En août 2025, Netflix convoque l’humour féroce de la satire sociale, la folie d’un road-trip culte, la délicatesse d’un drame familial et l’énergie jouissive de l’horreur décomplexée. Voici les nouveaux films à regarder en streaming pendant l’été.
Au programme sur la plateforme Netflix en ce mois d’août 2025 : la lutte solidaire des invisibles d’un palace parisien, les angoisses d’un couple face à la mixité sociale, la folie d’un road-trip sous acide, une mise en abyme vertigineuse sur le métier d’acteur, les affres d’une belle-mère, une plongée dans les mystères d’un marais sauvage ou encore la danse sanglante d’une ballerine vampire…
1er août : Petites mains de Nessim Chikhaoui
Après le remarqué Placés, le réalisateur Nessim Chikhaoui confirme son talent pour la comédie sociale. Avec Petites mains, il nous plonge dans les coulisses d’un palace parisien où la jeune Eva, remplaçant une femme de chambre en grève, découvre le quotidien éreintant de ces employées engagées dans une âpre lutte sociale.
Inspiré de réels combats menés au cœur de l’hôtellerie, le film met en lumière ces invisibles avec une énergie rieuse et rageuse. La tendresse revêche revient à une magnifique Corinne Masiero qui incarne une héroïne au corps cassé mais à la gouaille intacte. Un film plein de peps et de mains tendues, doublé d’une célébration de la sororité !
6 août : La Lutte des classes de Michel Leclerc
Le combat continue avec La Lutte des classes. Le cinéaste Michel Leclerc (Le Nom des gens) s’attaque ici avec une férocité jubilatoire aux contradictions d’un couple de militants de la mixité, incarné par le tandem Leïla Bekhti–Édouard Baer. Pris en étau entre leurs grands principes et la réalité de l’école publique de leur fils, ils voient leurs certitudes s’effondrer.
Le film décape avec un humour ravageur et une vraie tendresse les clichés sur le « vivre-ensemble », sans jamais tomber dans le cynisme ou la leçon de morale. Une comédie qui fait grincer des dents autant qu’elle émeut.
13 août : Les Crevettes pailletées de Cédric Le Gallo et Maxime Govare
Pour un dérapage homophobe, un nageur pro est condamné à coacher une équipe de water-polo gay, plus douée pour la fête que pour le crawl papillon. S’ensuit un road-movie déjanté vers les Gay Games où le droit à l’outrance est la seule règle.
Porté par Nicolas Gob en hétéro coincé et un casting choral aussi attachant que survolté, Les Crevettes pailletées de Cédric Le Gallo et Maxime Govare s’impose comme une comédie feel-good assumée, aussi joyeusement foutraque que sa troupe.
Une vague de bonne humeur à prolonger avec La Revanche des Crevettes pailletées.
14 août : Las Vegas Parano de Terry Gilliam
Cinéaste de la folie douce et de l’imaginaire débridé, l’intenable Terry Gilliam prolonge ici la veine paranoïaque de Brazil ou L’Armée des 12 singes avec son pamphlet le plus hystérique : Las Vegas Parano reste sans doute le road-trip le plus halluciné de l’histoire du cinéma.
Dans cette adaptation du roman-culte de Hunter S. Thompson, Gilliam lâche son duo Johnny Depp–Benicio Del Toro – Raoul Duke, journaliste, et son avocat de Dr Gonzo – dans un Vegas cauchemardesque. Le temps d’un reportage qui devient vite le prétexte à un carnage psychédélique, satire féroce et déjantée du rêve américain. Un (very) bad trip total !
14 août : Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux
Nouvelle comédie signée Quentin Dupieux et nouveau délice de mise en abyme. Un vaudeville qui dérape pour mieux laisser son casting quatre étoiles (Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon, Raphaël Quenard) sortir du script.
Le quatrième mur vole en éclats lorsque les acteurs, entre deux prises, se retrouvent à s’interroger sur la vacuité de leur métier ou les affres de la cancel culture. Jouant avec leur propre image jusqu’à la caricature, ils transforment le film en une réflexion aussi hilarante que cruelle sur l’état du cinéma. Au final, ce Deuxième Acte se révèle une redoutable satire, une machine à vannes à la méchanceté jubilatoire.
16 août : Les Enfants des autres de Rebecca Zlotowski
Avec une subtilité rare, Rebecca Zlotowski réhabilite ici la figure de la belle-mère. Virginie Efira, magistrale, y incarne Rachel, une femme qui, en tombant amoureuse d’Ali (Roschdy Zem), s’attache profondément à la fille de celui-ci.
La réalisatrice de Grand Central et Planetarium saisit avec une justesse vibrante ce statut complexe, la joie immense, mais risquée, d’aimer Les Enfants des autres, ainsi que le désir d’enfant et le temps qui presse. Loin du pathos, le film compose un portrait de femme bouleversant, une œuvre lumineuse et profondément émouvante.
17 août : Là où chantent les écrevisses de Olivia Newman
Kya, une petite fille abandonnée, a grandi seule à Barkley Cove, dangereux marécages de Caroline du Nord. Pendant des années, les rumeurs les plus folles sur la « Fille des Marais » ont alimenté son rejet par la communauté. Magnifiquement incarnée par Daisy Edgar-Jones, la vie solitaire de cette jeune femme farouche et résiliente bascule avec la rencontre de deux jeunes hommes de la ville. Mais lorsque l’un d’eux est retrouvé mort, elle devient aussitôt la coupable idéale…
Adaptation du best-seller mondial de Delia Owens, Là où chantent les écrevisses d’Olivia Newman tisse avec brio chronique de survie, romance et thriller judiciaire. Une ode à la nature sauvage, entre refuge et menace, le tout porté par une photographie somptueuse.
17 août : Abominable de Jill Culton et Todd Wilderman
DreamWorks nous entraîne sur le toit du monde dans cette fable poétique et visuellement splendide. À Shanghai, l’intrépide Yi découvre un jeune yéti égaré. Le début d’une folle aventure pour la jeune héroïne qui s’est donnée pour objectif de ramener son improbable compagnon chez lui, dans l’Himalaya.
Bien plus qu’une simple course-poursuite, Abominable se révèle un conte initiatique touchant autour du deuil et de l’amitié. Un récit pour grandir porté par une héroïne attachante et des paysages somptueux. Le film de Jill Culton et Todd Wilderman allie avec finesse humour et émotion pour faire de cette aventure un joli road-trip enchanté.
28 août : Le Murder Club du jeudi de Chris Columbus
Un casting royal pour un Cluedo en maison de retraite de luxe. Dans cette adaptation du best-seller éponyme de Richard Osman, Chris Columbus (Maman, j’ai raté l’avion) réunit un quatuor irrésistible : Helen Mirren en ex-espionne, Pierce Brosnan en ancien activiste, Ben Kingsley en psychiatre à la retraite et Celia Imrie en infirmière. Leur hobby ? Résoudre des affaires classées entre deux tasses de thé. Mais quand un véritable meurtre survient à leur porte, l’enquête prend une tout autre tournure. Une comédie policière pétrie de flegme britannique, dans la lignée d’À couteaux tirés.
29 août : Abigail de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
Après la parenthèse Scream et Scream VI, le duo infernal de Wedding Nightmare, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett revient à ses premières amours : la comédie horrifique, jouissive et décomplexée.
Le pitch d’Abigail est d’une efficacité redoutable : des criminels kidnappent une jeune ballerine pour une rançon, avant de découvrir que leur otage se révèle un vampire sanguinaire. S’ensuit un jeu de massacre aussi gore que drôle, porté par une Melissa Barrera habituée du genre – et muse des deux réalisateurs – et un Dan Stevens qui semble véritablement s’éclater en pourri magnifique. Quant à la jeune Alisha Weir, elle campe un étonnant monstre à tutu aux dents pointues. Un pur plaisir régressif.