Sélection

James Cameron, le dernier nabab du cinéma

03 avril 2024
Par Lucie
James Cameron, le dernier nabab du cinéma

Avec les succès d’Avatar et de Titanic, le lancement de Terminator dans les années 1980, et des films majeurs comme Abyss ou Aliens : le retour, James Cameron incarne à lui seul la transformation d’Hollywood depuis les années 1980. Alors que la Cinémathèque française lui consacre une rétrospective en avril, retour sur les 10 films qui ont fait de ce réalisateur le dernier nabab du cinéma.

Piranha 2

1982

Piranha 2

Séduit et enthousiasmé par le premier épisode de Star Wars sorti en 1977, James Cameron, jeune chauffeur de camion d’origine canadienne ayant abandonné l’université, se passionne pour les effets spéciaux, et écrit son premier court-métrage. Apprenant sur le tas, il est repéré par le studio de Roger Corman, et devient créateur de maquettes et d’effets pour certains films de science-fiction, dont New York 1997. Pour la même mission, il se retrouve sur le tournage de Piranha 2, et est promu réalisateur à la suite du départ du metteur en scène d’origine. Bien évidemment, cette première expérience au débotté ne restera pas dans les annales. Pour autant le film lui offre un aperçu de ce qu’est le septième art, et aura une influence sur la volonté farouche d’indépendance que Cameron gardera au fil de ses projets.  

Terminator

1984

Terminator 2

Inspiré de John Carpenter et d’un cauchemar à base de robot tueur voyageant dans le temps, Terminator change du jour au lendemain la carrière de James Cameron et d’Arnold Schwarzenegger – ce dernier ayant insisté pour jouer le rôle du méchant. Narrant l’histoire d’une jeune femme soudainement prise pour cible par un androïde implacable, envoyé du futur afin qu’elle n’accouche pas du chef des rebelles humains dans une guerre à venir contre les machines, Terminator joue sur le tableau de l’horreur et de la science-fiction, dans un mélange d’action et de suspense superbement maîtrisé, malgré un budget très faible pour l’époque. Rapidement devenu culte, le long métrage met James Cameron sur la liste des auteurs hollywoodiens à suivre, ce qu’il prouvera dès son film suivant.

Aliens : le retour

1986

Aliens

Le pinacle du film mêlant science-fiction et horreur avait été atteint en 1979 avec Alien, de Ridley Scott, et sa créature inventée par le peintre suisse Giger. Quelques années plus tard, James Cameron y ajoute une dimension martiale – il a d’ailleurs collaboré avec Stallone sur le scénario de Rambo 2 – en préparant Aliens : le retour. Imaginant l’intégration de l’héroïne Ellen Ripley a une escouade de marines de l’espace en mission de sauvetage, le réalisateur magnifie le genre du survival horror. Une fois arrivé sur la planète Acheron, les personnages du film se retrouvent en effet attaqués par des aliens, et leur nombre s’en trouve à chaque fois diminué… Jusqu’à un final en apothéose, avec la fameuse scène de l’exosquelette, qui démontre la maestria de Cameron du côté des gros films à effets spéciaux.

Abyss

1989

Abyss

Fasciné par le monde aquatique, et intrigué par un reportage télévisuel sur les nouveaux sous-marins d’exploration scientifique nés dans les années 1980, James Cameron imagine avec Abyss une version sous l’eau de Rencontres du troisième type. Reprenant la logique de « mission de sauvetage » d’Aliens, le film conte la descente en profondeur d’une équipe de militaires et de spécialistes du forage en mer tentant de porter secours à l’équipage d’un sous-marin nucléaire. En chemin, les personnages font une découverte étonnante sur un phénomène surnaturel. Liant drame intime et intrigue bigger than life, James Cameron réussit le pari du blockbuster « intelligent », sa marque de fabrique.

Terminator 2

1991

Terminator 2

On prend les mêmes et on recommence ? Cas assez unique dans l’histoire des sagas, Terminator 2 permet à un acteur, méchant dans le premier épisode, d’endosser cette fois le rôle du gentil. Reprogrammé par John Connor, le robot tueur se transforme en effet en garde du corps face à une nouvelle menace envoyée du futur par les machines. Avec ses effets spéciaux époustouflants pour l’époque, T2 : Le Jugement Dernier apporte un souffle ambitieux à une franchise débutée à une échelle bien moindre. 

True Lies

1994

True Lies

James Cameron a longtemps caressé le rêve d’adapter Spider-Man au cinéma. Mais, ayant eu les droits dix ans trop tôt, l’homme a préféré renoncer face au défi technique que représentait ce travail, à l’époque des balbutiements des images de synthèse. Il passa à un autre registre, en répondant à une commande d’Arnold Schwarzenegger, qui souhaitait un rôle plus amusant que ses personnages brutaux habituels. Cameron a donc réalisé True Lies, remake de La Totale de Claude Zidi, autour d’un agent secret antiterroriste cachant son emploi à sa famille. S’en suit une avalanche de péripéties à base d’attentat à déjouer et de réputation à préserver qui font tout le sel de cette comédie d’action qui est venue comme une respiration pour l’acteur et le réalisateur.

Strange Days

1995

Strange Days

Marié deux ans à Kathryn Bigelow, James Cameron a coécrit pour elle l’un des films de science-fiction les plus novateurs des années 1990, Strange Days. S’il n’a pas réalisé ce long métrage anticipant de quelques années des œuvres comme Matrix ou Passé Virtuel, le cinéaste y a prouvé son goût pour les sagas originales avec des enjeux forts.

Titanic

1997

Titanic

Un projet mégalo, jamais vu auparavant, qui aurait pu s’avérer un naufrage… Titanic est un pari fou : James Cameron y a engagé toute son âme et ses moyens, pour créer l’ultime film-catastrophe, devenu à la fois le long métrage le plus cher de son temps (le Titanic ayant été reproduit en maquette à l’échelle 1 :1 pour les besoins du tournage), et le plus gros succès au box-office de l’époque. Lançant la carrière de Kate Winslet et de Leonardo DiCaprio, le film raconte l’histoire d’amour entre un jeune peintre sans le sou et une fille bien née, à bord d’un navire au funeste destin. Reconstituant minutieusement le luxe du paquebot, mais aussi sa terrible submersion, le film réutilise les codes de la tragédie classique (unité de temps, de lieu, d’action) dans un blockbuster universel qui fait date.

Avatar

2009

Avatar 1

Retour à la science-fiction pour James Cameron en 2009 : avec Avatar, il ressuscite une technologie des années 1950, la 3-D projetée, nécessitant des lunettes stéréoscopiques, pour emporte le cinéma dans une nouvelle dimension. Adaptant l’histoire de Pocahontas sur une planète lointaine, introduisant dans ce premier film un univers fait de créatures humanoïdes à la peau bleue, Cameron invente également le blockbuster « conscient ». Porteuse d’une morale écoresponsable et inclusive, la nouvelle franchise du créateur de Terminator est devenue un support idéal pour ses combats, notamment tout ce qui concerne la préservation des écosystèmes et le respect de la biodiversité, soit les thèmes principaux d’Avatar à travers le destin des Na’vi.

Avatar 2 : la Voie de l’eau

2022

Avatar 2

Treize ans après le premier opus d’Avatar, le cinéma a beaucoup changé. La concurrence des plateformes de streaming, l’essor des blockbusters venus de Marvel ou DC, la mode des reboots, le caractère toujours plus bluffant des effets spéciaux numériques ont bouleversé la production hollywoodienne. Mais James Cameron, comme il l’avait annoncé, a mis du cœur à produire plusieurs suites à Avatar. Et à rester au niveau : plus dense, bénéficiant de technologies encore jamais vues à l’écran, notamment dans le traitement de la physique de l’eau, La Voie de l’eau nous fait visiter une nouvelle partie de Pandora. Le dernier nabab du cinéma, qui produit et réalise cette saga, ultime emblème du schéma narratif hérité de Joseph Campbell (Le Héros aux mille et un visages) réussit encore une fois, à bientôt 70 ans, son pari, donnant une suite parfaite à un projet titanesque qui va encore l’occuper quelques années : Avatar 3 sortira en 2025.

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Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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