Sélection

Jazz is Dead : dix albums de résurrection du jazz

23 juin 2023
Par Mathieu M.
Jazz is Dead : dix albums de résurrection du jazz

Fondé en 2020 par Ali Shaheed Muhammad (membre du groupe jazz-rap A Tribe Called Quest) et le compositeur producteur Adrian Younge, Jazz is Dead redonne au jazz ses lettres de noblesse. À travers ses sorties, le jeune label rend un hommage appuyé aux musiciens américains ou brésiliens souvent samplés par le hip-hop en leur permettant d’enregistrer des disques au swing somptueux. Focus sur dix des sorties les plus emblématiques de cette structure d’exception.

Jazz is Dead : volume 1

Adrian Younge, Ali Shaheed Muhammad - 1

À l’origine de Jazz is Dead, il y a une série de concerts du même nom, réalisée en février 2018, à l’occasion du « Black History Month », par Ali Shaheed Muhammad et Adrian Younge. Leur idée ? Mettre sur le devant de la scène légendes vivantes et musiciens plus confidentiels du jazz moderne, en leur offrant l’opportunité de jouer live et aussi d’enregistrer dans le studio Linear Labs, conçu pour exalter l’authenticité des instruments acoustiques au moyen de matériel analogique.

Premier disque conçu avec ce concept, Jazz is Dead, Volume 1  rassemble différentes jams organisées dans le cadre du lancement du label. L’esthétique singulière de la structure, à mi-chemin entre jazz-rock et musique de film, transparaît parfaitement sur cette compilation vivement conseillée à ceux qui voudraient se jeter dans la discographie très variée de la jeune maison de disque. 

Jazz is Dead : volume 2, Roy Ayers

Adrian Younge, Ali Shaheed Muhammad - 1

Parmi les fascinations communes qui nourrissent la musique d’Ali Shaheed Muhammad et d’Adrian Younge, le profil de Roy Ayers s’impose vite. Cet ancien maître du jazz-rock, virtuose du vibraphone, est le héros du deuxième album long format du label. Jazz is Dead : volume 2 mélange les traits de percussion mélodique du maître avec des chansons rehaussées de chœurs féminins soulful. Un véritable pari de modernisation qui deviendra le disque emblématique du travail accompli par la structure des deux artistes américains quant à la création d’une musique au groove imparable.

Jazz is Dead : volume 3, Marcos Valle

Marcos Valle - 1

Si Jazz is Dead ne perd jamais un certain esprit de ce que peut être le jazz contemporain, le duo de producteurs sait aussi l’importance du renouvellement d’esthétique. Ce qui explique la place importante prise par les artistes brésiliens dans le catalogue de la maison de disque, et que culmine avec l’album Jazz is Dead : volume 3, Marcos Valle, qui, comme son nom l’indique, invite Marcos Valle à apporter son toucher délicat et ses rythmes brésiliens dans un nouvel édifice, proche de la bossa-nova et du soft rock.

Jazz is Dead : volume 4, Azymuth

Adrian Younge - 1

Autre signature brésilienne à venir collaboré aux fantaisies acoustiques et groovy de Jazz is Dead, le légendaire ensemble Azymuth paraît tout indiqué. Ne serait-ce que pour leur capacité à sonner à nouveau comme dans les années 1970, l’ensemble a trouvé à qui parler avec leur nouvelle structure, qui a fait enregistrer aux trois musiciens brésiliens un véritable pot-pourri de son répertoire mélodique et cool par excellence, Jazz is Dead : volume 4, Azymuth.

Instrumentals JID009

Adrian Younge - 1

Clôturant la première série d’albums créés au sein du label, Instrumentals JID009 rassemble huit versions « sans voix » de titres présents sur les huit premiers disques publiés par la structure américaine. De quoi compiler le meilleur de deux années d’enregistrements qui aura permis à Adrian Younge et à Ali Shaheed Muhammad d’imposer leur univers entre jazz contemporain et révérence aux courants « relax » de la Great Black Music et de la scène groove brésilienne.

Remixes JID010

Adrian Younge, Ali Shaheed Muhammad - 1

Pour boucler la boucle, le label a confié à neuf remixers le soin de reprendre 10 titres issus des huit albums initiaux enregistrés pour Jazz is Dead depuis 2019. Remixes JID010 témoigne ainsi des infinies possibilités de sampling et de réarrangement du jazz grâce à une équipe de surdoués du son. 

The American Negro

Adrian Younge - 1

Dans la foulée de Black Lives Matter, Adrian Younge enregistrait un disque quelque peu différent des autres productions du label Jazz is Dead : The American Negro. Exit le jazz classieux enregistré avec des légendes du passé, place à des titres originaux et particulièrement engagés. Multipliant les clins d’œil à la culture afro-américaine, le musicien faisait montre d’un sens de la provocation assez particulier, avec des paroles radicales et une propension à se jouer des codes de la Great Black Music.

Jazz is Dead volume 11

Adrian Younge, Ali Shaheed Muhammad - 1

Album posthume du grand batteur afrobeat Tony Allen, Jazz is Dead volume 11 inaugure la deuxième « série » du label. Pour cette session d’enregistrement, les deux fondateurs de la maison de disque ont invité la chanteuse Jean Carne, et le pianiste jazz-funk Lonnie Liston Smith, entre autres, à une jam endiablée, merveille de jazz classieux et sauvage, à l’image des différents pedigrees de ses artisans.

Jazz is Dead volume 13 : Katalyst

Adrian Younge, Ali Shaheed Muhammad - 1

Outre les gloires légendaires de la musique des seventies, Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad ont ouvert leur studio à des voix modernes du jazz contemporain. Jazz is Dead volume 13 : Katalyst met en lumière le travail d’expérimentation et de groove du collectif californien éponyme. Le disque donne ainsi à entendre les bacchanales jazz-rock du nonette dirigé par Greg Paul. 

Jazz is Dead volume 16

Phil Ranelin, Wendell Harrison, Adrian Younge - 1

En attendant de prochains volumes (dont un disque entier consacré à des jams de Jazz is Dead avec Tony Allen), le dernier disque en date produit par le label, Jazz is Dead volume 16, fait appel à deux musiciens de Détroit, Phil Ranelin et Wendell Harrison, eux-mêmes fondateurs d’une structure culte, Tribe Records. De quoi voir se mêler l’esthétique de deux maisons de disque farouchement indépendantes et qui ont marqué la scène jazz de ces dernières décennies. 

À lire aussi

Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
Disquaire sur Fnac.com
Pour aller plus loin
Sélection de produits