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Paris : les chansons qui célèbrent la capitale

26 juillet 2023
Par Manue
Paris : les chansons qui célèbrent la capitale

Paris accueillera, à partir du 26 juillet 2024, les J.O. Cocorico ! Cette ville, capitale qui fait rêver tant de personnes à travers le monde, aura les projecteurs braqués sur elle. La ville lumière a inspiré nombre de chansons. Qu’elle évoque un quartier, une époque, un moment historique, qu’on l’aime ou qu’on ait envie de la quitter, Paris fait chanter les artistes. Voici un florilège de quelques chansons qui font allusion à Paname.

Maurice Chevalier – Paris sera toujours Paris (1939)

Qui de mieux qu’une des stars du music-hall pour célébrer la ville Lumière : Maurice Chevalier. Chansonnier au parler bien parisien, Paris sera toujours Paris, comme son titre l’indique est un titre qui célèbre Paris et cette façon qu’a cette ville de rester la même quel que soit ce qui lui arrive, plus précisément la guerre (« Paris sera toujours Paris ! la plus belle ville du monde, même quand au loin le canon gronde, sa tenue est encore plus jolie… ».  Rien ne peut enlever sa prestance pas même des canons ». C’est l’un des titres majeurs du répertoire du chansonnier, de multiples fois reprises, notamment par Zizi Jeanmaire et plus récemment Zaz dans son album Paris

Yves Montand – À Paris (1948)

Alors qu’il rêve de devenir chanteur, un soir Francis Lemarque assiste à un spectacle d’Yves Montand et tombe sous le charme de ce charismatique homme de music-hall. Il décide alors qu’il lui écrira des chansons. Avec l’aide d’un ami commun, Jacques Prévert, les deux hommes se rencontrent et l’amitié musicale se scelle immédiatement. À Paris est l’une des chansons que Lemarque donne à Montand. Elle a tout de l’âme du Paris de cette époque (après-guerre) : flonflon, accordéon, orgue de Barbarie nous font déambuler de la Seine au Parc Montsouris, des beaux quartiers aux faubourgs. Paris, ses cafés, ses taxis et ses amoureux. 

Mireille Mathieu – Paris en colère (1966)

Nous sommes en 1966 et sort le film « Paris brûle-t-il ? de René Clément qui relate les derniers temps de la Seconde Guerre Mondiale avant la libération de Paris. Outre la qualité de cette fresque, une chanson devient un hymne à l’insurrection, celle-là même qui a soulevé tout un peuple, toute une ville, fait s’ériger des barricades. Elle est signée Maurice Vidalin et Maurice Jarre. « Que l’on touche à la liberté / Et Paris se met en colère / Et Paris commence à gronder / Et le lendemain, c’est la guerre … /Après la tempête / Après la peur et le froid / Paris est en fête / Et Paris pleure de joie » chante à pleine voix Mirelle Mathieu.  C’est ça Paris, une ville qui lutte pour sa liberté.

Claude Nougaro – Paris Mai (1968)

À l’époque, on ne plaisantait pas avec la liberté d’expression. Nous sommes en 1968 et des grèves et manifestations ont lieu à Paris. Claude Nougaro s’empare de l’événement et écrit Paris Mai, en réagissant émotionnellement à ce que lui inspire ce moment de l’Histoire. Bien qu’il ne pousse pas à la révolte, Nougaro est censuré, jugé trop subversif. Le texte est scandé, un peu comme le slam aujourd’hui et par contre le refrain est lui un déferlement, une avalanche de quelques mots simples mais efficaces : « Mai mai mai Paris mai / Mai mai Paris… ». Le temps et l’eau ayant coulée sous les ponts, ce titre est devenu une des chansons majeures du répertoire du poète toulousain.

Jacques Dutronc – Il est cinq heures Paris s’éveille (1968)

Il est un autre hymne à la capitale mais celui-ci est plus apaisé. Cette chanson naît d’une proposition, celle de Jacques Wolfsohn, du label Vogue à la paire Lanzmann/Dutronc : faire un titre sur Paris le matin. S’inspirant d’une autre chanson Tableau de Paris à cinq heure du matin de Marc-Antoine Désaugier, le tout est écrit en une nuit. Cette ballade légère a quelque chose de cinématographique. Celles et ceux qui parcourent Paname très tôt le matin ont ces mêmes tableaux de Paris. Ce qui ajoute cette fraîcheur à la chanson est indubitablement cette flûte traversière qui lui donne son rythme. Au départ point de flûte traversière, c’est la présence d’un musicien (Roger Bourdin) dans un studio à côté et surtout son sens aigu de l’improvisation qui va donner cette touche virevoltante à cette flânerie. Utilisée dans la pub de Renault en 2019, Il est cinq heures, Paris s’éveille a reçu de nombreux clins d’œil comme celui du fils même de Jacques Dutronc dans J’aime plus Paris (Il est cinq hors, Paris s’endort)

Joe Dassin – Champs Elysées (1969)

C’est l’Avenue de Paris. Célèbre dans le monde entier, beaucoup d’événements s’y passent (défilé du 14 juillet, arrivée du Tour de France et j’en passe). Joe Dassin a immortalisé ces deux mots. A l’époque dans les années 60, (même si c’est encore un peu vrai aujourd’hui), l’avenue est un symbole de l’élégance parisienne. Cette ballade appelle à l’amour, l’insouciance. C’est un des tubes de Joe Dassin. Le saviez-vous, cette chanson est une reprise de Waterloo Road de Jason Crest.  

Alain Souchon – Rive gauche (1999)

Il est des quartiers qui ont connu une certaine effervescence de la culture parisienne et française. Ce sont les quartiers de Montparnasse et de Saint-Germain des Prés ; la fameuse Rive gauche. C’est cette Rive gauche qu’aborde Alain Souchon dans sa chanson du même nom. Cette Rive gauche, il la connaît bien puisqu’il y a ses quartiers et c’est cette Rive gauche qu’il voit se transformer sous ses yeux, regrettant ce bouillonment culturel qui fait place désormais à des magasins de luxe. Sa plume exquise célèbre les grands noms qui ont fait cet endroit : Boris Vian s’écrit, à la trompette / De tous les souffleurs de ver, laine / Miles Davis qui sonne, sa Gréco / On dirait Jane et Serge, sur le pont des Arts … Il y a beaucoup de nostalgie dans cette chanson et Souchon rappelle combien Paris a été un endroit où la liberté, le génie d’êtres ont écrit quelques-unes des plus belles pages de la culture pas seulement parisienne. 

Florent Pagny – Châtelet les Halles (2001)

Contrairement aux Champs-Elysées, les Halles n’est pas ce qu’on pourrait appeler l’image du chic à la française. Ce ventre de Paris, Pagny le connaît bien. Il a travaillé comme barman dans le quartier alors qu’il courrait les castings. Il réussit à nous immiscer dans cette grisaille, celle des murs du RER, du métro. Et puis Châtelet les Halles est un clin d’œil à sa mère, fan de Luis Mariano et du Théâtre du Chatelet. C’est là où le roi de l’opérette enflammait les foules. La boucle est bouclée.  

Paris Combo – Lettre à P (2001)

Paris, on l’aime, on l’admire tant elle brille par sa culture, par sa romance mais Paris parfois on veut parfois la quitter. C’est que Paris Combo explique dans une lettre que la regrettée Belle du Berry écrit à la capitale, P comme Paris.  Car sous ses lumières se cachent aussi ses embouteillages, ses pics de pollution, ses gaz qui noircissent les murs, les ponts … 

On voudrait respirer en paix, quand on sait / Que tes gaz sont fatals / Ca fait sourire ce P.… en initial … Un P.…comme pas vu, pas pris / Un A.…comme atmosphère / Un R.…comme le bon air de Paris / I.…c’est l’asphyxie / Et S, vraiment bon esprit / De nous faire inhaler ainsi / Parmi les squares et les allées / De si dangereux fumets

Pas si glamour que çà Paris !  

Marc Lavoine – Souad Massi – Paris (2003)

Au départ, c’est seul que Marc Lavoine chante Paris, une ballade mélancolique comme une déclaration d’amour d’un homme à une ville. D’ailleurs, la frontière est floue entre cette mélancolie romantique et cette proclamation affective à Paname. Il sonne un peu comme le poème d’Apollinaire et son Pont Mirabeau, poème écrit par le poéte après sa rupture avec la peintre Marie Laurencin. C’est quelques temps après que Marc Lavoine s’associe à la talentueuse Souad Massi, donnant une tonalité méditerranéenne, les rues de Paris se confondant avec les rues d’Alger. 

Slimane – Paname (2016)

On le sait Paris attire tous les regards et c’est justement parce qu’elle attire les regards que c’est là où il faut être si l’on veut se faire remarquer. C’est ce thème qu’aborde Slimane dans sa chanson Paname. Venant de sa banlieue parisienne où il est un simple inconnu, Slimane vient tenter sa chance dans la capitale. C’est dans la Ville lumière que sa voix résonnera plus haut. C’est dans la Ville lumière que peut-être quelqu’un(e) lui donnera sa chance, celle de chanter ses chansons, de faire un disque, de monter sur scène. Une réalité qui n’est pas seulement valable dans le monde de l’art, d’ailleurs.

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Article rédigé par
Manue
Manue
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