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Le top des meilleurs producteurs de hip-hop

03 mai 2023
Par Mathieu M.
Le top des meilleurs producteurs de hip-hop

Dans le domaine du rap, la piste instrumentale donne l’impulsion et le rythme sur lequel le rappeur vient poser ses textes. Si au début, sa composition était affaire de DJ, l’art de créer des instrus, ou « beatmaking », est devenu un métier à part entière, qu’on appelle « producteur ». À la faveur de la sortie d’Heroes & Villains, nouvel album solo d’un des plus talentueux de ces geeks de studio, Metro Boomin’, retour sur dix producteurs ou tandem créatifs qui ont révolutionné le son du hip-hop.

Afrika Bambaataa

afrika bambaataa

© David Corio/Redferns

Apparu dans le sillage des premières stars du hip-hop, notamment Kurtis Blow et les groupes Whodini et Grandmaster Flash, Afrika Bambaataa donne une nouvelle impulsion musicale au hip-hop. Reprenant le rythme funky propre aux DJ de l’époque, l’homme crée un son nouveau à partir de synthétiseurs. Ce rapprochement entre hip-hop et sonorité synthétique prend bientôt le nom « d’electro » et aura beaucoup d’influences sur la scène techno de Détroit à la fin des années 1990.

Dr Dre

dr dre

© Neal Preston / Corbis

Éclipsé au micro par le talent d’Ice Cube et d’Eazy-E, c’est derrière les platines et son sampleur que Dr Dre devient le plus célèbre membre de N.W.A.. Utilisant des extraits de funk, de grosses basses lascives, et maîtrisant à la perfection l’art du contraste entre musique solaire et discours ghetto, l’homme se révèle en solo avec l’album The Chronic, où il rappe avec un nouveau venu, Snoop Dogg, en 1992. Le producteur West Coast impose son style dans les années 1990, en collaborant avec Tupac, Backstreet puis Eminem, à la faveur de superbes disques comme 2001.

J Dilla

j dilla

© Paul Hampartsoumian / BBE

Dans le New York du début des années 1990, deux hommes règnent en maître sur le rap tendant jazzy. Ils se nomment Q-Tip, qui œuvre au sein d’A Tribe Called Quest, et Busta Rhymes, des Leaders of the New School. Deux talents qui vont bientôt tomber sur un génie des platines, Jay Dilla, dit J Dilla. Entre rap et Great Black Music, ce producteur élégant cartonne ensuite avec Janet Jackson côté mainstream tout en rencontrant un beau succès underground par la suite avec Common ou Madlib. Décédé prématurément, il a laissé des disques majeurs de la production hip-hop, comme Ruff Draft et Donuts.

DJ Premier

DJ PREMIER

© Lozovskty

Dès la fin des années 1980, avec son acolyte Guru au sein de Gang Starr, le producteur DJ Premier se distinguait par son usage rythmique de la platine, un gimmick qui devait l’accompagner tout au long de sa longue période. Ce fou de jazz, génie du sampling, a travaillé avec les plus grands MC new-yorkais, de Mobb Deep à Nas en passant par Biggie et Jay-Z, sans oublier le duo M.O.P.. En 2006, il participait à l’album jazzy Back to Basics de Christina Aguilera, preuve de son succès dans le domaine dans la pop, qui a depuis longtemps adoubé ce personnage au style unique.

Madlib

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© Getty Images

Sous son nom et les pseudonymes de Quasimoto (dans lequel il rappe avec une voix pitchée dans les aigus) et Madvillain (en collaboration avec MF Doom), Madlib en impose. Les fans de jazz connaissent bien sur ce producteur et DJ pointu qui eut l’autorisation de remixer le catalogue Blue Note pour l’album Shades of Blue, et les amateurs de rap reconnaissent en lui l’un des grands innovateurs des années 2000, notamment au sein du label underground Stone Throws.

The RZA

rza

© AP

Un sampler hors d’âge, un synthé à moitié synchronisé, un appartement modeste dans les bas-fonds du New York. Au milieu de tout ça, un génie : The RZA, producteur et âme du Wu-Tang Clan, formidable collectif East Coast qui changea la face du rap à tout jamais dès 1994. La patte de RZA, sombre et remplie de références aux films asiatiques, se reconnaît entre mille. Outre le chef d’œuvre Enter the 36th Chambers, le talentueux producteur donna au cinéma deux b.o. célèbres, Ghost Dog et Kill Bill. Mais il est aussi derrière les plus grands disques des membres du Wu Tang en solo, dont Supreme Clientele de Ghostface Killah, Liquid Swords de GZA, Return to the 36th Chambers d’Ol Dirty Bastard et Tical de Method Man.

The Neptunes/Timbaland

pharrell timbaland

Au début des années 2000, le succès d’un nouveau son plus pop, à la frontière du R&B et du rap, surprit le monde du hip-hop. On le doit à une équipe de producteurs composée de Chad Hugo et Pharell Williams, les Neptunes, ainsi qu’à un producteur solo, Timbaland, connu pour sa collaboration avec Missy Elliott. Les premiers excelleront auprès de Clipse (premier groupe de Pusha T) et leurs propres disques en tant que N.E.R.D., quand Timbaland accompagnera la carrière de Justin Timberlake, Aaliyah, Nelly Furtado, infléchissant le caractère rap de ces stars du R&B.

Just Blaze/Kanye West

just blaze kanye west

© Getty Images

Sorti le 11 septembre 2001, The Blueprint de Jay-Z consacre le talent de deux producteurs inspirés par la soul : Just Blaze et Kanye West. Chacun dans leur style, ils marquent tous deux l’histoire du rap US, en n’hésitant pas à varier les ambiances. Embauchés dans l’entourage de Jay-Z (et participant ainsi aux albums de Beanie Siegel ou de Freeway), ils connaîtront par la suite des trajectoires disparates. Kanye West ajoutera à la casquette de producteur celle de rappeur avec le succès qu’on connaît dès The College Dropout en 2004, quand Just Blaze fera le bonheur d’artistes comme Memphis Bleek ou Joe Budden avant de retomber dans l’anonymat.

DJ Mustard

dj mustard

© Billboard

Prénommé Dijon, DJ Mustard choisit son pseudonyme en hommage au condiment du même nom (et intitulera sa première mixtape Ketchup…). Indissociable de la carrière du rappeur californien YG, le parcours de DJ Mustard ressemble à celui de Swizz Beats avec DMX : en réalisant des sons écrits pour un artiste bien précis, il a construit une musique authentique et reconnaissable qui symbolisent parfaitement le son West Coast des années 2010.

Metro Boomin

metro boomin 2

De tous les producteurs qui ont contribué à faire de la trap d’Atlanta le son du rap contemporain, Metro Boomin est peut-être le plus célèbre. En collaborant avec Future (Honest, DS2), 21 Savage, Migos (Culture), Travis Scott (Rodeo), Young Thug (Punk), le garçon a réussi un carton plein dans le rap du Sud des États-Unis. Moins productif l’an passé pour les autres, il a réalisé pour lui-même un disque de producteurs au casting cinq étoiles, Heroes & Villains, prolongeant la trap dans les années 2020 avec des participations d’A$ap Rocky, Chris Brown, John Legend et The Weeknd, en plus de ses collaborateurs habituels présents sur le tracklisting.

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Article rédigé par
Mathieu M.
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