Seal : retour en chansons sur une carrière de plus de 30 ans

Killer, extrait de l’album Seal I (1991)

Cette chanson a d’abord été le single d’Adamski, composé par ce dernier et Seal. Ce dernier est crédité comme simple chanteur. L’histoire dit que Seal, revenant d’Asie et fasciné par le monde des raves, assiste à une party illégale d’Adamski et lui transmet une K7. Les deux hommes se rencontrent et Adamski propose à Seal de participer à certains de ses concerts. A cette occasion, il lui fait poser sa voix sur Killer. Ce titre va les propulser à la première place des hits britanniques. Bizarrement, il a été enregistré le même jour d’une manifestation qui dénonce la répression gouvernementale contre le mouvement des raves.  En 1991, Seal réenregistre la chanson sur son premier album éponyme et entre rapidement dans les hits américains et anglais. George Michael et Nina Hagen l’ont d’ailleurs reprise par la suite.

Crazy, extrait de l’album Seal I (1991) 

« Je n’avais aucun doute sur Crazy. J’ai toujours pensé que c’était un numéro 1 potentiel, même si ça ne l’a jamais été ! C’est la première chanson que j’ai écrite à la guitare, et la première chanson où j’ai dit tout ce que je voulais dire de manière concise. Avant cela, mes chansons étaient trop longues. Mais dès que j’ai écrit le crochet, j’ai su que c’était un succès potentiel. » C’est qu’a expliqué Seal dans une interview de Q.

Seal a écrit cette chanson alors que le mur de Berlin tombe et que la place de Tien An Men devient un lieu de massacre. « J’ai senti que le cycle avait atteint son apogée. J’ai senti le monde changer et j’ai senti des choses profondes se produire. » Seal, associé à Trevor Horn, marie à merveille son goût pour la dance music à ses racines funk/soul.   

Avec Killer et Crazy, Seal obtient le premier triplé de victoires des Brit Awards en 1992 (le meilleur artiste masculin britannique, la meilleure vidéo (Killer) et le meilleur album britannique (Seal I). Un raz-de-marée mérité !

Kiss from a Rose, extrait de l’album Seal I (1994)  

Si Seal avait eu du nez pour Crazy, il n’en a pas eu pour Kiss from a Rose. Cette chanson a été écrite bien avant la publication de son 1er album. Seal ne la trouvait pas bonne du tout et ne l’avait même pas proposé à Trevor Horn lors de l’enregistrement de ce 1er album. Bref, il n’en était pas fier. Lors de la sortie du deuxième album, le succès est mitigé mais c’est sans compter sur Joel Schumacher, réalisateur de Batman for ever, qui demande expressément à Seal d’utiliser cette chanson pour une scène romantique entre Batman et Catwoman. La suite ? Ce morceau devient l’un des plus gros tubes de Seal et remporte 3 Grammy Awards, dont la chanson de l’année. Pas mal pour une chanson que l’auteur avait presque mise à la poubelle !

Les mots, extrait de l’album Les mots de Mylène Farmer ( 2001)

C’est le premier duo de Mylène Farmer avec un artiste international. Flatté, Seal a accepté la proposition de la chanteuse après s’être renseigné sur cette artiste qu’il ne connaissait pas. Instant-mag (2002) critique la chanson ainsi : « Sur une mélodie aérienne et des envolées dignes de Boutonnat, les deux voix, paradoxales mais complémentaires, nous racontent la difficulté à communiquer et l’immense pouvoir des mots. La belle voix de Farmer forcera jusqu’au break, celle de Seal évoque une force tranquille et sensuelle« . On dit aussi ce titre inspiré de poèmes d’Emily Dickinson. 

Prayer for the Dying, extrait de l’album Seal II (1994)

Publiée sur son deuxième album Seal II, Prayer for the Dying a été écrite par Seal et son guitariste Gus Isidore. Il semble qu’il ait été inspiré par plusieurs expériences en rapport avec la mort. Avec ses sublimes arrangements et l’interprétation de Seal, ce titre n’est pas forcément un énorme tube mais, avec ses résonnances profondément intimes, elle s’insère parmi ses titres les plus émouvants.

Love’s divine extrait de l’album Seal IV (2003)

Il paraît que les Français aiment le côté romantique et doux de Seal, dixit Seal lui-même. Love’s divine fait donc naturellement partie de ses chansons emblématiques. Seal y évoque la nécessité de ressentir l’amour afin de retrouver l’espoir, la confiance et finalement découvrir qui on est. On trouve ici toute la finesse, la tendresse de la voix de ce grand colosse avec ces sublimes mélodies qui donnent beaucoup de profondeur. 

A change is gonna come, extrait de l’album Soul (2008)

Nous sommes en 2008 et Seal sort un album de reprises consacrées aux plus grands titres de la musique soul qui ont bercé son enfance. Cette même année, Barack Obama est élu à la Présidence des Etats-Unis. Aucun lien en particulier me direz-vous ! Eh bien si. Le slogan de sa campagne « Yes we can ! » trouve un écho dans le titre A change is gonna come. Cette chanson de Sam Cook composée en 1963, si essentielle dans la lutte pour les droits civiques, a été largement utilisée lors de la campagne d’Obama. Et l’élection symbolique rend tout son sens à cet hymne que Seal se réapproprie. 

Smile, extrait de l’album Standards (2017)

Après s’être attaqué à la soul music, Seal se fait plaisir en enregistrant un nouvel album de reprises, cette fois tourné vers la variété américaine. Seal a toujours été un admirateur de Sinatra et de la bande des Rat Pack. C’est dans le studio de Sinatra que Seal enregistre : un véritable rêve pour lui dans cet endroit mythique. J’ai choisi le titre Smile de Charlie Chaplin. Ce n’est pas le standard le plus connu mais comme Chaplin, Seal s’est construit seul, partant de son Angleterre pour aller vivre le rêve américain au-delà de l’Atlantique. Et puis, cette chanson magnifique révèle à celles et ceux qui pouvaient en douter toute l’intensité émotionnelle de la voix de Seal. Un must.

 SEAL EN CONCERT A LA SALLE PLEYEL LE MARDI 19 SEPTEMBRE 2023