aînés. Il faut dire que le X-H2S est capable de tourner en 6,2K 30p (NTSC, 25p en système Pal), en 4K 120p ou en 240p en Full HD, le tout en 4:2:2 10 bits au format Apple ProRes HQ en interne.

Prises micro et casque sont prévues, avec une sortie HDMI type A, plus rassurante et fiable que la type D. En cas de tournages intensifs, un système de ventilation est prévu, en tant qu’accessoire (FAN-001) spécialement conçu pour ce modèle, afin d’éviter toute surchauffe éventuelle. Ce qui permet d’envisager des tournages pendant 240 minutes sans interruption. Divers profils sont accessibles dans les menus, comme F-Log2, qui offre une plage dynamique de 14 IL, ce qui permet d’optimiser l’étalonnage en postproduction.

Construction pro

Le X-H2S est un véritable tank. Construit en alliage de magnésium, il comporte de nombreux joints d’étanchéité. Pour autant, le poids n’excède pas 660 g nu avec accu (il s’agit ici de la batterie NP-W235, celle qui alimente le X-T4) et carte.

Sur le dessus de l’appareil, on apprécie le petit écran de rappel des principaux réglages. Au dos, l’écran orientable et tactile de 3 pouces offre une belle définition de 1,62 million de points. Un joystick est présent, bien utile pour déplacer rapidement les collimateurs AF. La poignée est suffisamment large pour rendre la prise en main confortable, notamment avec de lourdes optiques…

Nouvelles optiques

Cela tombe bien, car, outre ce modèle, deux objectifs font leur apparition, dont un impressionnant zoom XF 150-600 mm f/5,6-8R LM OIS WR, équivalent à un 229-914 mm en 24×36, que l’on pourra en plus combiner à des convertisseurs 1,4x et 2x ! Il mesure 31 cm de long, avec un poids conséquent (mais pas si déraisonnable, vu la plage de focales) de 1,6 kg.

Dans le même temps, un zoom XF 18-120 mm f/4 LM PZ WR, équivalent à un 27-180 mm, voit le jour. De type powerzoom, il offre la possibilité de personnaliser la vitesse de zoom et l’autofocus, ce qui le rend particulièrement intéressant dans le cadre d’un usage vidéo. Ces deux zooms sont protégés contre les intempéries, comme l’indique le sigle WR.

Prix et disponibilités

Il faudra attendre le mois de juillet pour mettre la main sur le X-H2S, qui sera proposé au prix de 2 749 € nu.

Le zoom XF 150-600 mm f/5,6-8R LM OIS WR devrait être commercialisé courant juillet au prix de 2 199 €.

Le zoom XF 18-120 mm f/4 LM PZ WR est disponible en précommande au prix de 999 € et devrait être disponible courant septembre.

Enfin, rendez-vous en septembre pour l’arrivée, d’ores et déjà annoncée par Fujifilm, du X-H2, déclinaison de ce modèle, qui sera pourvue d’un capteur X-Trans de 40 Mpx…