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Aux temps glorieux : les albums incontournables de la musique baroque

09 avril 2024
Par Mathieu M.
Aux temps glorieux : les albums incontournables de la musique baroque

Lors des grandes heures du château de Versailles, la musique baroque a connu son âge d’or. Dans toutes les cours européennes, de Londres à Venise, en passant par Leipzig et Vienne, les grands compositeurs, comme Purcell, Bach, Haendel ou Vivaldi, ont fait triompher de nouvelles formes, de nouveaux instruments, et ont influencé toute la musique classique à venir. Voici nos conseils pour aborder la musique des XVIIe et XVIIIe siècles en différents genres, grâce à quelques albums de référence.

La musique sacrée baroque : l’élévation spirituelle d’une époque

Si la période baroque a vu la naissance de certains genres profanes et instrumentaux, la majorité des compositeurs de l’époque s’adonnent tout de même à la musique sacrée. Messes, chants liturgiques en latin (côté catholique), chorals en langue vernaculaire (chez les protestants), oratorios et autres cantates nourrissent un répertoire qui fait de l’église ou du temple la principale salle de concert d’alors.

L’excellence de la musique sacrée vocale baroque se retrouve chez Antonio Vivaldi, dont Le Concert Spirituel sous la baguette d’Hervé Niquet consacre le Gloria & Magnificat, dans une version céleste, pour ainsi dire. Chez les Luthériens, la musique sacrée de Jean-Sébastien Bach est à découvrir, interprétée par Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale Gent, dans un coffret réunissant cantates, motets, messe et la fameuse Passion selon Saint-Jean. Au XVIIIe siècle, l’œuvre de Charles-Joseph Van Helmont, avec ses célèbres Leçons de ténèbres, demeure une preuve de la magnificence de la musique religieuse quand elle arbore les atours du baroque. 

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Motets : les meilleures œuvres, les plus grands interprètes

Le « motet » apparaît au Moyen-Âge, au moment où la musique religieuse s’essaie à la polyphonie. Sur le principe, ce genre met en valeur un texte, souvent liturgique, dont la mélodie chantée diffère de son accompagnement. Quelques siècles plus tard, les grands compositeurs baroques s’emparent de cette forme, pour en donner une version aux harmonies complexes, à la solennité évidente. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs conçus pour des funérailles : c’est le cas de ceux de Jean-Sébastien Bach, qui a écrit huit célèbres motets, à écouter soit sur l’album Motets par le chœur Capella Cracoviensis, soit dans la version de références Bach : Motets, par l’ensemble Pygmalion dirigé par Raphaël Pichon.

L’époque de Louis XIV a également vu fleurir des compositions inspirées du motet originel, le « grand motet français », interprété à l’origine à la Chapelle royale de Versailles. Genre liturgique s’appuyant sur des chœurs solennels et des instrumentistes virtuoses, ce genre a inspiré certain des plus grands compositeurs de l’époque, en particulier Mondonville, à découvrir par exemple sur le disque Grands motets, et Rameau, dont les plus Grands Motets sont à retrouver sur l’album du même nom enregistré par le chœur & orchestre Marguerite Louise. 

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La cantate sacrée : écoute ton Bach d’abord !

Utilisant différentes tessitures de voix, en solo ou en chœur, et succédant à la lecture de l’Évangile dans la liturgie protestante, la cantate sacrée est l’ultime incarnation de la musique religieuse baroque. Le maître du genre reste bien entendu Jean-Sébastien Bach, dont les cantates ont nourri plusieurs années de messes luthériennes à Leipzig, et qui a profité de cette forme pour illustrer à merveille l’art d’ornement du baroque, avec ses contrepoints entre musiciens d’accompagnement et solistes vocaux. 

Devant l’abondance de la discographie consacrée aux cantates sacrées de Bach, une place doit être réservée au Banquet Céleste dirigé par Damien Guillon, qui a donné une lecture de deux œuvres du cantor de Leipzig récemment sur le disque Cantates BWV 169 & 82. Le chef d’orchestre s’est aussi penché sur les pièces BWV 78 et BWV 60 sur un autre album de référence, Trinitatis, indispensable à l’écoute contemporaine des cantates sacrées.

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Le baroque instrumental : le début d’une grande aventure musicale

Les XVIIe et XVIIIe siècles consacrent l’avènement de nouveaux instruments, qui vont devenir associés à la musique savante. C’est le cas, notamment, du violon, du violoncelle, des bois, de l’orgue. Dans la musique de chambre, sous la forme orchestrale, ou via des œuvres pour soliste, ces différents instruments ont bénéficié durant toute l’ère baroque de compositions spécialement écrites pour eux. 

L’âge d’or des concertos 

La plus célèbre œuvre musicale de l’âge baroque se nomme Les Quatre Saisons. Et il s’agit d’un concerto. Antonio Vivaldi représente en effet l’alpha et l’oméga de ce style, qui voit un instrument soliste (ou deux ou trois) et un orchestre se répondre au fil d’une œuvre. À l’époque du baroque, les orchestres sont encore d’effectif réduit, et pourtant cette forme s’impose par son principe, qui voit s’opposer puis s’unir, en quelques minutes une masse sonore « symphonique » et une ou plusieurs voix instrumentales spécifiques. 

Pour apprécier le concerto tel que pratiqué dans les salons européens de l’époque baroque, on pourra se tourner vers les enregistrements de l’ensemble Café Zimmermann, qui a notamment enregistré les Concerts avec plusieurs instruments de Bach. Pour les fans d’instruments à vent baroque, rendez-vous avec Giovanni Antonini et son enregistrement du Concerto en Do de Telemann. Cap sur l’Italie, enfin, avec deux concurrents passionnants de Vivaldi à découvrir : Giuseppe Valentini pour son Concerti Grossi Opus 7 et Francesco Geminiani avec l’enregistrement Concerti grossi & La Follia en sont d’excellents représentants. 

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Le baroque : le début d’une musique de chambre virtuose

Outre le concerto, le baroque a vu l’invention de la forme « sonate ». Symbole de la musique de chambre, ce genre trouve d’abord son expression avec les trios, comme ceux de Dietrich Butxehude sur Sonates en trio Opus 2, dans lesquels deux solistes au violon virevoltent en s’appuyant sur une basse continue interprétée par un instrument à cordes plus grave. Jean-Sébastien Bach prolongera l’expérience de la musique de chambre baroque avec ses pièces, dont ses fameux solos pour violon sans basse continue. Il donnera également à un genre voisin ses lettres de noblesse, en écrivant des suites pour violoncelles qui sont autant d’exercice de virtuosité pour les musiciens de chambre du monde entier.  

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Le clavier baroque : clavecin, orgue et piano

À la frontière de la musique sacrée et des pièces écrites pour instruments seuls, l’époque baroque est marquée par la floraison d’œuvres dédiées à l’orgue. Grâce à son évolution technique, cet instrument à vent qui se joue au clavier permet de multiplier les registres et de créer de véritables polyphonies sans avoir recours à un nombre croissant d’instrumentistes. Jean-Sébastien Bach, avec ses Œuvres pour orgue de Leipzig, ou Haendel, avec ses Concertos pour orgue, magnifie son répertoire, qui atteint son apogée au début du XVIIIe siècle.

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L’autre instrument emblématique du clavier baroque se nomme le clavecin. Avec ses cordes pincées, il évoque des sonorités de guitare ou de dulcimer, tout en offrant une première approche de la musique « domestique », en intégrant les foyers dans de nombreuses demeures d’Europe. En France, Jean-Philippe Rameau se pose en grand créateur de Pièces de clavecin, tandis que dans d’autres pays, les œuvres pour clavier sont écrites aussi bien pour le clavecin que pour d’autres claviers, dont le « pianoforte », ancêtre de notre piano actuel. 

Ainsi, les plus célèbres pièces pour piano de Bach, dont L’Art de la fugue et les Variations Goldberg, ont été aussi enregistrées au clavecin, dans une version proche du rendu originel. Et quand on parle des magnifiques Sonates pour piano de Scarlatti, il faut penser qu’elles ont été composées, le plus souvent, au tout début de l’histoire du pianoforte. 

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Oratorio, théâtre lyrique, cantates profanes : le lyrique se transforme

Avec le baroque, les principaux genres lyriques/narratifs actuels s’imposent. Les oratorios, en particulier, quittent l’univers de l’église seul pour se faire profanes, en racontant les exploits de héros chevaliers plutôt que l’édifiante histoire de prophètes bibliques ou d’apôtres. Purcell excelle en la matière, lui qui donne au légendaire King Arthur une pièce de ce type. Autre grand compositeur baroque (et lui aussi attaché à l’Histoire de l’Angleterre de l’époque baroque), Haendel a donné de nombreux grands airs aux artistes lyriques de son époque, et d’aujourd’hui, à travers ses oratorios profanes, dont les plus célèbres se retrouvent sur l’album Enchantresses enregistré par la cantatrice Sandrine Piau.

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L’opéra baroque français à son meilleur

Du côté du jardin du château de Versailles, du château de Saint-Germain-en-Laye ou du Théâtre du Palais-Royal, les règnes de Louis XIV et de Louis XV ont été particulièrement féconds en matière de théâtre lyrique. Comme Molière avec ses comédies-ballets, qui a pu bénéficier des apports musicaux du compositeur de la musique de chambre de Louis XIV, Lully, la création musicale baroque française cherche à unifier tous les arts par sa production opératique. Lully se fait notamment remarquer avec ses tragédies lyriques Armide et Psyché, intégrant des thématiques amoureuses au cœur d’œuvres majestueuses, montées dans des décors peints et intégrants des danses et des récitatifs. L’autre grand artisan de cet âge d’or de l’opéra se nomme Rameau. Ses airs, rassemblés sur des disques-recueils comme L’Opéra des opéras ou Nouvelle symphonie, mais aussi enregistrés in extenso (Zoroastre), donnent une belle idée des mélodies qu’avaient en tête les souverains français et leurs cours au XVII et XVIIIe siècles. 

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Mathieu M.
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