Sélection

Le top des meilleures chansons de PJ Harvey

04 juillet 2023
Par Mathieu M.
Le top des meilleures chansons de PJ Harvey
©Getty Images

Icône de la scène indépendante british des années 1990 devenue électron libre de l’avant-garde mondiale, PJ Harvey a créé un univers protéiforme au fil de ses neuf albums studio, sans compter ses collaborations. Avec son dixième disque, I Inside The Old Year Dying, miss Polly Jean entre dans une nouvelle décennie. L’occasion de revenir sur dix perles de son répertoire.

Sheela-na-gig – 1992

L’album se nomme Dry, en référence à la sécheresse émotionnelle, mais aussi, plus prosaïquement, à la sécheresse vaginale, et son titre le plus connu, Sheela na gig, fait référence à une antique statue celtique figurant une femme riant tout en écartant sa vulve. Avec son premier disque, PJ Harvey frappait un grand coup, revendiquant féminité et lucidité d’un même geste. Composé à une époque où la musique indé balbutiait entre pop stuporeuse et grunge abrasif, Sheela-na-gig nous emmène ailleurs, dans un territoire rock encore inexploré, fait d’inconscient collectif sauvage, de paroles brutes de décoffrage, d’arrangement minimaliste. Surtout, avec ce single et le succès surprise de l’opus, Polly Jean Harvey réussissait à imposer sa voix, à la fois théâtrale et charismatique, qui devait devenir sa signature majeure.

Rid of Me – 1993

La chanson éponyme qui introduit l’album Rid of Me ressemble à un manifeste de la première partie de la carrière de PJ Harvey. Construit sur un riff de guitare lancinant montant crescendo avant d’accompagner une voix murmurée et lascive, le titre monte progressivement en intensité à mesure que la chanson s’enfonce vers un refrain bruyant et libérateur. Nouvelle démonstration du soin porté par l’artiste à raconter des amours malades, voire vénéneuses, ce titre émancipé allait connaître une belle destinée en live, à travers des versions guitare/voix particulièrement intenses.

Down By The Water – 1995

Dry et Rid of Me étaient des albums de « groupe », PJ Harvey ayant constitué un véritable trio. Mais sur son troisième album, To Bring You My Love elle élargit la formule en s’entourant de nouveaux musiciens et en décidant d’agir en tant qu’artiste strictement « solo ». Ce mouvement l’amène vers un grand succès populaire, notamment grâce au single Down By The Water, véritable hit des années 1990, avec son caractère audacieux et énergique. Pour beaucoup de fans, ce titre passé en rotation lourde dans les médias anglo-saxons sera une première introduction à son univers.

This Mess We’re In – 2000

Pour son quatrième album, Stories From the City, Stories From the Sea, PJ Harvey fait appel sur deux titres à l’homme que tout le monde s’arrache en ce début de troisième millénaire : Thom Yorke. Elle lui laisse même l’insigne honneur de chanter en premier sur This Mess We’re In, un morceau où se croisent le caractère lyrique de Radiohead et le grunge déstructuré/décomplexé de la chanteuse britannique. Cela donnera un tube à l’image d’un album sophistiqué et resté culte.

Desert Sessions – Crawl Home – 2003

Le travail en collectif n’effraie pas PJ Harvey qui intègre au début des années 2000 The Desert Sessions, un ensemble de musiciens réunis par Josh Homme (Kyuss, Queens of The Stone Age) dans un studio/ranch californien. Sur Crawl Home, extrait des Desert Sessions 9 & 10, PJ Harvey se fond parfaitement à l’univers lourd et psychédélique produit par les maîtres du stoner à l’occasion de ces séances improvisées.

When Under Ether – 2007

Si nombre de chansons de PJ Harvey sont composées pour power-trio (guitare/basse/batterie), c’est sur White Chalk que la jeune femme commence à explorer les possibilités du piano. When Under Ether est le résultat de ce travail expérimental, qui prouve son aptitude à exceller dans un registre doux/feutré, après des années plus électriques. Outre le piano, c’est d’ailleurs vocalement, avec un timbre plus fragile, que ce titre prouve une belle capacité de métamorphose.

Black Hearted Love – avec John Parish – 2009

Pour le disque A Woman a Man Walked By, c’est un vrai duo qui est à l’œuvre : PJ Harvey y retrouve le fidèle John Parish, compositeur de l’intégralité des chansons de l’album, sur des paroles de l’interprète britannique. Leur association donne un titre comme Black Hearted Love, où l’urgence rock le dispute au balancement groovy des musiques du Sud des États-Unis. Un mélange réussi. 

Let England Shake – 2011

À quarante ans, PJ Harvey amorce son plus beau changement. Devenue quadragénaire, elle joint sculpture, peinture, dessin et musique en amorçant l’un de ses albums les plus expérimentaux, Let England Shake. Quittant une forme brute de rock pour aborder des arrangements diversifiés, elle produit notamment le single éponyme, concentré de mélodie étrange et d’arrangements oniriques, inaugurant une nouvelle phase de sa carrière. Couronnée du Mercury Prize en 2011, l’artiste réussit à se jouer des codes du rock vingt ans après ses débuts.

The Wheel – 2016

Continuant à s’affirmer comme la grande dame du rock indépendant contemporain, PJ Harvey revient avec une chanson fédératrice en 2016, The Wheel, prélude à son neuvième album, le très réussi The Hope Six Demolition Project, enregistré dans un studio ouvert au public. Un dispositif qui explique sans doute à quel point des morceaux comme The Wheel sonnent ample et complice.

I Inside the Old I Dying – 2023

En attendant I Inside the Old Year Dying, l’album, I Inside the I Year Dying, la chanson, nous fait découvrir un aspect plus mélancolique de l’œuvre de PJ Harvey. Le single projette les auditeurs vers une nouvelle dimension, plus mythologique, plus spirituelle, du travail de l’artiste, en touchant directement l’âme, par le biais d’une mélodie qui annonce un grand disque, son premier en sept ans.

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Article rédigé par
Mathieu M.
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